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L’enfer du Crystal Meth

Drogue hautement addictive, le Crystal Meth est parmi les plus dangereuses au monde. Maurice n’est pas épargné. Surnommée la « cocaïne du pauvre », sa consommation s’intensifie et cause des ravages parmi les jeunes de 16 à 25 ans. 

Drogue classée dans la catégorie des stimulants, le Crystal Meth (méthamphétamine en cristaux) a des effets néfastes sur la santé des consommateurs, allant au-delà d’une simple euphorie passagère. Inodore et incolore, le Crystal Meth, connu aussi comme « Speed », « Ice » ou « Tina », est généralement fumé. Sous forme de poudre, elle peut être aspirée par le nez, avalé, fumée ou injectée. Le Methylenedioxymethamphetamine (MDMA), qui vient sous forme de comprimé coloré, est une autre forme de la méthamphétamine.

Puissant, addictif et peu cher, le Crystal Meth circule à Maurice depuis de nombreuses années, selon nos informations. Elle arrive au pays par voie maritime ou par colis en provenance de l’île de la Réunion ou d’Afrique du Sud, entre autres. Les jeunes de 16 à 25 ans sont les plus touchés, apprend-on. 

À Terre-Rouge ainsi que dans les faubourgs des Plaines-Wilhems et de Port-Louis, une dose de Crystal Meth est vendue à environ Rs 1 500. Le gramme coûte dans les Rs 8 000 – Rs 10 000. Quant au MDMA, le comprimé coûte environ Rs 1 500.

Surnommé la « cocaïne du pauvre », le Crystal Meth n’intéresse pas les riches. Eux, ils préfèrent la cocaïne (Crack) dont une dose se vend environ Rs 8 000. Cette drogue circule particulièrement dans l’ouest. Elle entre au pays par yacht en provenance d’Afrique du Sud et de la Russie. Sa vente se fait dans le cercle des gens huppés.

Les consommateurs de Crystal Meth sont nombreux, surtout lors des « rave parties » organisées secrètement dans les forêts, discothèques et clubs de striptease, particulièrement dans l’Ouest et le Nord du pays. Environ 90 % des consommateurs utilisent cette drogue stimulante de manière récréative pour danser ou augmenter leur libido pendant le week-end, selon des sources concordantes. Mais certains, ayant pris de fortes doses ou les ayant mélangées à d’autres drogues synthétiques ou à de l’alcool, finissent par atterrir dans nos hôpitaux à cause d’un « bad trip ».

En effet, les consommateurs de Crystal Meth peuvent vivre des « good trip » et des « bad trip ». C’est comme un voyage. Il s’avère que certaines personnes peuvent avoir des expériences de « good trip » qui sont souvent érotiques, tandis qu’un « bad trip » peut conduire à des hallucinations où elles se sentent poursuivies par des serpents ou des araignées, etc. 

Ces « psychosis episodes » peuvent durer quelques heures, une demi-journée ou même une journée avant que la personne ne recouvre à nouveau tous ses sens. Toutefois, si le Crystal Meth est pris en fortes doses et associé à d’autres drogues, ou s’il est consommé de manière chronique, il peut provoquer des hallucinations et de la paranoïa pendant plusieurs jours. Dans certains cas, cela peut même conduire à développer une maladie mentale telle qu’une « Schizophrenia-like Mental Illness ».

Il s’avère que 50 % des cas de drogue parmi les patients admis dans nos hôpitaux sont liés à la consommation d’héroïne, et 40 % sont liés à la drogue synthétique. En revanche, ceux ayant pris du Crystal Meth seul ou en combinaison avec d’autres drogues ne représentent que 1 % à 2 % des patients admis. Toutefois, indique-t-on, de nombreux cas d’hallucinations et de consommation de Crystal Meth ne sont pas signalés. Alors qu’autrefois, un ou deux cas de patients ayant pris cette drogue étaient enregistrés dans les hôpitaux, maintenant, on compte une dizaine de cas.

L’héroïne moins chère

L’héroïne se vend à environ Rs 300 la dose. Cependant, la plupart des consommateurs accros achètent un « demi quart » d’un gramme à Rs 500 pour se droguer. Car, s’ils n’ont pas leurs trois doses journalières, les symptômes de sevrage deviennent invivables. Ils se sentent très mal dans leur peau. C’est ce que certains appellent « Fat yen » dans le jargon mauricien. Les symptômes de sevrage incluent la diarrhée, les frissons et les douleurs rénales, entre autres. 

