Economie

Les années changent, les pratiques restent

La nouvelle année commence avec les mêmes pratiques. Comme chaque début d’année, c’est la ruée vers les librairies pour l’achat des manuels scolaires, ou vers les autorités locales pour payer la patente. Certaines pratiques n’ont guère évolué, malgré les avancées technologiques. Espérons que les autorités travailleront sur des changements cette année… L’année 2016 n’est pas différente des autres sur le plan socio-économique. Comme chaque année, la population fait face aux mêmes tracasseries, administratives ou autres. Chaque année, on subit les mêmes problèmes, mais il semble que nous ne tirons aucune leçon des faits passés afin de mieux planifier l’avenir. La rentrée scolaire ne se fait jamais sans heurts. Et l’histoire se répète chaque année. Il suffit de voir les queues interminables devant les librairies à pareille époque. Bien souvent, les attentes sont vaines, car le client finit par s’entendre dire que les manuels recherchés ne sont pas disponibles. Pritiviraj Fowdur, gérant d’Antara Bookshop, explique que ce problème annuel est maintenant devenu une tradition. « C’est plus ou moins la même chose chaque année, mais cette fois-ci, c’était plus compliqué, car en attendant la reprise des Éditions de l’océan Indien par un nouvel entrepreneur, personne ne pouvait prendre une décision. Aussi, l’EOI a perdu bon nombre de ses employés, ce qui fait que la nouvelle direction ne pouvait résoudre tous les problèmes. » Prithviraj Fowdur explique que, face à une pénurie de certains manuels scolaires, son entreprise a pu venir en aide aux étudiants en mettant sur le marché des livres de seconde main. « Nous avons encouragé les parents à venir nous vendre leurs stocks de manuels de seconde main, ce qui nous a permis de soulager les enfants. » Mais les livres de seconde main ne sont pas toujours utilisables, parce que les écoles recommandent une nouvelle version. Selon des parents, des manuels changent de version trop souvent, ce qui rend les anciens livres obsolètes. Par exemple, si un parent a déjà acheté un manuel pour l’enfant aîné dans le passé, le même manuel ne peut être utilisé par un enfant cadet. Ce qui le force à acheter la nouvelle version. Pour Prithviraj Fowdur, le problème c’est l’absence d’un régulateur dans le marché des livres. « C’est du business. Certains éditeurs ou écrivains publient une nouvelle version chaque année. À mon avis, il faut avoir un régulateur pour superviser les changements dans les manuels scolaires, afin de ne pas pénaliser les étudiants mais aussi de permettre aux parents de faire des économies. » Il dit que le retard dans l’impression des manuels scolaires pénalise 124 000 étudiants et il faut mieux planifier pour éviter ce problème. Gavin Ng, analyste, explique que la solution est très facile. « Les écoles sont déjà réparties en zones. On peut, en amont, prévoir le nombre d’étudiants par classe, et on peut déjà décider du manuel à utiliser bien avant la fin de l’année. Il suffit de travailler en collaboration avec les libraires de chaque zone et de livrer les manuels à l’école directement à la rentrée, évitant aux parents de faire la queue.

Deux catégories de marchands

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"8016","attributes":{"class":"media-image alignnone wp-image-13818 size-full","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1920","height":"1080","alt":"Les ann\u00e9es changent, les pratiques restent"}}]] Chaque début d’année, les autorités procèdent à l’enregistrement des marchands ambulants mais à chaque fin d’année, l’anarchie revient. Le ‘marchand ambulant’ n’est pas un métier ! Il faut d’abord vérifier qui sont les marchands ambulants. Sont-ils tous des chômeurs ou ont-ils déjà un boulot ? Il semble qu’il y a principalement deux catégories de marchands : d’abord des personnes sans emploi et peu fortunées, qui essayent de joindre les deux bouts en vendant des articles dans la rue. Ensuite, des véritables businessmen qui importent eux-mêmes leurs marchandises pour les écouler dans la rue. Bien souvent, les marchands de la première catégorie s’approvisionnent chez les marchands importateurs. Si l’État a la responsabilité morale de trouver un emploi pour les démunis qui, n’ayant aucun alternatif, se retrouvent dans la rue, en revanche, ce n’est pas le rôle de l’État de trouver un endroit pour de grands businessmen qui veulent opérer dans la rue. Libre à eux d’aller chercher un emplacement. Il faut mettre en place un mécanisme pour empêcher que des sans-emploi se convertissent en marchands de rue. Au lieu d’enregistrer des ‘marchands’, les autorités feront mieux d’engager les officiers du bureau du travail et des travailleurs sociaux pour enquêter sur chaque cas et essayer de trouver un emploi convenable pour eux. Ce n’est pas en allouant chaque espace publique libre que ce problème socio-économique sera résolu. Le gouvernement veut faire de Maurice une nation d’entrepreneurs, alors pourquoi ne pas diriger ces marchands, qui ont déjà une bonne expérience de l’entrepreneuriat, vers la nouvelle agence My Biz et les encadrer afin de les encourager à intégrer un des dix secteurs prioritaires en quête d’entrepreneurs, faisant ainsi d’une pierre deux coups : libérer les rues et faire décoller ces secteurs d’avenir. Il y a des secteurs où des entreprises n’arrivent pas à trouver de la main-d’œuvre, alors pourquoi ne pas former ces gens afin qu’ils puissent trouver un emploi ?  
 

