Le taximan : «Un cutter sous la gorge, on hurlait de me tuer»

Un chauffeur de taxi a été violemment agressé à coups de cutter par un groupe de jeunes le jour du réveillon de Noël. La victime, âgée de 31 ans, a cru ses derniers instants arrivés quand il a entendu le groupe qui demandait à celui qui tenait un cutter sous son cou : « Raye li, raye li, touye li ».

Sacrée soirée pour Abdool (prénom modifié), chauffeur de taxi, qui a dû faire face à un groupe de jeunes qui s’en est pris à lui alors qu’il était en arrêt aux feux de signalisation aux alentours de 1h00 du matin. Ces jeunes hommes et adolescents faisaient la fête au bord de la route tout en consommant des boissons alcoolisées en chantant.

Soudain, quelques-uns du groupe de fêtards se sont mis à taper sur sa voiture, en exigeant qu’Abdool augmente le volume de sa radio. « Ti ena la mizik radio ti pe zue, banla ine vini pe dir mett son la pou zot kav danse ». 

Face à cette situation, Abdool explique être descendu de son véhicule, car il était en colère. L’un d’eux, muni d’un cutter, s’est approché de lui et, sans crier gare, lui a infligé un coup à la main avant qu’il ne prenne la fuite avec ses camarades. Abdool s’est alors mis à les poursuivre et est parvenu à mettre la main au collet d’un des jeunes. 

Alors qu’il s’apprêtait à le conduire au poste de police, d’autres jeunes se sont pointés : « Pa kone si garson la so ban kamarad sa, me zot tou inn kumans mont lor mwa pou tap mwa ». 

Abdool ne s’est pas laissé faire et a pu repousser le jeune homme qui le menaçait avec un cutter. Abdool explique que, durant l’agression, des jeunes parmi la bande encourageaient son agresseur au cutter à lui infliger des coups à la gorge. « Raye li enkor, raye li, touye li ». Selon Abdool, ils étaient sous l’influence de l’alcool ou de produits illicites. « En tou ka, zot pa ti normal », dit le taximan.

Abdool a subi des blessures à la gorge et au niveau des lèvres. Puis la bande a pris la fuite. « Enn group inn al ver Eau-Coulée lot group ver ban arcades Salafa », dit-il. Mais l’un d’eux a pu être rattrapé par Abdool et conduit au poste. Au même moment, le chauffeur de taxi explique qu’un de ses proches, qui passait dans les parages, l’a vu et est venu à son secours. Les deux hommes ont alors aperçu deux policiers dans un véhicule de l’ERS qui ont été alertés. 

« Cuter emba lagorz, mo dir mo fini la mem »

Abdool a été traumatisé par cet événement. À mercredi après-midi, le père de famille raconte qu’il aurait pu y laisser la vie. « Kan zot met cuter emba lagorz , mo dir mo fini la mem la ». Il explique que, grâce à sa forte corpulence, il a pu résister à son agresseur. Toutefois, il dit être redevable envers les gens qui lui sont venus en aide, dont un de ses proches. « Si banla pa ti vini, mo lavi ti pu fini ale ». 

L’enquête a été référée à la CID de Curepipe. Les policiers tentent d’identifier les agresseurs et leurs complices. Des images de caméras CCTV seront visionnées dans les jours qui viennent en vue de retracer les suspects. Un individu a été interpellé avant d’être relâché dans cette enquête.