Comme cela leur coûte énormément d’argent par jour, les femmes accros à l’héroïne ont recours à la prostitution. « Des fois, elles doivent vendre leur corps trois ou quatre fois pour pouvoir payer leurs doses d’héroïne quotidiennes et parfois elles commettent des délits, le plus fréquent étant le vol. Quant aux hommes, ils peuvent être amenés à vendre tout ce qu’ils possèdent pour obtenir leurs doses quotidiennes et faute d’argent, ils commettent également des vols », explique une source dans les milieux concernés.

Les raisons de la consommation 

Une des raisons pour lesquelles certaines personnes consomment le Crystal Meth est qu’il s’agit d’un stimulant procurant du plaisir et augmentant l’énergie, leur permettant de rester éveillées pendant de plus longues périodes. Cela entraîne également une exaltation de l’humeur.

Considéré comme un aphrodisiaque, le Crystal Meth augmente la libido. Cependant, lorsqu’elle est prise en fortes doses, cette drogue peut entraîner une augmentation de l’acuité visuelle et auditive chez la personne, pouvant aller jusqu’à provoquer des hallucinations et de la paranoïa. De plus, si le Crystal Meth est consommé en combinaison avec d’autres drogues, en particulier des hallucinogènes comme des champignons magiques ou des drogues synthétiques, les effets d’hallucinations et de paranoïa sont encore plus graves.

Un professionnel de santé, qui préfère rester anonyme, témoigne de deux cas enregistrés dans un hôpital lorsqu’il travaillait à l’étranger. Le premier concerne celui d’une femme mariée engagée dans une relation avec un autre homme également marié, qui fréquentait régulièrement les boîtes de nuit tous les vendredis soir. Lors d’une soirée, elle a pris un cocktail de drogues, comprenant du Crystal Meth et du LSD, pour aller danser et par la suite, elle a eu des rapports sexuels avec son amant. 

Interrogée le lendemain après un passage à l’hôpital en raison de graves hallucinations, elle a affirmé qu’elle avait commencé à tout percevoir de manière démesurée, tant visuellement qu’auditivement, tout en évoquant les rapports sexuels qu’elle a eus cette nuit-là. 

Une autre jeune femme, raconte-t-il, a pris du Crystal Meth pour aller danser dans une boîte de nuit. Une fois les effets ressentis, elle a commencé à avoir chaud mais, faute d’être capable de bien s’hydrater, elle a fini par succomber à une hyperthermie.

Prise en charge

drogueSouvent, c’est sa famille ou ses amis qui, incapables de le maîtriser, informent la police ou le conduisent eux-mêmes dans un centre hospitalier le plus proche. Sur place, le patient sous l’influence du Crystal Meth ou d’autres drogues se voit administrer un tranquillisant en fonction du degré d’hallucinations pour calmer sa paranoïa et éviter qu’il ne se mette en danger. Ensuite, il est transporté en ambulance pour être admis dans l’Acute Ward de l’hôpital Brown Séquard, à Beau-Bassin, précise-t-on. 

Là-bas, selon son cas, il pourra recevoir un antipsychotique ou un tranquillisant pour l’aider à se calmer et à s’endormir. Toutefois, si sa condition est sévère et qu’il présente des complications de santé, il devra subir un test d’urine et une prise de sang afin de déterminer la marche à suivre. 

Dans un autre cas, si le degré d’hallucinations du patient sous l’influence d’une forte dose de Crystal Meth n’est pas alarmant, un tranquillisant lui sera administré et le lendemain, même si les effets du Crystal Meth se sont volatilisés, il sera soumis, si nécessaire, à un test d’urine pour dépister les drogues et à une prise de sang. Ce sont les psychiatres qui prendront en charge le patient. À travers un questionnaire établi et en discutant avec le patient, le professionnel de santé aura une indication des circonstances et de la dose de drogue qu’il a consommée. Ensuite, il mènera avec lui des séances de « counselling », et si son addiction est chronique, il sera orienté vers un programme de réhabilitation.

Roderic, 37 ans, ex-toxicomane : «Le Crystal Meth est souvent mélangé à de l’héroïne»

Roderic, un ex-toxicomane âgé de 37 ans, s’est confié à Le Dimanche/L’Hebdo. Il affirme que le Crystal Meth est disponible dans le pays depuis une dizaine d’années. C’est en 2014, dit-il, qu’il a commencé à en consommer. 

Ce père de famille estime que c’est vers 2021 que le Crystal Meth a commencé à être commercialisée « en dehors des cercles fermés ». « Et depuis environ un an et demi, c’est l’explosion », soutient-il.

Selon Roderic, des trafiquants de drogue ont eu vent de l’existence de cette drogue chimique. 

Seule une cure pourrait permettre à un consommateur de décrocher»

« Trafikan fer koupaz. Zot pa kone kouma vann li. Certains trafiquants, qui n’ont aucune connaissance des formules chimiques et des mélanges, ont tendance à réduire le Crystal Meth en poudre pour ensuite le mélanger à de l’héroïne. Une dose de cette substance est généralement commercialisée entre Rs 300 et Rs 400. Le produit, je vous l’assure, est plus que dévastateur, et il est ensuite commercialisé sur le marché », confie Roderic.

Selon lui, le Crystal Meth est une drogue qui se fume. « Mais certains amateurs de sensations fortes ont tendance à se l’injecter. Cela pourrait s’avérer fatal en cas de surdose », prévient-il. 

Quels sont les effets du Crystal Meth sur l’organisme ? « D’abord le Crystal Meth, qui se vend à partir de Rs 10 000 le gramme à l’état pur, est visuellement identique au gros sel, d’où son appellation. Enn mari ladrog sa ! Li fer ou servo travay. Met ou dan lazwa. Kan ou pran li, ou kapav pa dormi pandan trwa zour. Ou vinn aktif ar li. Crystal la met ou ‘high’. »

Selon lui, le Crystal Meth serait pire que l’héroïne dans le sens où le consommateur éprouve une dépendance à cette drogue en l’espace de trois jours. « Seule une cure pourrait permettre à un consommateur de décrocher », précise Roderic.

L’Adsu sur le qui-vive

Au niveau de l’Anti-Drug and Smuggling Unit, on indique que le Crystal Meth est « une drogue très dangereuse car elle est consommée à l’état pur par les trafiquants ». « Nous avons des informations selon lesquelles des trafiquants de drogue mélangent de l’héroïne au Crystal Meth afin de créer une situation de dépendance auprès des consommateurs, mais également pour faire baisser le prix par dose », indique-t-on. Une dose de Crystal Meth pure tourne autour de Rs 1 500. Mais une fois la drogue chimique mélangée à l’héroïne, le coût baisse drastiquement, explique-t-on.

Dr Anil Jhugroo, spécialisé en addictologie : «Un consommateur peut mourir d’une déshydratation ou d’une hyperthermie»

anilQuels sont les effets du Crystal Meth sur le cerveau ? Nous avons posé la question au Dr Anil Jhugroo. Membre du Royal College of Psychiatrists de Londres, il est spécialisé en addictologie et en médecine générale. Actuellement, il exerce en tant que consultant en psychiatrie dans le secteur privé.
Le Dr Anil Jhugroo explique que le Crystal Meth, en tant que drogue stimulante, accélère les messages entre le cerveau et le corps. « C’est une drogue puissante avec de nombreux effets graves », dit-il.

Lorsque le Crystal Meth est consommé, il provoque des changements dans le cerveau, notamment la libération de dopamine (hormone du bonheur), une substance chimique du cerveau. « Normalement, cela se produit lorsque nous nous engageons dans des activités agréables comme manger de la bonne nourriture, faire du sport ou avoir des rapports sexuels, etc. Cela nous aide à nous souvenir de refaire ces activités. »

Le Crystal Meth entraîne une libération excessive de dopamine. « Au début, cela peut rendre les personnes plus alertes, les faire parler beaucoup et se sentir vraiment bien. Cependant, elle peut aussi avoir des effets néfastes sur l’esprit et le corps. » Il cite par exemple des maux de tête, une vision floue, une pression artérielle élevée, une sensation de chaleur, des nausées, des troubles du sommeil, de l’anxiété, de la dépression et des comportements agressifs qui peuvent apparaître.

« Parfois, les personnes deviennent même dépendantes du Crystal Meth, ce qui signifie qu’il leur est difficile de s’en passer. Ainsi, elles peuvent passer beaucoup de temps à se préoccuper de la façon d’obtenir du Crystal Meth et commencent à en consommer davantage. » Selon lui, les personnes peuvent également faire des choses qu’elles ne feraient normalement pas. De ce fait, le Crystal Meth peut nuire aux relations avec la famille, les amis et la communauté. En ce qui concerne les dangers, il indique qu’il y a deux principaux risques, à savoir que la personne peut mourir d’une déshydratation ou d’une hyperthermie.

