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Légumes chers : la « tant bazar » s’allège, le surgelé privilégié

Les récents prix des fruits et légumes affichés sur les étals commencent à peser lourd sur le portefeuille des Mauriciens. Ils sont d’ailleurs de plus en plus nombreux à se tourner vers les produits surgelés. 

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10 h 10 en ce samedi 25 février. Une scène inhabituelle à cette heure de pointe au « bazar » de Curepipe : les allées sont clairsemées. Ceux qui sont présents déambulent tout en scrutant les prix. Ceux-ci sont durs à avaler, disent-ils. 

« Les légumes sont chers, mais nous n’avons pas d’autre choix », lâche Artee Dalmond, 52 ans, de Camp-Caval. « Je suis venue chercher quelques ingrédients pour faire un briyani, notamment de la menthe, de la coriandre et des pommes de terre », dit-elle. La quinquagénaire confie qu’elle s’attendait à une hausse des prix. 

Adila, 41 ans, venue spécialement de Vacoas, est contente, elle, du fait que les prix ne sont pas plus élevés que la semaine dernière. « Le prix est toujours cher, mais en comparaison à la semaine dernière, les prix de quelques légumes ont plus au moins baissé. À l’instar de l’Okra à Rs 100 la livre contre Rs 150 la livre. » Elle se réjouit aussi de la variété qui est proposée, citant « chouchou, bringel, anguives, brèdes ». 

Clarel Thomas, 64 ans, quant à lui, sort du marché avec sa « tant bazar » plutôt légère. « Face à la hausse des prix des légumes, nous devons acheter selon nos moyens. Quant à la pomme d’amour qui a atteint Rs 75 la livre, nous achetons celles en boîte de conserve pour nous en sortir. » Pour le sexagénaire, si les légumes sont disponibles, « la qualité ne vaut pas le prix affiché ». 

Du côté des marchands, on confirme la hausse des prix, tout en assurant avoir le stock nécessaire pour fournir le marché. « Les fines herbes ont été très affectées par le cyclone Freddy et se font rares sur les étals et donc se vendent à prix d’or. Idem pour la laitue », expliquent Roshan et Anju Jankee. 

Les marchands soulignent, cependant, qu’il n’est pas encore question d’envisager l’importation. La carotte et le chou vert pourraient cependant être concernés dans les semaines à venir, estiment-ils.   

Quid des fruits locaux ? Les marchands de fruits anticipent une pénurie. « Mang pe fini. D’autres fruits tels que la papaye, l’ananas, la banane, l’avocat, le jamblon, entre autres, sont sur la même voie. Une partie des plantations de longaniers a été épargnée, mais il n’en reste pas beaucoup », indique Jugdish Parbhoo.   

Il porte ses espoirs sur les fruits importés qui sont la majeure source de son chiffre d’affaires. « Chez nous, la plupart des fruits qui se trouvent sur les étals sont importés, notamment la prune, la pêche, la nectarine, le kiwi golden et vert, ainsi que la poire. Ils se vendent plus cher, mais il n’y a pas de manque. »   

Ram Ramparsard, marchand de fruits, apporte ses explications. « nous venons tout juste de recevoir les cargaisons par bateau. Toutefois, elles ont accusé une hausse de Rs 200 à Rs 300 au niveau du coût du fret. Avant, la caisse de poires était à Rs 500. Aujourd’hui, elle est à Rs 900. Idem pour la caisse de pommes qui est, à ce jour, à Rs 1 400. Impossible de vendre des fruits à meilleur marché comme auparavant », indique-t-il. 

La virée au « bazar » de Curepipe terminée, direction le supermarché. Premier constat : dans les rayons des légumes, les consommateurs sont nombreux. Toutefois, ils hésitent. Pour la plupart, c’est un exercice de comparaison entre les prix proposés en grande surface et au marché. D’autres privilégient le rapport qualité-prix. Résultat : les légumes mis en vente ne trouvent pas vraiment preneurs dans les supermarchés. Ici, l’engouement se porte plutôt sur les légumes surgelés.  

Au supermarché Sik Yuen, à Curepipe, cette tendance se confirme. Steven, 42 ans, rencontré dans le rayon de légumes frais, dit acheter des légumes majoritairement au marché, où les prix sont « plus alléchants ». Mais avec « la pénurie de certains légumes, j’opte pour des légumes surgelés comme le brocoli ou les petits pois pour plus de variété dans l’assiette. »

Roma Soopramanien, 59 ans, ne jure, elle, que par les légumes surgelés. « Ça fait maintenant quelques années que j’opte pour la facilité qu’offrent les légumes surgelés. C’est bon marché, c’est rapide à cuisiner, goûteux et ça se conserve bien. En cette période où les légumes se vendent à prix d’or, c’est un soulagement. » 

Idem du côté d’Intermart, à Floréal. Lovena, 45 ans, de Petit-Raffray, confie également privilégier les légumes congelés, notamment pour les légumes en pénurie ou ceux qui se vendent à des prix exorbitants. « Toutefois au marché, on a plus de choix. Concernant les produits en pénurie, comme le brocoli, l’asperge ou encore le champignon, dont le prix a flambé, je me tourne vers les surgelés. Les stir fry de légumes sont également très pratiques. Et l’avantage, c’est qu’ils sont souvent en promo. » 

La vente des légumes surgelés en légère hausse

Asvin Kumar Bokhoree, le directeur de Save Mart, confirme une légère hausse dans la vente des légumes surgelés. « L’engouement pour les légumes surgelés a pris de l’ampleur depuis quelque temps », fait-il savoir. 

En sus de la facilité d’utilisation, avec la pénurie de certains légumes sur le marché et la hausse des prix, les consommateurs sont nombreux à se tourner vers les légumes surgelés. « Il y a une hausse constante, mais pas extraordinaire, sur la vente les légumes surgelés en général », dit-il. 

Contacté, Ignace Lam, le directeur des supermarchés Intermart, n’était, lui, pas en mesure d’intervenir.

 

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