Le sort s’abat sur la famille Firmin : disparition tragique d’un deuxième enfant en neuf mois

Le sort semble s’acharner sur Christophan Firmin et son ancienne compagne Élodie Jules. La mort du petit Ezra, un an et huit mois, les hante encore. Le fils de Christophan était sous leur garde, un matin de février, lorsque le petit a succombé a un œdème pulmonaire et cérébral. Les parents, soupçonnés de maltraitance, avaient été arrêtés pour homicide involontaire.

Neuf mois après la perte tragique du petit Ezra, les voilà de nouveau frappés par le malheur. Même s’ils vivaient séparés, Christophan Firmin, 29 ans, et son ancienne compagne Élodie Jules, âgée de 19 ans, étaient devenus les parents d’une petite fille, il y a quelques jours. Mais le destin a voulu qu’une nouvelle fois, leur enfant disparaisse de façon tragique. Le nourrisson, qui était en compagnie de sa mère à bord d’une Kia Picanto, a été victime d’un terrible accident à Coteau-Raffin lundi après-midi. La petite n’a pas survécu. Sa mère, blessée lors de cet accident, se remet difficilement de cette nouvelle perte.

Christophan est, lui aussi, anéanti. Le jeune homme, originaire de Résidence Kennedy, Quatre-Bornes, vivait en concubinage avec Élodie depuis plus d’un an. Ils s’étaient installés sur une ferme à volaille, à La-Marie, Vacoas, où le jeune homme travaillait. Le 9 février, Ezra, âgé d’un an et huit mois, a été retrouvé mort dans une flaque d’eau à l’extérieur de la ferme. Le couple avait alors tenté de maquiller ce drame en indiquant que le petit s’était noyé. Toutefois, l’autopsie allait livrer les réelles raisons de la mort du petit, ce qui avait mené à leur arrestation pour homicide involontaire.

Depuis, leur monde s’était écroulé. Après leur remise en liberté sous caution, le couple essayait d’affronter cette dure épreuve, mais cela n’a pas marché. « Élodie n’a jamais pu surmonter cette terrible perte », explique Christophan. Ils ont tenté de remonter la pente après cette première perte tragique. « Elle est tombée enceinte », poursuit-il. Pour le père, cette nouvelle était signe d’un nouveau départ avec la jeune femme.

Mais, au lieu de se remettre, le couple a commencé à battre de l’aile. « Nous sommes allés vivre à Case-Noyale, chez le père d’Élodie. Celle-ci était enceinte. Cette nouvelle m’avait donné de l’espoir, mais au bout de quelques mois, elle a voulu qu’on se sépare. Cela n’allait plus », explique Christophan.

Le jeune homme est retourné sur la ferme à volaille pour travailler. « Mon ancienne compagne a refait sa vie auprès d’un autre », poursuit le père. Une nouvelle étape dans sa vie. Impossible, cependant, pour lui d’affronter cette dure réalité. « Il ne se passe pas une seconde sans que je ne pense à Ezra », nous dit-il. Son réconfort : son fils aîné et la joie de devenir père une fois encore. Cela, malgré sa séparation.

Un grand bonheur

Le 6 octobre, Élodie donne naissance à une fille pour son plus grand bonheur. La venue de la petite apportait une joie immense dans la famille, après les épreuves qu’ils ont dû traverser. Son prénom : Eloina. Toutefois, les parents n’avaient pas encore fait le nécessaire pour les papiers à l’état civil, ignorant que ce bonheur allait être éphémère. Au bout de dix jours, le sort s’abattra de nouveau sur eux.

Un lift mortel

Élodie, qui vivait avec Michel, 24 ans, devait se rendre à Quatre-Bornes, avec les enfants, le matin du 16 octobre. Alors qu’ils s’apprêtaient à sortir, un proche leur a proposé de les déposer. « On nous a dit qu’on aurait un lift. Une voiture se dirigeait vers La-Preneuse et le chauffeur proposait de nous déposer en chemin », explique Michel. C’est vers 11 heures que la voiture est arrivée. Au volant de la Kia Picanto, un jeune de 22 ans, habitant Quatre-Bornes. « Nous étions cinq adultes et quatre enfants à bord », se souvient le nouveau compagnon d’Élodie Jules.

Ils ont alors pris la route. « Le chauffeur a commencé à faire des zigzags en chemin. Nous lui avons demandé à plusieurs reprises de faire attention, car il y avait des enfants à bord », se souvient le jeune homme. Mais en vain… Et ce qui devait arriver arriva. Selon Michel, la voiture a dérapé. « Elle a fait plusieurs tonneaux et a percuté un arbre. Le bébé de 10 jours est passé au travers de la fenêtre pour se retrouver sur le bitume. J’étais le seul à être conscient. J’ai pu m’extirper de la voiture et j’ai vu le bébé au sol », raconte le jeune homme. Des images qui le hantent encore.

Malgré sa blessure au bras, Michel dit avoir pris l’enfant. Des volontaires se sont arrêtés sur le lieu de l’accident pour leur venir en aide. Les blessés ont tous étaient conduits à l’hôpital Yves-Cantin, à Rivière-Noire, pour les premiers soins. Le chauffeur a effectué un alcotest qui s’est avéré négatif. Il a expliqué aux policiers de La Gaulette que c’est un pneu crevé qui est à l’origine de cet accident.

Deux des occupants de la voiture, dont un enfant de 10 mois, ont été admis à l’unité des soins intensifs. Mais la fille de Christophan a poussé son dernier souffle quelques heures plus tard, plongeant la famille une fois encore dans une profonde tristesse. La maman, blessée au dos, se remet difficilement. « Nous ne savons comment lui annoncer cette triste nouvelle. Elle est encore fragile », explique son nouveau compagnon.

Christophan s’est rué à l’hôpital de Candos en apprenant la nouvelle. « Nous étions séparés certes, mais étions en contact pour la petite. J’ai perdu mon autre bébé de façon cruelle », se désole-t-il. Voilà une nouvelle épreuve qu’ils doivent apprendre à surmonter. « Cette situation est difficile pour nos proches », ajoute-t-il. La petite n’aura vécu que 10 jours avant de repartir. Ses funérailles ont eu lieu mardi après-midi, laissant sa famille dans un profond désarroi.