La guerre contre la bureaucratie

C’est décidé. Le gouvernement fera de la guerre contre la bureaucratie son cheval de bataille cette année. Plusieurs réformes seront entamées dans le cadre du ‘Business Facilitation’ et le pays aspire à figurer dans le Top 15 du classement ‘Ease of Doing Business’. Le gouvernement enclenche les grandes réformes en matière de facilitation des affaires pour atteindre l’objectif de ‘High Investment – High Employment’, énoncé dans le Budget 2015-2016. Le rehaussement du ‘Ease of Doing Business’ aura des effets bénéfiques sur les activités des PME, notamment. Le ministre des Finances et du Développement économique, Vishnu Lutchmeenaraidoo, a présidé, le lundi 11 janvier, une importante séance de travail sur le ‘Ease of Doing Business’. Le gouvernement est en train d’apporter des changements fondamentaux à plusieurs niveaux en termes de la facilitation des affaires en vue de rehausser la compétitivité de l’économie mauricienne aux yeux des investisseurs. Les demandes ainsi que l’octroi de permis et de licences se feront de plus en plus en ligne pour améliorer la transparence, l’efficacité et la prévisibilité du système, et prévenir les possibilités de corruption dans la mesure où l’intervention humaine dans le processus de décision est considérablement réduite. D’ici trois ans, toutes les procédures seront en ligne et automatisées. Les demandes pour les divers permis et licences seront traitées simultanément, et non, comme c’est souvent le cas actuellement, de manière consécutive, ce qui fera gagner du temps précieux aux opérateurs.

<
Publicité
/div>  
   

La sécurité

Aménager une foire dans l’enceinte de la gare du Nord sans rehausser les infrastructures existantes comporte des sérieux risques d’accidents. Déjà, cette partie de Port-Louis est très dense avec l’arrivée des autobus à la gare mais aussi la bretelle qui relie la rue Farquhar à l’autoroute. Il n’y a presque pas de place pour les piétons. L’installation temporaire des marchands pendant la nuit en décembre a permis de voir l’impact sur le trafic et sur le mouvement des piétons. Maintenant, imaginez ce scénario en pleine journée ! Que les autorités prennent les mesures nécessaires pour éviter des pertes de vies humaines.

La bureaucratie et l’environnement

En janvier s’ouvre la valse annuelle entourant le paiement des licences. Des dizaines de milliers d’entrepreneurs se dirigent vers les autorités locales pour payer la patente. On fait la queue pendant des heures. Pourtant, plusieurs solutions existent, et on peut même créer de nouveaux emplois à travers ces solutions ! On fait la queue partout et on s’y est habitué, que ce soit pour payer une patente ou une amende. Alors qu’à New Delhi, le ‘Chief Minister’ Arvind Kejriwal vient d’implémenter un système de circulation alternée (véhicules aux plaques d’immatriculation paires ou impaires interdits de la route), à Maurice, nous pouvons facilement éviter des déplacements inutiles des milliers des membres du public si on arrive à éliminer des procédures administratives inefficaces. Des dizaines de personnes doivent se déplacer, en personne, chaque jour, pour des transactions qui auraient pu se faire en ligne, au téléphone ou par la poste. Mieux, certaines procédures n’ont plus leur raison d’être et auraient dû être tout simplement éliminées ! Il est grand temps, par exemple, de simplifier les procédures entourant l’acquisition ou le transfert d’un véhicule. La bureaucratie entraîne une grande consommation des carburants et du papier.

Musical Chair à l’hôpital

C’est une pratique qui perdure depuis des décennies. En l’absence d’un système approprié dans les salles d’attente dans nos hôpitaux, les patients doivent se prêter à un jeu de ‘chaise musicale’. Les patients doivent continuellement changer de siège en attendant leur tour, essuyant ainsi toutes les chaises de la salle d’attente. Heureusement que le ministre de tutelle avait récemment annoncé l’introduction d’un système de ticket électronique. En attendant, oublions l’hygiène et le risque de transmission des bactéries.
Related Article
 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !