L’option Kailash Purryag à la tête du PTr a été évoquée par l’observateur politique Jean Claude de l’Estrac sur les ondes de Radio Plus, le vendredi 9 septembre. est-ce de la politique fiction ou du domaine du possible ? Éléments de réponse.
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S’il semble y avoir consensus autour de la capacité de l’ancien président de la République Kailash Purryag à fédérer l’opposition en vue des prochaines élections générales, différentes écoles de pensée s’affrontent, en revanche sur le sujet. Les différents membres du Parti travailliste (PTr) qui ont été contactés pour s’exprimer sur l’option Kailash Purryag comme éventuel leader des rouges refusent de commenter ouvertement. « Cela ne tient pas la route. Nous venons tout juste de tenir notre congrès, où nous avons été sans équivoque. Ramgoolam sera présenté au poste de Premier ministre et le PTr sera la locomotive d’une éventuelle alliance. Notre position n’a nullement changé », souligne-t-on.
L’option Kailash Purryag, soutient-on dans certains milieux bien informés au sein des rouges, a bel et bien été évoquée à un moment. Selon divers éléments d’informations obtenus par la rédaction de Le Dimanche/L’Hebdo, c’était après les élections générales de 2019. À cette époque, il y avait le sentiment que Navin Ramgoolam n’était plus « acceptable » politiquement. Mais les choses ont aujourd’hui changé. Le leader des rouges a fini par convaincre son état-major qu’il n’était pas encore « fini politiquement », et qu’il restait la seule force politique capable de tenir tête au Premier ministre actuel, Pravind Jugnauth. « Le parti s’est aujourd’hui rallié derrière Ramgoolam », ajoute un député.
D’autres éléments d’infor-mations, provenant cette fois d’un proche collaborateur du leader des rouges, apportent toutefois un tout autre éclairage sur l’option Purryag. « Personne au sein du PTr n’osera le dire pour ne froisser personne, mais Kailash Purryag a bel et bien été une option pour les élections générales de 2019 et reste encore une option gardée secrète. Navin Ramgoolam reste le leader du parti, mais en politique tout peut très vite changer », indique cette source.
Visiblement optimiste quant à la capacité de l’ancien président de la République à assumer des fonctions premier-ministérielles, cette même source avance que « Kailash Purryag a une maîtrise totale des dossiers du pays ». Et d’ajouter dans la foulée : « Avec ses différentes expériences ministérielles, il a lui-même participé à l’élaboration de plusieurs lois qui sont actuellement en vigueur ».
Prudent, notre interlocuteur soutient que Navin Ramgoolam reste le leader des rouges et qu’il est plus probable qu’il soit présenté au poste de chef du gouvernement en cas de victoire aux prochaines élections générales. « Mais si jamais le poste de leader devenait vacant, Kailash Purryag serait un bon Premier ministre. Certes, son âge peut être un obstacle, mais lorsqu’on parle de renouvellement et compte tenu des différentes crises qui sont en train de secouer le pays, une nouvelle équipe sans expérience doit pouvoir compter sur l’expérience d’une personne de calibre », argue-t-il.
L’historien et observateur politique Jocelyn Chan Low, qui croit dans les capacités de Kailash Purryag à fédérer l’opposition, est cependant sceptique quant aux chances de l’ancien président de la République de succéder à Navin Ramgoolam. « La possibilité de voir Kailash Purryag à la tête du PTr relève, pour l’heure, de la fiction, car pour que cela devienne réalité, il faudra que Navin Ramgoolam cède sa place. Kailash Purryag n’a pas la majorité nécessaire au sein du parti pour être propulsé à la tête », dit-il.
Avant d’ajouter que par les récentes prises de position au sein des rouges, « Ramgoolam n’a pas envie de partir ». « On peut bien parler des affaires de Navin Ramgoolam devant la justice, mais il n’a pas été condamné jusqu’ici. Et rien ne l’empêche d’être candidat. Pravind Jugnauth faisait face à l’affaire MedPoint en 2014 », rappelle-t-il.
Kailash Purrag : « J’ai déjà dit ce que j’avais à dire »
Joint au téléphone pour savoir ce qu’il pense d’une éventuelle accession à la tête des rouges, Kailash Purryag n’a pas voulu s’attarder sur la question. « J’ai déjà dit ce que j’avais à dire il y a quelque temps de cela dans un hebdomadaire. Je n’ai rien d’autre à ajouter », a-t-il déclaré. Il avait, en effet, affirmé être à la disposition du PTr si on avait besoin de lui.
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