Les connexions de Mialy Ravatomanga avec un membre de la Welcoming Team scrutées

L’enquête policière, menée par le Central Criminal Investigation Department (CCID), progresse sur les circonstances de l’atterrissage du jet privé ayant ramené à Maurice les VIP malgaches, dont Mamy Ravatomanga et l’ancien Premier ministre Christian Ntsay, entre autres.

Au terme de six semaines d’enquête, les limiers disposent d’éléments laissant penser à des contacts établis entre plusieurs protagonistes pour faciliter l’atterrissage du jet privé Cessna Citation 560 XL sur le tarmac de l’aéroport de Plaisance, dans la nuit du 11 au 12 octobre. 

Les enquêteurs soupçonnent fortement que Ramy Mialy Ravatomanga, fils du riche homme d’affaires malgache Mamy Ravatomanga, aurait contacté Jet Prime Ltd et d’autres interlocuteurs à Maurice pour accélérer ces démarches. La Criminal Investigation Division (CID) de l’aéroport s’intéresse particulièrement aux liens entre Mialy Ravatomanga et Louis Raymond Daryl Rivet, membre de la Welcoming Team présente au Jet Prime Lounge pour accueillir les passagers, dont Maminiaina Mamy Ravatomanga, Louis Christian Ntsay, Aina Fenosoa Ravatomanga et Ramy Nivo Haingonirina Rakotoniary, l’épouse de Mamy Ravatomanga.

Ne parvenant pas à établir ce contact, le Malgache se serait tourné vers Louis Raymond Daryl Rivet, directeur de société et membre de la Welcoming Team, pour activer les démarches et transmettre les courriels nécessaires relatifs à la demande d’atterrissage. À son tour, Daryl Rivet se serait adressé à un préposé de Jet Prime Ltd afin de faciliter l’atterrissage de l’appareil appartenant à Trans Ocean Airways, groupe Sodiat, dont Mamy Ravatomanga est le PDG. À noter que Daryl Rivet a retenu les services de Me Kooshal Bansoodeb dans cette affaire.

Le jet privé avait finalement atterri à Plaisance à 00 h 44, dimanche 12 octobre, après l’émission d’une ‘Landing Clearance’ par le Department of Civil Aviation, tenant compte du faible taux de carburant signalé par le pilote en vol. L’autorisation d’atterrissage a été accordée pour des raisons de sécurité aérienne, conformément aux protocoles établis par l’International Civil Aviation Organisation.

Dans le sillage de cette enquête, la police a déjà procédé à un examen forensique du téléphone cellulaire de Daryl Rivet, notamment des échanges précédant l’atterrissage de l’appareil, en date du 12 novembre. C’est à titre de témoin que ce directeur de compagnie a été interrogé par la CID de l’aéroport. Il fait l’objet d’une ‘Notice upon departure’.

Mialy Ravatomanga a quitté le pays dans la nuit du 23 octobre, accompagné d’autres proches, après que la Financial Crimes Commission (FCC) n’a formulé aucune objection. Il n’a donc pas pu être entendu par la police criminelle de l’aéroport dans le cadre de cette enquête. Néanmoins, Mialy Ravatomanga s’est engagé auprès de la FCC à rester à la disposition des autorités mauriciennes si sa participation aux investigations s’avérait nécessaire.

Collaboration DPP/CID

L’enquête policière visant à éclaircir les circonstances de l’atterrissage du jet privé à Maurice est suivie de très près par le Bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP). Cette collaboration entre la police et le DPP porte notamment sur l’analyse des témoignages des protagonistes et la suite de la procédure dans cette enquête classée « High Profile ». À ce jour, une cinquantaine de personnes ont été entendues par les enquêteurs.