Economie

Le textile se relève grâce à la montée en gamme

Les exemples d’entreprises du secteur du textile en difficulté ne manquent pas. Celles qui montent en gamme tirent leur épingle du jeu. Le textile mauricien serait-il en train de s’essouffler ? Corona Clothing est en liquidation judiciaire par ordre de la Cour suprême, et 400 employés sont dans le doute quant à leur avenir. La Compagnie Mau-ricienne de Textile (CMT) envisageait de délocaliser sa production parce qu’elle connaît des difficultés à recruter des travailleurs étrangers. La raison est la volonté du gouvernement de durcir les conditions d’octroi de permis de travail afin de favoriser l’emploi des Mauriciens. Après plusieurs mois sous administration, Star Knitwear vient tout juste de trouver un investisseur qui a décidé d’injecter des fonds dans la compagnie. Ce ne sont ici que quelques exemples d’entreprises du textile en difficulté dont la presse a récemment fait état. Les raisons des difficultés sont variées. Selon Ahmed Parkar, Chief Executive Officer (CEO) de Star Knitwear, il y a d’abord eu la crise financière puis celle de la zone euro. Cela a eu un impact sur la demande des clients, principalement en Europe. Puis, les taux de change étaient en défaveur des exportateurs. Les exportations mauriciennes sont majoritairement payées en euro.

Amélioration

  Néanmoins, reconnaît Ahmed Parkar, la situation s’améliore. « Depuis plusieurs mois, les taux de change sont davantage favorables. Les carnets de commande se remplissent à nouveau. Les prix des matières premières sont en baisse. L’avenir est prometteur et 2016 sera une meilleure année. Cela a débuté avec une stabilité des commandes en 2015. Il s’agit maintenant de se restructurer et de relancer les investissements. Ce sont les opérateurs qui investissent et qui se tournent vers la production de produits à plus haute valeur ajoutée qui s’en sortent. Nous ne travaillons plus dans le bas de gamme. Nous sommes désormais davantage en concurrence avec la Turquie, dans le moyen de gamme », explique Ahmed Parkar. Chez RT Knits, on vise même plus loin. L’entre-prise propose des produits dans le haut de gamme. Kendall Tang, directeur de RT Knits, confie que l’entreprise a toujours eu une vision à long terme, avec des investissements dans les infrastructures et dans la formation. Le directeur de la compagnie estime jouer dans la cour d’entreprises basées en Italie et au Portugal. Ce positionnement dans le moyen et le haut de gamme, permet à RT Knits de rentabiliser ses investissements. « Nous avons un objectif de croissance de notre chiffre d’affaires de 80 % pour les cinq années à venir. Pour atteindre ce taux, nous misons sur la formation technique de nos employés, ainsi que sur les investissements en outils et en bâtiment. En 2016, nous allons investir Rs 400 millions dans de nouveaux bâtiments », précise-t-il.

Délocalisation

  La délocalisation des entreprises mauriciennes du secteur du textile n’est pas nouvelle. C’est le cas du groupe Ciel. Bertrand Thevenau, directeur exécutif de Tropic Knits, filiale du groupe Ciel, précise que le groupe est présent depuis plusieurs années à Madagascar, en Inde et au Bangla-desh. Les opérations effectuées dans ces pays sont à plus faible valeur ajoutée que celles à Maurice. Cette situation découle notamment des problèmes de recrutement de personnel ici. « Nos opérations à Maurice se portent bien. Le textile mauricien n’est plus dans le bas de gamme. Nous avons des produits plus techniques. Maurice c’est le design, la recherche et le développement », souligne Bertrand Thevenau.
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