Les zones Wi-Fi publiques se multiplient à tel point qu’on peut se demander si on aura encore besoin de nos connexions privées à domicile et au bureau. L’Internet public pourrait un jour remplacer celui du privé dans les smart cities.
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Wi-Fi Mauritius et Always On sont deux services de connexion à internet publics. Ils proposent aux utilisateurs de se connecter à Internet dans des zones spécifiques à travers des bornes Wi-Fi, c’est-à-dire avec des connexions sans fil. Wi-Fi Mauritius est un service du gouvernement en partenariat avec Mauritius Telecom. Il est disponible dans 350 places publiques à travers le pays qui sont notamment des centres communautaires, des centres de jeunesse, des bureaux de poste et des succursales de Mauritius Telecom, entre autres. De son côté, Always On est un service de la compagnie Harel Mallac Technologies. Il est déployé dans 61 endroits qui sont des commerces et des centres commerciaux.
Lors d’une conférence de presse jeudi 25 mai, le «Chief Executive Officer» (CEO) de Mauritius Telecom, Sherry Singh, a concédé que les connexions publiques pourraient grignoter des parts de marché aux packages à internet classiques disponibles sur téléphone portable. Néanmoins, selon Subramanian Moonesamy, consultant informatique chez Eland System, le Wi-Fi public ne devrait pas à terme remplacer les connexions à Internet classique de nos domiciles et de nos bureaux.
Obstacle majeur
« Bien que ces connexions soient gratuites pour les utilisateurs, elles ont un coût pour les opérateurs. C’est pourquoi la capacité quotidienne est limitée. (ndlr : 250 Mégaoctets (MB) pour Wi-Fi Mauritius et 50 MB pour Always On. Une fois ces limites atteintes, il faut acheter un package.)
Comment peut-on les financer ? Il est difficile d’y placer de la publicité. Les opérateurs peuvent s’appuyer sur la vente des packages supplémentaires. Mais je ne pense pas que les connexions publiques peuvent prendre le dessus sur les connexions classiques. Ces services sont davantage destinés aux brèves connexions via mobile. Néanmoins, c’est un très bon projet », a commenté Subramanian Moonesamy.
Pour Shateeaum Sewpaul, «General Manager» de Harel Mallac Technologies, les connexions publiques pourront éventuellement remplacer les connexions privées dans le cadre des smart cities. « Nous envisagerons certainement de mettre en place l’infrastructure Wi-Fi au sein des projets immobiliers majeurs tels que les smart cities. Tout dépendra de l’évolution des agglomérats résidentiels en smart cities, voire en smart village.
Ces derniers vont effectivement fournir Internet par le biais d’un modèle centralisé, ressemblant à un système Wi-Fi public. Étendre le service Always On dans certaines zones résidentielles pourrait être considéré dans le futur en cas de demande croissante », a-t-il indiqué.
Il y a toutefois un obstacle majeur avant que les connexions publiques remplacent les connexions privées, a souligné Subramanian Moonesamy. « Les connexions privées sont très sécurisées. Les réseaux publics doivent être évités pour les services sensibles comme les paiements en ligne et l’internet banking. Les réseaux gratuits sont sécurisés mais s’il y a une faille demain, les utilisateurs ne seront pas forcément avertis. Il est plus difficile pour un pirate informatique de lire le trafic entre un ordinateur et un site internet que sur un réseau privé. C’est un peu comme à moto : sur une petite route où le trafic est faible, les risques d’accidents sont moins élevés que sur une autoroute très fréquentée », a conclu l’expert informatique.
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