Quels signes permettent de reconnaître une personne sous l’influence d’une forte dose de Crystal Meth ? Le Dr Anil Jhugroo explique qu’en raison des hallucinations, la personne peut décrire une sensation de fourmillements dans la peau. « Elle peut également être sujette à la paranoïa, croyant qu’elle est surveillée ou filmée, et faire l’expérience d’hallucinations tactiles. »

Concernant l’overdose, il précise que cela dépend de la quantité de doses prises. « La personne peut présenter une dilatation des capillaires causée par la prise de drogue et risque de mourir d’un œdème pulmonaire ou cérébral, ou sombrer dans le coma. »

Il fait ressortir que quelle que soit l’addiction, que ce soit prendre un stimulant, fumer un joint ou boire un verre d’alcool, le but final pour la personne est de ressentir du plaisir en augmentant la libération de dopamine. « Notre organisme produit naturellement des endorphines. Lorsqu’une personne prend de la drogue, qui est une “exo-morphine”, une molécule que le cerveau ne reconnaît pas, cela perturbe le ‘Reward/Endorphin Pathway’ naturel du cerveau. Ainsi, lorsque les victimes sont en manque de cette substance, elles connaissent des montées d’adrénaline souvent liées au stress, ressentent de la colère et de l’angoisse. »

Pour contrer et apaiser ces sentiments, ces personnes se tournent vers la drogue à nouveau. « C’est une sorte de satisfaction procurée par l’automédication. C’est une spirale infernale, un cycle vicieux de l’addiction », affirme-t-il.

Cependant, lorsqu’une personne est accro au Crystal Meth, la guérison est possible, affirme-t-il. Avec un traitement et un soutien appropriés, il est possible de se rétablir de son addiction à cette drogue. « Cela peut prendre beaucoup de temps, et plus longtemps quelqu’un consomme le Crystal Meth, plus il est difficile d’arrêter et de permettre au corps de se rétablir. » 

Le Dr Anil Jhugroo souligne que la guérison peut être un processus long et difficile, mais avec le temps, le cerveau peut développer de nouvelles voies (« pathways ») qui favorisent la santé et le bien-être. « Ainsi, plus la personne s’engage dans des activités et des relations saines, plus ces nouvelles voies deviennent solides », affirme-t-il.

 Comment se fait la réhabilitation des patients ? Le Dr Anil Jhugroo soutient que les traitements sont à 90 % psychosociologiques. « Le traitement médico-psycho-social revêt toute son importance pour aider la victime à s’en sortir et changer son comportement afin qu’elle ne retombe pas dans la drogue. Cela l’aide également à récupérer sa santé physique et mentale pour réintégrer le cours normal de sa vie », conclut le Dr Anil Jhugroo.

Kunal Naik, psychologue et addictologue : «Si rien n’est fait, Maurice risque de devenir comme l’Afrique du Sud»

kunal« Depuis plusieurs années, la présence de Crystal Meth à Maurice ne cesse d’augmenter, signalant ainsi l’existence d’un problème de plus en plus préoccupant », explique le psychologue et addictologue, Kunal Naik. Ce dernier, qui a suivi l’évolution de cette drogue sur le marché noir mauricien depuis quelques années, explique que « cette drogue puissante est de plus en plus répandue sur le marché, ce qui indique une expansion du commerce de la drogue et une utilisation croissante par de nombreux individus ».

Pour l’instant, le Crystal Meth reste principalement présent dans certains milieux, en particulier parmi ceux qui ont les moyens financiers pour s’en procurer, fait-il remarquer. Bien qu’il soit d’avis que c’est essentiellement l’héroïne qui reste le plus gros problème à Maurice, il soutient qu’il ne faut nullement sous-estimer le Crystal Meth qui pourrait prochainement avoir de sérieuses implications à Maurice. 

« La Crystal Meth est un puissant stimulant, plus puissant que de nombreuses autres drogues, y compris la cocaïne. Ses effets peuvent durer jusqu’à environ 12 heures, et les utilisateurs peuvent ressentir une dépression sévère, une fatigue extrême, de l’insomnie, de l’agitation et de l’anxiété », ajoute le psychologue et addictologue, qui fait aussi ressortir qu’il n’existe aucun traitement médical ni produit de substitution spécifique, comme la méthadone pour l’héroïne. « Par conséquent, les personnes qui en consomment doivent se tourner vers les centres de réhabilitation pour obtenir de l’aide. »

Kunal Naik va même jusqu’à affirmer que si la tendance actuelle se poursuit, Maurice risque de devenir comme l’Afrique du Sud, « où le Crystal Meth est devenu un problème majeur, alimentant la guerre des gangs. En raison de son faible coût de fabrication (voir ci-dessous), cette drogue est plus accessible et sa vente se répand de manière plus large, ce qui en fait un problème majeur pour la société mauricienne », avance-t-il.

