
L’Inde et Maurice ont convenu de mettre en place une station de suivi satellitaire à proximité de la base stratégique américano-britannique de Diego Garcia. Objectif : donner à l’Inde un avantage stratégique face à l’intensification des activités navales chinoises dans l’océan Indien.
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C’est ce qu’a rapporté The Economic Times sur son site Web. Un extrait de l’article, publié le 12 septembre dernier, a été repris par le site The Maritime Executive, dimanche 19 octobre, sous le titre “India Secures Defense Presence on Chagos Islands”.
L’installation de cette station de suivi satellitaire, selon The Economic Times, permettra à l’Inde de suivre et de recevoir des données de ses satellites, tout en constituant un atout stratégique pour la surveillance de la région.
L’accord entre l’Inde et Maurice, portant sur la coopération pour l’établissement d’une station de télémétrie, de suivi et de télécommunications pour les satellites et les véhicules de lancement, ainsi que sur la coopération dans les domaines de la recherche spatiale, des sciences et de leurs applications, a été signé lors de la récente visite en Inde du Premier ministre mauricien, Navin Ramgoolam.
Le site The Maritime Executive a écrit que l’article de The Economic Times ne «ne donne pas d’emplacement précis pour la nouvelle installation, qui n’a probablement pas encore été déterminé, mais avance qu’elle se situerait ‘près de la base stratégique américano-britannique de Diego Garcia’.
Ci-dessous l’article publié par The Maritime Executive, qui se présente comme une « source largement reconnue d’informations et d’actualités maritimes actualisées, incluant des éditoriaux, des articles de fond, des podcasts, des blogs… » :
On ignore encore comment le site sera approvisionné. L’ambition de l’Inde serait vraisemblablement de créer une installation similaire à celle déjà établie sur l’île d’Agaléga, appartenant à Maurice, qu’elle aurait en pratique annexée malgré les démentis officiels.
Maurice dépend fortement du soutien et de la bienveillance de l’Inde, sous l’égide de laquelle le pays fonctionne comme un centre financier extraterritorial pour l’économie indienne. Lors de la signature de l’accord, le Premier ministre indien Narendra Modi a rappelé avoir toujours soutenu la décolonisation des Chagos, ajoutant que « l’Inde et Maurice sont deux nations, mais que leurs rêves et leur destin ne font qu’un ».
L’accord indo-mauricien, conclu lors de la visite de huit jours du Premier ministre mauricien Navinchandra Ramgoolam à New Delhi en septembre, prévoit également d’autoriser les navires de guerre indiens à effectuer des levés hydrographiques dans l’archipel, dont la majeure partie était classée zone marine protégée lorsqu’elle relevait du Territoire britannique de l’océan Indien. Ces levés seraient indispensables si les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins de classe Arihant de l’Inde devaient opérer dans les eaux des Chagos. Actuellement, les INS Arihant (S2), INS Arighaat (S3) et INS Aridhaman (S4) sont en service, et un quatrième sous-marin de cette classe a été lancé l’an dernier.
L’accord prévoit également la remise à niveau d’un navire de la Garde-côtière mauricienne pour le préparer aux missions de patrouille dans la région des Chagos, ainsi qu’une aide financière de 680 millions de dollars, dont une partie est destinée au « développement de la zone marine protégée des Chagos ». Il est à noter que, sous l’administration britannique, cette zone marine protégée se caractérisait par son absence de développement afin d’être préservée dans son état naturel.
Maurice et le Royaume-Uni ont officiellement signé l’accord de transfert de souveraineté le 25 mai 2025, mais le processus de ratification n’est pas encore achevé. L’accord prévoit le maintien de l’utilisation de la base navale américaine de Diego Garcia par les États-Unis, dans le cadre d’un système de bail une fois que le Royaume-Uni aura dissous le Territoire britannique de l’océan Indien.
Le principal défenseur de cet accord de transfert au sein du gouvernement britannique, le procureur général Lord Hermer, ainsi que le chef des négociations britanniques, Jonathan Powell, font actuellement l’objet d’un examen parlementaire après l’abandon des poursuites contre deux ressortissants britanniques accusés d’espionnage au profit de la Chine — décision perçue comme une tentative d’éviter de froisser Pékin.
L’ancien secrétaire d’État américain Mike Pompeo a récemment qualifié Jonathan Powell, actuel conseiller à la sécurité nationale du Royaume-Uni, de « parfait imbécile sur le plan stratégique », ajoutant que « Maurice est un proche allié du Parti communiste chinois et que non seulement nous perdrons Diego Garcia, mais encore la Chine projettera sa puissance depuis Diego Garcia ». Les partis d’opposition britanniques ont, pour leur part, promis d’annuler cet accord s’ils parviennent au pouvoir.

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