L’enfant a été enlevé par son père : depuis six ans, Francesca recherche son fils

Le 17 mai 2019, cela fera six ans que Marie Cindia Francesca Capiron, 32 ans, est sans nouvelles de son fils.

Cette habitante de Grand-Baie avait consigné une déposition au poste de police de la localité le 17 mai 2013. C’était pour signaler que son fils Yorny Axel Marcus Capiron, 3 ans, était porté manquant. Elle soupçonnait que son fils avait été enlevé par son père biologique, Michel Marcel Audbert, 64 ans, un ressortissant français établi à l’île de la Réunion. Effectivement, peu de temps après, le Passport Immigration Office (PIO) a confirmé à la police que l’enfant avait quitté le pays en compagnie de son père le 20 avril 2013, soit un mois auparavant, pour se rendre à la Réunion.

Francesca a reçu cette nouvelle comme un coup de poignard au cœur. Elle avait  obtenu un droit de garde de son fils émis par une cour de justice, tandis que le père  n’avait qu’un droit de visite. Il en a profité, contre toute attente, pour quitter le pays sans le moindre souci. Depuis, Francesca est sans nouvelles de son fils, qui est aujourd’hui âgé de 9 ans. Cette mère de famille estime avoir été abandonnée à son sort par les autorités concernes, car ni le ministère des Affaires étrangères, ni le service d’Interpol ne l’ont aidée, malgré plusieurs lettres adressées aux différentes autorités concernées.

Elle affirme détenir tous les documents de la cour pour attester qu’elle a la garde exclusive de l’enfant. Les autorités de l’époque affirmaient avoir ouvert une enquête. Presque six ans après, celle-ci en est au même point.

Francesca est la mère de trois enfants, dont deux filles âgées de 15 et 3 ans, et son fils Yorny. En 2008, elle fait la connaissance du père de son fils Yorny dans un restaurant à Grand-Baie. Michel, un touriste français, séjourne six mois chaque année dans le pays depuis une vingtaine d’années. Le couple se rencontre plusieurs fois et Francesca tombe enceinte de Michel. Ce dernier décline toutefois la paternité, affirmant que l’enfant n’est pas de lui. Francesca décide alors d’élever seul son fils, dont elle a accouché le 24 novembre 2009. D’ailleurs, sur un premier acte de naissance, elle déclare son fils né de père inconnu.

« Après cinq mois, Michel est venu chez moi, pendant mon absence, lorsque j’étais au travail. Il a pris la permission d’une dame qui surveillait mon enfant pour prendre quelques brins de ses cheveux. Puis, il est parti en France pour effectuer des tests ADN, qui ont conclu qu’il est bien le père de l’enfant. Pendant un an, quand il vient à Maurice, il vient voir son fils et s’occupe même de lui. Francesca n’avait pas objection. En 2012 commence une  bataille légale au cours de laquelle Michel, dans le but d’obtenir la garde de son fils, fait des allégations sur moi. Selon lui, je suis une mère indigne et une alcoolique, entre autres choses. Malgré ces accusations, la cour m’a accordé la garde de mon fils et il n’a obtenu qu’un droit de visite », dit-elle.

Action légale

Le 6 mars 2013, alors que l’enfant se trouvait dans une garderie à Grand-Baie, son père est venu le récupérer sans l’autorisation de la mère. Francesca  a déposé une plainte pour enlèvement. La police s’est rendue chez Michel et ce dernier a refusé de le restituer, réclamant l’ordre de la cour. Francesca avait le sentiment que Michel était en train de préparer un coup pour s’enfuir avec son fils. Elle s’est rendue en Cour suprême et le 15 mars 2013, elle a obtenu un ICC-Immediate Care Control pour son fils. La police a fait une descente chez Michel, mais il n’était plus là. Depuis, c’est le vide pour elle. Le dernier souvenir qu’elle garde de son fils, c’est le 6 mars 2013, lorsqu’elle a déposé son fils à la garderie.

« J’ai lancé un appel à Nando Bodha et aussi à la justice mauricienne pour m’aider à retrouver mon fils. Même sur les réseaux sociaux, j’ai sollicité l’aide des Mauriciens vivant à l’étranger pour m’aider à retrouver mon fils », dit-elle en sanglots.