Les dirigeants arabes et le président iranien sont réunis samedi en Arabie saoudite pour un sommet conjoint qui devrait souligner l'urgence de mettre fin à la guerre entre Israël et le mouvement palestinien Hamas dans la bande de Gaza, avant que le conflit n'embrase la région.
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Les réunions d'urgence de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) se tiennent à Ryad, cinq semaines après le début de la guerre déclenchée par l'attaque sanglante du mouvement palestinien Hamas sur le sol israélien, le 7 octobre.
Environ 1 200 personnes ont été tuées côté israélien, en majorité des civils le jour de l'attaque du Hamas, selon les autorités israéliennes. Et 239 personnes ont été enlevées et emmenées dans la bande de Gaza, selon la même source.
Depuis, Israël bombarde sans relâche le territoire palestinien contrôlé par le Hamas, faisant plus de 11 000 morts dont au moins 4 500 enfants, selon le ministère de la Santé du gouvernement Hamas.
La Ligue arabe et l'OCI devaient au départ tenir leurs réunions séparément, mais le ministère saoudien des Affaires étrangères a annoncé tôt samedi que les deux sommets seraient tenus en commun.
Cette décision souligne la nécessité d'aboutir à "une position collective unifiée qui exprime la volonté commune arabe et musulmane au sujet des événements dangereux et sans précédent observés à Gaza et dans les territoires palestiniens", a souligné l'Agence saoudienne de presse.
La Ligue arabe abordera "la marche à suivre sur la scène internationale pour mettre fin à l'agression, soutenir la Palestine et son peuple, condamner l'occupation israélienne et la tenir responsable de ses crimes", a déclaré jeudi le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, Hossam Zaki.
Pas d'espoirs
Le Jihad islamique, allié du Hamas à Gaza, a dit toutefois ne "rien" attendre de cette réunion. "Nous ne plaçons pas nos espoirs dans de telles réunions" qui n'ont jamais donné de résultats, a déclaré vendredi Mohammad al-Hindi, secrétaire général adjoint du groupe, lors d'une conférence de presse à Beyrouth.
"Le fait que cette conférence se tienne après 35 jours (de guerre) est une indication claire", a-t-il ajouté.
Israël et son principal allié, les Etats-Unis, ont jusqu'à présent rejeté les demandes de cessez-le-feu, une position qui devrait susciter de vives critiques lors des réunions de samedi.
Selon l'analyste saoudien Aziz Alghashian, les doigts ne devraient pas seulement être pointés vers Israël, mais aussi ceux qui lui "facilitent la tâche (...) c'est-à-dire essentiellement les Etats-Unis et l'Occident".
Les divergences de position ont été clairement affichées lors de la dernière visite du secrétaire d'Etat américain Antony Blinken dans la région, et de celle du ministre britannique des Affaires étrangères, James Cleverly, jeudi à Ryad, où il a rencontré certains de ses homologues arabes.
"Ce que nous avons dit, c'est qu'il est compréhensible de demander un cessez-le-feu, mais nous reconnaissons également à Israël le droit de prendre des mesures pour assurer sa propre stabilité et sa propre sécurité", a déclaré M. Cleverly.
Relation irano-saoudienne
Le président iranien Ebrahim Raïssi est arrivé samedi à Ryad pour sa première visite en Arabie saoudite depuis l'annonce surprise en mars du rétablissement des relations diplomatiques entre les deux poids lourds du Moyen-Orient, après sept ans de rupture.
L'Iran soutient le Hamas palestinien mais aussi le Hezbollah libanais et les rebelles Houthis du Yémen, qui font craindre une extension du conflit.
Les échanges de tirs entre Israël et le Hezbollah sont quotidiens à la frontière israélo-libanaise tandis que les Houthis ont revendiqué plusieurs attaques de drones et de missiles contre le sud d'Israël.
La monarchie saoudienne, qui entretient des liens étroits avec les Etats-Unis et qui envisageait avant la guerre de normaliser ses relations avec Israël, craint d'être prise pour cible, estiment les analystes.
Vendredi, le prince héritier et dirigeant de facto du royaume, Mohammed ben Salmane a dénoncé les "violations continues du droit humanitaire international par les forces d'occupation israéliennes", dans sa première déclaration publique sur la guerre.
"Les Saoudiens espèrent que le fait de ne pas avoir encore normalisé leurs relations et de disposer d'un canal (de communication) avec les Iraniens leur donne une certaine protection", a affirmé Kim Ghattas, auteure d'un livre sur la rivalité irano-saoudienne, lors d'une table ronde organisée par le Arab Gulf States Institute à Washington.
"Et je pense que les Iraniens espèrent que le fait qu'ils soient en contact avec les Saoudiens (...) leur offre aussi une certaine protection", a-t-elle ajouté.
© Agence France-Presse
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