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Le tueur en série français Charles Sobhraj, incarcéré au Népal, va être libéré

Dans cette photo d'archive prise le 12 juin 2014 Le tueur en série français Charles Sobhraj (2L) est escorté par la police népalaise vers un véhicule d'attente après une audience au tribunal de district sur une affaire liée au meurtre du routard canadien Laurent Ormond Carriere, à Bhaktapur.

Le tueur en série français Charles Sobhraj, qui a commis plusieurs meurtres à travers l'Asie dans les années 1970 et a inspiré la série Netflix "Le Serpent", doit sortir jeudi de prison au Népal.

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La Cour suprême a estimé que Charles Sobhraj, 78 ans, emprisonné dans la république himalayenne depuis 2003 pour le meurtre de deux touristes nord-américains, devait être libéré pour des raisons de santé.

Les responsables de la prison ont indiqué à l'AFP qu'après avoir reçu les documents judiciaires, ils remettraient Sobhraj aux services d'immigration. Le tribunal a ordonné qu'il soit expulsé dans les 15 jours.

Le tueur en série a besoin d'une opération à cœur ouvert et sa libération est conforme à une loi népalaise autorisant la libération des prisonniers alités ayant déjà purgé les trois quarts de leur peine, selon le tribunal.

Citoyen français d'origine vietnamienne et indienne, Sobhraj a commencé à parcourir le monde au début des années 1970 et s'est retrouvé dans la capitale thaïlandaise, Bangkok.

Se faisant passer pour un négociant en pierres précieuses, il se liait d'amitié avec ses victimes, souvent des routards occidentaux sur la piste des hippies des années 1970, avant de les droguer, de les voler et de les assassiner.

"Il méprisait les routards, de pauvres jeunes drogués. Lui se voyait en héros criminel", confiait en 2021 à l'AFP la journaliste australienne Julie Clarke, qui a interviewé Sobhraj.

Suave et sophistiqué, il a commandité son premier meurtre, celui d'une jeune Américaine dont le corps a été retrouvé sur une plage en bikini, en 1975.

Surnommé le "tueur au bikini", il a finalement été lié à plus de 20 meurtres.

L'autre surnom de Sobhraj, "Le Serpent", lui vient de sa capacité à prendre d'autres identités pour échapper à la justice.

Il est devenu le titre d'une série à succès réalisée par la BBC et Netflix qui s'inspire de sa vie.

- "Escroc, séducteur, voleur" -
Il a été arrêté en Inde en 1976 et a finalement passé 21 ans en prison, avec un bref intermède en 1986 lorsqu'il s'est échappé avant d'être à nouveau arrêté dans l'Etat côtier indien de Goa.

Libéré en 1997, il s'est retiré à Paris mais a refait surface en 2003 au Népal, où il a été repéré dans le quartier touristique de Katmandou et arrêté.

L'année suivante, un tribunal l'a condamné à la prison à vie pour l'assassinat de la touriste américaine Connie Jo Bronzich en 1975. Dix ans plus tard, il a aussi été reconnu coupable du meurtre du compagnon canadien de Mme Bronzich.

Derrière les barreaux, Charles Sobhraj a maintenu son innoncence face aux deux meurtres et a affirmé qu'il n'était jamais allé au Népal avant le voyage qui a conduit à son arrestation.

"Je ne l'ai vraiment pas fait, et je pense que je vais sortir", avait-il déclaré à l'AFP en 2007 lors d'un entretien à la prison centrale de Katmandou.

Nadine Gires, une Française qui vivait dans le même immeuble que Charles Sobhraj à Bangkok, a dit à l'AFP l'année dernière qu'elle avait trouvé au départ que c'était un personnage "cultivé" et impressionnant.

Mais en fin de compte, "il n'était pas seulement un escroc, un séducteur, un voleur de touristes, mais un meurtrier diabolique", a-t-elle décrit.

L'officier de police thaïlandais Sompol Suthimai, dont le travail avec Interpol a contribué à l'arrestation de Sobhraj en 1976, avait fait pression pour qu'il soit extradé vers la Thaïlande et jugé pour les meurtres qu'il y a commis.

Mais jeudi, il a déclaré à l'AFP qu'il ne s'opposait pas à cette libération, car lui et le criminel qu'il poursuivait autrefois étaient désormais trop âgés.

"Je n'ai pas de sentiments envers lui maintenant que cela fait si longtemps", a déclaré Suthimai, 90 ans. "Je pense qu'il a déjà payé pour ses actions".

© Agence France-Presse

 

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