La seconde partie de l’émission était dédiée aux conseillers des ministres. Le point de départ était la révélation faite par le Premier ministre, Pravind Jugnauth, au Parlement mardi dernier, sur les salaires cumulés de son conseiller Gérard Sanspeur, qui s’élèvent à près de Rs 500 000.
Publicité
Pour Dharam Gokhool, observateur politique et ancien ministre, il existe deux types de conseillers : l’expert dans un domaine précis et le conseiller politique. Quant aux salaires, ils sont généralement régis par le Pay Research Bureau. Toutefois, certains conseillers obtiennent de meilleures conditions après négociations. Pour Dharam Gokhool, si un conseiller touche davantage que le ministre, il y a un problème.
« Certes, il faut pouvoir justifier cela, mais en aucune façon cela ne doit devenir une règle générale, car l’image du ministre en serait entachée », affirme-t-il. Dharam Gokhool estime qu’un conseiller ne devrait pas siéger au sein des conseils d’administration de plusieurs corps parapublics et compagnies d’État.
« Il y a eu des abus dans le passé, mais en 2014, le nouveau gouvernement avait pris l’engagement formel de combattre la corruption et le népotisme, en prônant la transparence. Il était aussi question de passer par des appels à candidatures pour nommer les Chief Executive Officers, mais tel n’a pas été le cas. Si on sacrifie la compétence pour favoriser l’affiliation politique, les gens se poseront beaucoup de questions, car cela ne reflète pas l’engagement du gouvernement », dit Dharam Gokhool.
Jean-Mée Desvaux abonde dans le même sens. Il rappelle que lui-même touchait Rs 126 000 par mois et siégeait au sein de « deux ou trois conseils d’administration », fonctions pour lesquelles il était payé entre Rs 900 et Rs 30 000. C’était entre 2000 et 2005, quand il était conseiller spécial de Paul Bérenger, qui était d’abord ministre des Finances et ensuite Premier ministre.
« Je conseillais Paul Bérenger et je siégeais sur trois Boards. Je quittais le bureau à 22 heures quatre jours sur cinq. Gérard Sanspeur est un gros bosseur, mais à quel point peut-il être efficace pour siéger sur sept conseils d’administration et en même temps conseiller le Premier ministre, qui est également le ministre des Finances ? » se demande Jean-Mée Desvaux.
Pour lui, il est évident que le Premier ministre « ne fait confiance à personne à part Gérard Sanspeur ». « Je trouve cela inquiétant », laisse-t-il entendre, tout en précisant que Gérard Sanspeur est « jusqu’à preuve du contraire un homme intègre ». « Gérard Sanspeur peut travailler durement, mais il siège sur trop de Boards », estime-t-il.
Jean-Mée Desvaux identifie deux types de conseillers : ceux qui disent au ministre ce qu’il a envie d’entendre et ceux qui osent dire que la voie empruntée n’est pas la bonne, mais ceux-ci sont plutôt rares. « Si un ministre ne parvient pas à s’entourer de gens francs et honnêtes, il court à sa perte », constate-t-il.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !