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Le système éducatif mauricien vu par des élèves

Des élèves partagent leurs perspectives sur le système éducatif mauricien. Attendant leurs résultats, ils soulignent des préoccupations et proposent des améliorations basées sur leur expérience d’élèves.

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DrNoor M. Ruhomally, fondateur de ‘UNITY Mauritius’ et élève au Collège du Saint-Esprit : « Il faut beaucoup plus qu’une éducation académique et théorique » « Maurice utilise le système éducatif britannique. Cependant, je pense que le système éducatif à Maurice s’est éloigné des objectifs initialement fixés. L’éducation, réputée être de haute qualité et une des meilleures d’Afrique, est plus axée sur les mathématiques et les sciences », dit-il.

Du point de vue d’un étudiant, Noor M. Ruhomally pense que « l’éducation au niveau primaire et secondaire est désormais basée sur la capacité de mémorisation plutôt que sur la réflexion et l’utilisation de la logique ». Les étudiants, dit-il, « sont promus à un niveau supérieur en étant évalués sur leur capacité de mémorisation, qu’ils puissent se souvenir des définitions de termes ou mémoriser des formules, plutôt que d’être évalués sur leur créativité, leur pensée logique, leurs talents, leur approche sociale, leur comportement et leur mérite ».

Avoir une bonne mémoire est une compétence, dira l’étudiant. « Certains peuvent être spécialisés dans la mémorisation, alors que d’autres préfèrent travailler en utilisant des méthodes logiques, ne dépendant pas de leur mémoire mais plutôt de leur sens de la logique dans leurs études. D’autres ont d’autres qualités, notamment d’excellentes compétences en prise de parole en public ».
Parlant des examens de fin de trimestre, Noor M. Ruhomally dira qu’ils ne devraient pas être basés sur ce que les étudiants ont mémorisé depuis le début de l’année, « mais plutôt sur la manière dont ils interprètent les connaissances, les mélangent avec une pensée logique et utilisent leurs qualités pour tirer des conclusions lors des tests ».

Solutions

Selon l’intervenant, le gouvernement cherche constamment des solutions au taux croissant d’échec à chaque niveau chaque année académique. Cependant, ils font de leur mieux pour résoudre les problèmes soulevés en mettant en place de nouvelles institutions réservées aux étudiants en situation d’échec à des niveaux spécifiques. « Le problème est que ces difficultés sont signalés uniquement par les enseignants. J’ai été étudiant au niveau secondaire pendant sept ans, et on nous demande jamais nos opinions. On ne a nous jamais demandé comment nous aurions aimé que l’éducation soit dispensée ou ce qui la rendrait plus facile pour nous, d’où venaient les difficultés ou si nous sommes satisfaits ou pas », dit le jeune homme.

« En tant que fondateur de ‘UNITY Mauritius’, les discussions les plus courantes que j’ai avec mes membres portent sur notre système éducatif. Par exemple, pourquoi avons-nous l’option, au A-Level, de choisir les études Business, Accounts et Economics comme trois matières principales si la plupart des universités les reconnaissent comme une seule matière/domaine ? Pourquoi les étudiants ne sont-ils pas avertis de ces conditions et restrictions par leurs institutions avant de choisir ces matières ?

La réponse la plus simple à ces questions est que l’étudiant devrait, lui-même, faire ses propres recherches avant de choisir ses matières pour les niveaux supérieurs. Et pour les étudiants qui n’ont pas les opportunités et les moyens nécessaires pour entrer en contact avec ces universités ? Pour ceux qui ont des objectifs dans la vie malgré le manque de moyens et d’opportunités dont ils disposent ? Que faire pour eux ? Devraient-ils redoubler une ou deux années entières de l’enseignement secondaire supérieur, suivre à nouveau le programme de deux ans simplement pour obtenir un certificat pour accéder aux établissements d’enseignement supérieur, ce qu’ils pourraient éviter s’ils étaient informés du piège de choisir ces matières ? », dit-il. 

Et de poursuivre : « J’ai remarqué que ces mesures sont prises en compte par les institutions secondaires confessionnelles. Ces établissements ne se contentent pas d’avertir leurs étudiants des avantages et inconvénients de certaines actions ou décisions, mais leur offrent également une grande variété de possibilités, que ce soit sur les plans académique, social et entrepreneurial.

Certaines écoles confessionnelles prennent des initiatives pour encourager leurs étudiants à assister à des ateliers et des événements, et veillent à ce qu’ils aient l’opportunité de se mettre dans la peau de quelqu’un d’autre et de vivre l’expérience. Nous, les étudiants, avons besoin de beaucoup plus que d’une éducation académique et théorique pour notre bien-être et notre développement personnel. Nous écrivons des articles sur les situations auxquelles nous sommes confrontés, nous nous exprimons dans l’espoir d’un changement et que notre voix soit prise en considération. »


DrFarha Beebeejaun, élève au John Kennedy College : «Des préoccupations existent quant à l’efficacité des méthodes d’évaluation»

« Le système éducatif mauricien fait face à plusieurs défis notables, tels que des classes surchargées, des ressources limitées dans certaines institutions, et un curriculum parfois décalé par rapport aux exigences actuelles du marché du travail. 

De plus, des préoccupations surgissent concernant la qualité des évaluations et des examens, nécessitant des améliorations pour une évaluation plus juste des compétences des élèves. Il est crucial d’améliorer l’accès à une éducation de qualité dans les zones éloignées ; d’ajuster le programme aux besoins contemporains ; d’assurer des opportunités égales pour tous les milieux socioéconomiques et de pallier le manque d’enseignant dans certaines disciplines ou régions. En somme, une révision et une adaptation constantes sont essentielles pour répondre aux évolutions du marché du travail. »


infographieAshita Archini Seenundun, élève de Grade 12 à Seewa Bappoo SSS : « Le système éducatif est lourd, surtout après la pandémie »

 

« En tant qu’élève de Grade 12, je trouve que le système éducatif à Maurice est lourd, surtout après la pandémie où tout retourne à la normale. Les élèves doivent redoubler d’efforts afin de réussir. Nous avons beaucoup de révisions à faire pour nous préparer pour les examens. Notre but principal est d’obtenir de bonnes notes. La compétition est très élevée. S’ils obtiennent de mauvaises notes, les élèves se sentent inférieurs. L’accent mis sur la théorie néglige les activités parascolaires essentielles pour l’équilibre mental. Il est essentiel que le système reconnaisse et respecte les diverses méthodes d’apprentissage pour préserver le bien-être mental des étudiants. »


Nandinee Doobraz, élève de Grade 9 à la Ébène SSS Girls : « Le système éducatif présente à la fois des points forts et des défis à relever »Dr

« Le système éducatif à Maurice met l’accent sur l’éducation formelle, avec des écoles publiques et privées qui offrent un large éventail de programmes d’apprentissage. Une des forces du système est la diversité des offres éducatives, qui permet aux étudiants de choisir des disciplines qui correspondent à leurs intérêts et à leurs aspirations professionnelles. Cependant, il existe des défis à surmonter. Le manque d’infrastructures adéquates et de ressources dans certaines écoles peut affecter la qualité de l’éducation. De plus, le système éducatif mauricien est axé sur l’évaluation formelle, ce qui peut créer une pression excessive sur les élèves. Il est important d’encourager une approche plus holistique de l’évaluation, en prenant en compte les compétences pratiques et les réalisations individuelles », dit Nandinee Doobraz.

Par ailleurs, « il est également essentiel de promouvoir l’éducation inclusive et l’accès équitable à l’éducation pour tous les élèves, y compris ceux qui ont des besoins spéciaux ou qui vivent dans des régions éloignées. Des mesures doivent être prises pour garantir que chaque enfant ait la possibilité de recevoir une éducation de qualité, quel que soit son contexte », dit-elle.
En conclusion, « le système éducatif à Maurice présente à la fois des points forts et des défis à relever. Il est nécessaire de continuer à collaborer avec les parties prenantes pour améliorer l’infrastructure, les ressources et les approches d’évaluation. L’éducation inclusive et équitable devrait être au centre des efforts visant à renforcer le système éducatif à Maurice », dira la jeune fille


En chiffres

Selon les dernières statistiques publiées en septembre dernier, l’île Maurice compte 769 écoles préscolaires (735 à Maurice et 34 à Rodrigues). Le nombre d’enfants inscrits est de 23 776 et le personnel compte 3 087 employés (1 761 enseignants et 1 326 non-enseignants).

Au niveau primaire, il y a 325 établissements (308 à Maurice et 17 à Rodrigues). 89 001 écoliers y sont inscrits. Le nombre de personnes employées dans ces établissements en mars 2023 est de 8 400.

Au niveau secondaire, 179 collèges existent (171 à Maurice et 8 à Rodrigues). Parmi eux, 144 offrent des programmes réguliers et étendus pour les Grades 7 à 9+. Le nombre d’élèves était de 98 900 en mars 2023, avec 8 992 enseignants. En 2021/2022, 9 717 élèves, dont 76,1 % sont des garçons, étaient inscrits dans des programmes techniques et professionnels. 33,2 % étaient à plein temps, 81,7 % à temps partiel, et le reste, soit 15,1 %, en cours d’apprentissage.

En mars 2023, on comptait 78 écoles du Special Education Needs (SEN). 23 étaient sous la responsabilité de l’État, tandis que 55 étaient supervisées par des ONG et la Roman Catholic Education Authority (RCEA). Le nombre d’élèves dans ces 78 écoles était de 2 694, dont 68,3 % étaient des garçons.

En mars 2023, 950 personnes étaient employées au sein des institutions SEN. Parmi elles, 503 étaient des enseignants et 91 du personnel médical et paramédical, les 356 autres appartenant aux secteurs administratif ou auxiliaire.

Concernant l’éducation supérieure, le nombre d’étudiants à plein temps et à temps partiel en décembre 2022 s’élevait à 50 566, contre 49 497 en décembre 2021, soit une augmentation de 2,2 %.


 

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