Des associations syndicales revendiquent un congé menstruel pour les employées souffrant de règles douloureuses. Un droit reconnu par plusieurs pays à travers le monde.
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Elles profitent de la Journée internationale de la femme pour réitérer leurs demandes. Pour la secrétaire-générale de la Confédération des Travailleurs du Secteur Privé et Public (CTSP), Jane Ragoo, les règles douloureuses touchent une majorité de femmes et bien souvent, par pudeur, elles n’osent le dire à leurs collègues de travail et encore moins à leurs employeurs. « Ce qui explique que depuis 2021, nous revendiquons que les employées souffrant de règles douloureuses puissent bénéficier de congés menstruels et qui ne sont pas déduits de leurs congés de maladie ou local leaves », avance-t-elle.
Elle prend l’exemple de l’Espagne qui a voté, le 16 février dernier, une législation garantissant le congé menstruel. « C’est une législation qui prend en considération la nature féminine, d’autant plus que les femmes intègrent de plus en plus le monde du travail », fait-elle ressortir.
Elle estime qu’il est grand temps que Maurice emboîte ce pas, car les femmes sont présentes dans toutes les sphères du monde du travail et certains travaux sont très physiques. « Imaginez une femme travaillant, par exemple, sur un chantier de construction et qui souffre de menstruation douloureuse », dit-elle. Elle estime que ce congé devra être validé par un médecin, notamment sur le nombre de jours. Ceci dit, elle attire l’attention qu’en Espagne, le nombre de congés n’est pas spécifié et qu’ils sont pris en charge par la sécurité sociale.
La présidente de l’Union des Travailleurs du ministère de la Santé, Rajshree Thylamay, abonde dans le même sens. « C’est dans la logique des choses que les employées qui souffrent de règles douloureuses doivent bénéficier de congés menstruels. Elle appuie ses arguments sur le fait que des femmes effectuent un travail très physique. À cet effet, elle cite celles qui travaillent comme Attendants dans le service hospitalier. Notre travail n’est pas de tout repos. Nous avons à transporter des malades sur des chaises roulantes et sur des civières, sans compter les autres travaux qui tombent sous notre responsabilité. Je connais des femmes qui peinent vraiment à travailler quand elles ont leurs règles », poursuit-elle.
Le président de la GSEA Firefighters Cadre, Ashraf Buxoo, trouve logique que les femmes-pompiers, policières, gardiennes de prison et autres femmes aient des congés menstruels vu la nature de leur travail. Parlant des femmes-pompiers, il explique qu’elles participent à des opérations sur le terrain au même titre que les hommes. « Ce n’est pas évident d’effectuer pareils travaux quand elles souffrent de douleurs », concède-t-il.
Journée mondiale pour la santé et l’hygiène menstruelles
Savez-vous que depuis 2014, la communauté internationale consacre chaque 28 mai, une Journée mondiale pour la santé et l’hygiène menstruelles ? Le but est de rompre le silence et de mettre enfin le sujet sur le devant la scène.
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