Le téléphone pas responsable de tumeur au cerveau

Le tribunal d’Ivrée en Italie a attribué l’apparition d’un neurinome auriculaire, qui est une tumeur bénigne du cerveau, à l’utilisation prolongée du téléphone portable dans le cadre professionnel chez un homme de 57 ans. L’homme devrait ainsi être indemnisé par l’Institut national d’assurance contre les accidents du travail qui devra lui verser 500 euros par mois.

Ce verdict laisse perplexe le Dr Harrish Reesaul, neurologue. Selon lui il ne peut y avoir de liens directs entre l’usage prolongé du téléphone cellulaire et l’apparition d’une tumeur au cerveau (nuroma acccoustique).

Mais il reconnaît que cela a pu être un facteur, mais le lien demeure « indirect », affirme-t-il. Pour lui l’apparition de cette tumeur chez cet homme peut venir de divers facteurs, dont l’alimentation. « Les études n’ont pas encore démontré clairement que les ondes émises par les portables peuvent affecter la santé de la sorte ».

Pour lui, l’homme a pu être exposé à d’autres formes de radiation. Il explique que dans le cadre de son travail il est souvent exposé à des radiations, mais cela ne veut pas pour autant dire qu’il aura un cancer.

Cependant, il souligne que l’usage excessif du téléphone peut occasionner des maux de tête ou des migraines, des problèmes auditifs, des douleurs au cou ou encore des problèmes visuels. Cela vu qu’on peut presque tout faire avec son téléphone : parler, chatter, jouer. Ce qui fait qu’on passe beaucoup de temps les yeux rivés sur l’écran avec la tête penchée en avant. Pour lui ces types de maux ont un lien direct avec l’utilisation prolongée du téléphone, mais en ce qu’il s’agit de l’apparition d’une tumeur, « cela reste à prouver » dit-il.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) indique pour sa part que les champs électromagnétiques produits par les téléphones portables sont classés, par le Centre international de recherche sur le cancer, dans la catégorie des cancérogènes possibles pour l’homme.

L’OMS précise aussi sur son site que « les téléphones portables sont des transmetteurs de radiofréquences de faible énergie, opérant à des fréquences situées entre 450 et 2700 MHz, l’émission maximale se situant entre 0,1 et 2 watts ». Ainsi l’appareil ne transmet de l’énergie que lorsqu’il est allumé. Ce qui fait que cette énergie (et par conséquent l’exposition aux radiofréquences de l’utilisateur) décroît rapidement avec la distance, peut-on encore lire sur le site.
L’OMS souligne aussi qu’« une personne utilisant un téléphone mobile qui se trouve à 30-40 cm de son corps pour envoyer des SMS, se connecter à Internet, ou avec un kit “mains libres” – aura un niveau d’exposition aux champs électromagnétiques beaucoup plus faible que quelqu’un tenant son téléphone portable à proximité de son oreille ».