Chief Executive Officer de la Johannesburg Stock Exchange Limited (JSE), principale plate-forme boursière en Afrique, Nicky Newton-King fait le point sur le flux des investissements étrangers et la nécessité d’innover pour maintenir l’attrait des marchés.
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«Les marchés africains ont du mal à retrouver le niveau de liquidités qui fut le sien dans un récent passé. Tous les marchés émergents en souffrent », a affirmé Nicky Newton-King, dans un bref entretien en date du lundi 26 septembre, à la veille de son retour en Afrique du Sud. « Mais tout ceci est cyclique. »
Dans une certaine mesure, ces commentaires apportent un éclairage sur ce qui se passe à la Bourse de Maurice. De janvier à août, le désinvestissement étranger des deux plate-formes s’est élevé à Rs 660 millions. Selon les données relayées par la firme Swan Securities Limited, le désengagement a porté, en majeure partie, sur les deux principales entités financières du pays que sont MCB Group et SBM Holdings. Ces deux groupes ont annoncé une forte progression dans la profitabilité, ce qui ne semble pas avoir convaincu les fonds étrangers.
« Cette baisse s’explique par la volatilité dans les marchés mondiaux. De fait, les fonds d’investissements se retirent des pays émergents (Afrique du Sud, Inde et la Chine, par exemple), pour placer leur argent dans leurs marchés domestiques, avec lesquels ils sont familiers », a fait ressortir notre interlocutrice, en visite privée au pays en tant qu’une des 70 directeurs d’entreprises sud-africaines participant au Change a Life Cycle Tour, dont l’objectif est de lever des fonds pour combattre le crime.
Qui plus est, l’analyse de Nicky Newton-King, CEO de la JSE depuis janvier 2012, reflète également et avant tout la situation dans le marché sud-africain, de loin la plus grande Bourse en Afrique de par la valeur des transactions, la multitude de produits et instruments offerts aux investisseurs (valeurs, dérivés et commodités). À titre d’exemple, le montant des échanges, sur une base quotidienne, est de 26 milliards de rand, soit l’équivalent de Rs 65 milliards.
« Au départ, toutes les Bourses étaient de petite taille. Il est important de voir avec quelle rapidité l’on évolue et adopte le cadre règlementaire approprié », a-t-elle indiqué. « Comme tout marché, la Bourse de Maurice a la potentiel de grandir davantage. D’ailleurs, c’est une entité bien gérée. »
Qui dit cadre approprié, dit mise en place des structures afin d’attirer l’attention de ces investisseurs. Dans le monde des plate-formes boursières règne une compétition en permanence. Pourquoi des fonds étrangers choisiraient de venir à Maurice, par exemple, au lieu d’aller en Chine ou en Afrique du Sud ?
« Parce qu’ils font confiance à la Bourse », a indiqué Nicky Newton-King. «Il faut vous assurer que le cadre règlementaire soit approprié pour les locaux et tous les autres investisseurs.»
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