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Le secteur des autobus menacé par le métro léger : le gouvernement propose un plan de soutien

Les compagnies d’autobus s’inquiètent pour leur survie alors que le Metro Express reliera Curepipe à Port-Louis à la fin de l’année. Le gouvernement travaille sur des mesures visant à les aider à s’adapter à l’évolution du transport interurbain.

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Au fur et à mesure que s’allonge la voie du métro léger, grandit l’inquiétude dans le secteur du transport en commun routier. D’ici au mois de juin, le Métro Express arrivera jusqu’à Phoenix. Et en fin d’année, il sera à Curepipe. La ligne routière qui relie la capitale aux hautes Plaine Wilhems est dominée par United Bus Services (UBS) et la Compagnie nationale de transport (CNT). Les deux opérateurs, l’un privé et l’autre public, auront beaucoup de mal à rivaliser avec leur concurrent sur rails dont les rames devraient, avant fin 2022, transporter quelque 50 000 passagers par jour.  

Swaley Ramjane, Managing Director d’UBS, se dit conscient du danger que le métro léger représente pour le secteur traditionnel du transport en commun. « Il faut reconnaître qu’il s’agit d’un système moderne qui a du succès auprès des Mauriciens. Nous perdrons une importante part de marché quand le Metro Express desservira Curepipe. »

Même appréhension du côté de la CNT. Alain Kistnen, employé de la compagnie et secrétaire général de l’Union of Bus Industry Workers, lance un appel au gouvernement pour que les emplois soient sauvegardés. « Les effets du Metro Express se sont déjà fait sentir au niveau de Quatre-Bornes et la situation va empirer car on sait que le métro léger est très prisé. La ponctualité et la vitesse de ce mode de transport plaît aux usagers. » Selon le syndicaliste, les autorités ne peuvent pas ignorer que le secteur des autobus, dans sa forme actuelle, n’est pas en mesure de concurrencer le Metro Express.

Dans l’immédiat, les autobus « individuels » ne sont pas concernés. Ce n’est toutefois qu’une question de temps. Le Premier ministre l’a encore promis la semaine dernière : « Un jour, le métro couvrira tout le pays ». Une étude de faisabilité est déjà en cours pour étendre le réseau aux zones rurales du Centre et de l’Est. 

Sunil Jeewoonarain, secrétaire de la Mauritius Bus Owners Cooperative Federation, prévoit que la situation sera plus compliquée pour les opérateurs d’autobus « individuels » que pour les grosses compagnies qui bénéficient de subventions publiques. « Il est clair que nous n’aurons pas les moyens de faire face. Nous sommes déjà confrontés à la concurrence déloyale des taxis et vans ‘maron’. Certains ont préféré abandonner leurs bus pour opérer comme van ‘maron’ parce que c’est plus rentable. » 

Nouveaux tarifs de bus

Cependant, le gouvernement travaille actuellement sur une série de mesures dans le but d’aider les compagnies d’autobus. Le ministre du Transport et du Métro léger, Alan Ganoo, dévoile les grandes lignes de ce plan de soutien. En premier lieu, il compte proposer une nouvelle formule de « feeder buses ». « La première formule n’avait pas fonctionné car c’était de gros autobus qui offraient ce service. Les prochains ‘feeder buses’ seront de plus petits véhicules, de seulement 15 places, qui pourront plus facilement circuler dans les différentes zones du pays. Un plan sera ainsi proposé par Metro Express Ltd aux opérateurs d’autobus pour les régions de Quatre-Bornes et de Rose-Hill. La même formule sera appliquée dans les autres régions. » 

Les « feeder buses », ajoute-t-il, se verront attribuer des lignes exclusives, afin de ne pas entrer en concurrence avec les autres opérateurs. « Le but est de créer tout un écosystème autour du Metro Express avec les autobus », souligne le ministre. 

Autre mesure prévue par le gouvernement pour permettre aux compagnies d’autobus de consolider leur situation financière : l’augmentation des prix des tickets de bus. « Un comité travaille déjà dessus. De nouveaux tarifs enteront prochainement en vigueur », annonce Alan Ganoo. Il précise que le métro léger devrait entrer en opération à Curepipe vers le mois de novembre. D’ici là, espère-t-il, le secteur des autobus trouvera les moyens de s’adapter.

 

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