Les jeunes de 14 à 17 ans très friands de cette drogue

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José Ah-Choon et Sam Lauthan

José Ah-Choon, travailleur social de longue date et ex-directeur du Centre d’accueil de Terre-Rouge (CATR), dit être au courant de la présence du Crystral Meth sur le marché. « Le Crystal Meth est disponible partout à travers le pays. Ena plin plin la ! Cette drogue est en train de causer d’énormes dégâts depuis le début de l’année. Bann konsomater pe vinn zombi ar sa », déplore-t-il. 

Selon José Ah-Choon, les mineurs âgés de 14 à 17 ans seraient friands de cette drogue. « Ils sont accros à cette substance. Si certains la fument, d’autres s’injectent dans les veines. C’est ainsi qu’ils deviennent dépendants à cette drogue chimique », explique l’ex-directeur du CATR. 

Selon Jose Ah-Choon, « la situation est très alarmante dans le pays ». « C’est la raison pour laquelle les autorités doivent prendre le taureau par les cornes au plus vite. Ena enn ta zanfan pe rant dan ladrog ! Le gouvernement, les travailleurs sociaux et les ONG doivent conjuguer leurs efforts. Il faut revoir le mécanisme de sensibilisation. Le sujet de la consommation de drogue n’est plus tabou. Il faut dire les choses telles qu’elles sont », exhorte-t-il.
De son côté, Sam Lauthan, travailleur social et membre de la commission d’enquête sur la drogue présidée par l’ancien juge Paul Lam Shang Leen, est catégorique : « La mafia emploie toujours des stratagèmes pour devancer les autorités. Ces dernières ont toujours une longueur d’avance. Et c’est prouvé. La preuve : deux autres drogues, dont les produits de base sont mélangés à des substances chimiques dévastatrices que je qualifie comme étant du ‘rubbish’, sont en train de causer des ravages sur le sol. »

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La facilité déconcertante de la production de Crystal Meth

La production de drogues telles que le Crystal Meth est un fléau qui prend de l’ampleur à travers le monde. L’une des raisons de cette croissance exponentielle est la facilité avec laquelle cette drogue peut être fabriquée.

Selon diverses sources contactées dans le milieu scientifique à Maurice, « la production de Crystal Meth nécessite des ingrédients et des produits chimiques facilement disponibles sur le marché. Les principaux ingrédients comprennent la pseudoéphédrine, que l’on trouve couramment dans certains médicaments contre le rhume, ainsi que des produits chimiques tels que l’ammoniac, le chlorure d’hydrogène et l’acétone ».

Ces mêmes sources indiquent que la production de Crystal Meth se déroule généralement dans des laboratoires clandestins, souvent appelés « meth labs ». « Ces installations improvisées sont généralement dissimulées dans des endroits reculés, tels que des maisons abandonnées, des entrepôts ou même des véhicules. Le processus de fabrication est extrêmement dangereux, car il implique la manipulation de produits chimiques hautement volatils et potentiellement explosifs », fait part un scientifique. Les conditions de travail dans ces « meth labs » sont souvent insalubres, avec des risques d’incendie, d’explosion et d’exposition aux produits chimiques nocifs pour les personnes impliquées et pour l’environnement.

Se basant sur ce qui se passe à l’étranger avec l’émergence du Crystal Meth à travers le monde, cette même source avance que « sur le plan social, la présence de ‘meth labs’ clandestins pose un risque pour la sécurité publique. Les substances chimiques utilisées dans la fabrication du Crystal Meth peuvent causer des explosions et des incendies, mettant ainsi en danger les personnes vivant à proximité ». 

De plus, fait-on comprendre, la production et la vente de Crystal Meth alimentent le crime organisé, augmentant les tensions sociales et la violence dans les communautés touchées.

Le ministère de la Santé : «Une enquête sera initiée»

Le Dimanche/L’Hebdo a sollicité le ministère de la Santé et du bien-être pour une déclaration concernant la consommation du Crystal Meth dans le pays. « Nous venons de prendre connaissance de cette drogue. En tant qu’autorité responsable, nous allons fournir notre assistance aux victimes d’addiction. En parallèle une enquête sur plusieurs volets sera initiée. Le ministère sera en communication avec les autorités concernées afin de comprendre la situation », fait-on comprendre.

 

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