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Les droits d’une mère bafoués : Karuna n’a pas vu ses enfants depuis cinq ans

Karuna s’est mariée en 2003 sous le régime de communauté de biens.

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En 2012, elle a divorcé. Elle avance que son ex-mari ne veut ni lui accorder le droit de voir leurs enfants ni la moitié des biens. Elle a été priée de quitter le domicile conjugal, après que son ex se soit remarié.

« La rectrice m’empêche de les voir. Elle dit que leur père a demandé que l’école me refuse l’accès de la cour. On me refuse le droit de leur parler »

En mai 2003, Karuna, 36 ans, épouse l’homme avec qui elle travaille. Ils se marient civilement puis religieusement le mois suivant.

Au début de leur union, la situation économique du couple est très modeste. Ils habitent dans une seule pièce, chez les frères et les belles-sœurs du mari. Graduellement, l’homme va améliorer sa situation. Il commence par racheter une compagnie pour l’enregistrer sous un autre nom.

Sur la lancée, le couple construit une maison sur un terrain d’environ quatre perches légué par les parents de son mari avant leur décès. En 2009, le couple achète une deuxième maison, à Les Allées d’Helvetia. Le mari achète aussi un terrain d’un arpent près de Verdun, au nom de la compagnie. Plus tard, il ouvre des showrooms à travers l’île.

Le bonheur de Karuna ne dure pas longtemps. Sept ans après leur mariage, elle découvre que son mari a une maîtresse. Ils divorcent en 2012.

Succession de malheurs

Avant de divorcer, le couple a eu deux enfants, âgés de 12 et 10 ans. Le mari a obtenu leur garde. Dans un premier temps, après le divorce, Karuna a continué à habiter le domicile conjugal. Mais six mois après, son ex-mari se remarie. C’est alors que les choses vont se corser pour Karuna.

Elle est priée par son ex-mari de quitter le domicile conjugal. Elle va être séparée de ses enfants puisqu’elle devra s’en aller sans eux.

« Mon ex-mari m’a accusée d’avoir blessé notre second fils. Quelle accusation gratuite ! Les enfants n’étaient jamais avec moi »

Dans un premier temps, Karuna a le droit d’avoir ses enfants avec elle un week-end sur deux. Mais ce droit subira constamment des changements. Un vendredi, alors qu’elle va chercher les enfants à l’école qu’ils fréquentent, il se passe une drôle de chose.

« Un policier est arrivé à l’école accompagné de mon ex-mari. Le policier a mis mes fils dans son véhicule et les a conduits au poste de police de Moka. Sur place, les policiers m’ont annoncé que mon ex-mari avait obtenu une « interim protection » contre moi. Me rendant compte que je n’allais pas avoir mes enfants avec moi pour le week-end, j’ai commencé à protester vivement. Les policiers ont menacé de me mettre en cellule. Heureusement, grâce à l’intervention d’un avocat, j’ai pu rentrer chez moi. Sinon, comme c’était un vendredi, j’aurai passé un week-end en détention. Mais je suis rentrée chez moi sans mes enfants », raconte-t-elle.

À partir de ce jour-là, Karuna ne verra plus ses enfants. Cela fait maintenant cinq ans que cela dure. Elle n’a même pas le droit de leur rendre visite à l’école. « La rectrice m’empêche de les voir. Elle dit que leur père a demandé que l’école me refuse l’accès de la cour. On me refuse le droit de leur parler », ajoute-t-elle.

« Je suis leur mère, mais depuis cinq ans, je ne peux même pas communiquer proprement avec eux. Je ne peux obtenir une information de première main de ce qu’ils font à l’école, qu’elles sont les difficultés qu’ils rencontrent, ce qu’ils ont fait aux examens. Bref, rien », dit-elle.

Elle est triste de ne pouvoir célébrer les anniversaires de ses enfants ou encore passer Noël et le Nouvel An avec eux.

Accusée

« Mon ex-mari m’a accusée d’avoir blessé notre second fils. Quelle accusation gratuite ! Les enfants n’étaient jamais avec moi. Je ne les voyais plus. Comment aurais-je pu alors blesser mon second fils ? », fait-elle observer.

La blessure est une profonde entaille au crâne du garçon. Karuna nous le montre à travers des images qu’elle est parvenue à obtenir. Elle avance que l’école ne lui a jamais signalé la blessure de son fils. Selon Karuna, son mari s’est arrangé pour montrer que c’est elle qui a tort.

Elle dit que deux ‘probation officers’ ont écrit dans leur rapport « qu’elle fume, boit, se prostitue, fréquente des bars », qu’elle n’est pas une « femme responsable ». Ces deux officiers lui ont aussi déclaré que son ex-mari leur a dit que les enfants auraient avoué qu’ils aimaient leur belle-mère (qui a déjà trois enfants d’une première union) plus que leur propre mère. « Je n’ai jamais touché une cigarette de ma vie », indique-t-elle.

Privée de tout

Pour avoir la garde de ses enfants, Karuna décide de retenir les services d’un homme de loi. Elle avance que les avocats de son ex-mari ont tenté de la décourager. « “Madame, inutile de vous batailler pour avoir la garde de vos enfants. Vous ne les aurez pas”, m’a dit un avocat réputé. Il m’a aussi dit que je n’aurais rien des biens communs, alors que la moitié doit me revenir. »

Pour obtenir justice, elle décide de retenir les services d’un avocat réputé. Elle sera amèrement déçue. Au lieu de la défendre, elle affirme que l’avocat a fait le contraire. Elle avance qu’il s’est arrangé pour qu’elle déclare qu’elle renonçait aux biens et à ses droits. Elle nie avoir dit cela volontairement. Elle estime avoir été manipulée. « Quelle femme renoncera volontairement à la moitié des biens qui doit lui revenir après son divorce ? », demande-t-elle.

S’éloignant du premier avocat, Karuna retient tour à tour les services d’autres avocats et avoués. Une dizaine au total. Dans le processus, elle dépense près de Rs 150 000, soit toutes ses économies.

Son dernier espoir repose sur Me Jean-Claude Bibi, son nouvel avocat, et son avoué, Me Tandrayen Pazany. Sollicité par la rédaction pour un commentaire, l’avoué a décliné, vu que l’affaire est en cour. Par contre, Me Bibi a déclaré que les droits de Karuna n’ont pas été respectés et que c’est parfaitement légitime qu’elle les fasse valoir.

 

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