En animant des ateliers de travail sur la sexualité avec des jeunes, la sexologue Thérèse Hargot, invitée par l’Action familiale et le Service diocésain de l’éducation catholique, estime que les jeunes sont curieux de comprendre le sexe. Reportage.
Dès la première journée, la sexologue Thérèse Hargot a fait face à environ 2 000 jeunes et adultes et à leurs intérêts pour mieux comprendre la sexualité. Les questions fusent. « Les jeunes ont beaucoup de questions. Ils veulent savoir des choses. Ils ont besoin de réponses à leurs doutes et questions », constate-t-elle.
Ces questions sont souvent influencées par la pornographie, qui est consommée de plus en plus jeune, selon elle. « Ils veulent savoir ce qu’il faut faire ou ne pas faire. J’ai aussi remarqué qu’ils sont intéressés par le sexe et les sentiments. Ils veulent savoir comment on sait qu’on aime. Mais une chose est sûre, ils ont les mêmes questions que les jeunes des autres pays où j’ai donné des conférences », ajoute-t-elle.
« L’éducation ne se fait pas en une heure. Cela prend des années »
Quelle est l’importance de ces causeries ? Thérèse Hargot souligne qu’il s’agit de sujets fondamentaux. « Ces rencontres permettent d’offrir un espace de dialogue, de réflexion et de partage autour de sujets liés à la sexualité. Le sexe est quand même un sujet très important dans notre vie, on ne doit pas se voiler la face », dit-elle.
C’est pour cette raison qu’elle estime que l’éducation sexuelle est essentielle, surtout dans un monde aussi sexué. « L’éducation ne se fait pas en une heure. Cela prend des années. Et surtout, cela commence depuis tout petit, avant l’adolescence », précise-t-elle.
La sexologue est à Maurice pour la première fois et souhaite que ses conférences laissent la place à d’autres événements, notamment des causeries et des rencontres autour des sujets liés à la sexualité des jeunes.
Selon elle, sa visite et ses conférences doivent être le début d’un travail à long terme. « Il faut qu’à la suite de ma venue, il y ait un suivi et une volonté de s’engager et de faire quelque chose pour les jeunes. Une éducation sexuelle est extrêmement importante. Il ne suffit pas d’informer, mais d’éduquer », explique-t-elle.
Pour elle, les parents sont démissionnaires de ce travail, ils ne jouent pas assez leur rôle d’éducateurs sur la sexualité et c’est pourquoi l’éducation sexuelle se fait à l’école.
Thérèse Hargot détient un Master en philosophie et un autre en science de la famille et de la sexualité. Elle est aussi l’auteure du livre Une jeunesse sexuellement libérée ou presque, sorti aux éditions Albin Michel. À Maurice jusqu’au 13 avril, la sexologue animera une dernière conférence publique le lundi 10 avril, de 18 h 30 à 20 heures, pour les jeunes de 20 à 30 ans à la salle polyvalente du Lycée des Mascareignes, à Helvétia. La séance sera consacrée aux jeunes de 20 à 30 ans, mariés, célibataires ou en couple.
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