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Le rapport d’experts est tombé : la «négligence», principale cause de l’incendie à Shoprite

Dinesh Domah Dinesh Domah (en médaillon) avait perdu la vie dans l'incendie de l'hypermarché.

Les experts du Forensic Science Laboratory (FSL) ont établi que le feu n’est ni d’origine accidentelle, ni criminelle. Reste donc pour la police criminelle de fouiller la piste de l’imprudence éventuelle des membres du personnel de l’hypermarché.

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Aucun accélérateur de feu n’a été décelé sur place, aucune faute électrique non plus. Trois mois après le violent incendie qui a ravagé les entrepôts de l’hypermarché Shoprite au Centre commercial de Trianon, et qui a couté la vie à Dinesh Domah, la police criminelle de la Western Division s’est résolue à réorienter son enquête.

Prenant connaissance des conclusions des experts de la police scientifique, il y a plusieurs jours, cette unité dirigée par le surintendant Daniel Monvoisin se penche désormais vers la thèse d’une négligence. D’autant que le Forensic Science Laboratory (FSL) souligne que l’origine de l’incendie n’est ni accidentelle, ni criminelle.

Alors que les pompiers avaient mentionné quatre foyers d’incendie, alimentés par des boîtes en carton, contenant des boissons alcoolisées, du détergent et du parfum, empilées sur cinq mètres de hauteur, le FSL révèle qu’un seul foyer est à l’origine du drame. Il ressort également que le feu a été causé par l’imprudence des membres du personnel.

Les enquêteurs devront maintenant déterminer comment le sinistre a démarré dans l’entrepôt de 500m2 où étaient stockés des produits alimentaires et des boissons et dans lequel Dinesh Domah s’est retrouvé prisonnier le dimanche 12 novembre 2017. Un salarié aurait-il fumé à l’intérieur ? L’enquête judiciaire qui sera initiée devra l’établir.

Le Mauritius Fire and Rescue Service (MFRS) n’a pas encore été mis en présence du rapport des experts de Réduit. Il poursuit son enquête qui n’a toujours rien donné. « Nous menons notre enquête indépendamment de la police et nous ne tirons aucune conclusion, » indique Louis Pallen, chef des pompiers.

« Nous nous basons sur des observations et travaillons sur des probabilités », assure-t-il. Il précise qu’aucun expert scientifique ou d’un laboratoire de l’envergure du FSL n’est attaché au MFRS. « Des vérifications sont effectuées dans les centres commerciaux à travers l’île, pour établir si les propriétaires se conforment aux certificats de sécurité incendie.

Le feu qui a pris dans les entrepôts de l’hypermarché Shoprite a mis à rude épreuve les pompiers du MFRS. Ces derniers ont dû solliciter l’aide des commandos du Groupe d’intervention de la police mauricienne (GIPM) et des éléments de la Special Mobile Force (SMF). D’abord pour circonscrire le brasier alimenté par des denrées alimentaires et produits inflammables, et pour retrouver Dinesh Domah.

Ce salarié de 24 ans s’est retrouvé piégé dans l’entrepôt de 500m2 après avoir tenté d’éteindre le feu en compagnie d’un collègue. Ce dernier a pu regagner la sortie de secours. Tout laisse croire que des produits entassés se sont renversés sur Dinesh Domah à mesure que la température augmentait.

800 à 1 000°C

Au moins 80 pompiers ont rappliqué au centre commercial dans les minutes qui ont suivi l’alerte. On estime que le jeune homme est mort asphyxié par la fumée toxique qui émanait du brasier, mais cela n’a pu être déterminé par l’autopsie. La température à l’intérieur de l’entrepôt a grimpé à 800 /1000°C, le feu étant alimenté par du plastique et de l’huile comestible. Ce qui a fortement compliqué la tâche des pompiers, des membres de la SMF et du GIPM.

C’est le dimanche 19 novembre que la dépouille de Dinesh Domah a été retrouvée, gisant sous trois mètres de débris. Face aux flots de critiques, le MFRS a indiqué que c’est l’un des plus grands incendies qu’il a été appelé à circonscrire après l’immeuble Hassamal, l’usine de la Compagnie mauricienne de textile, et un entrepôt de Cernol. Il précise que les stocks dans les entrepôts de Shoprite dépassaient la quantité autorisée.

Depuis cette tragédie, l’hypermarché Shoprite n’a pas repris ses opérations. Ses responsables sont restés injoignables pour tout commentaire vendredi. Le propriétaire du Centre commercial de Trianon, Danil Ismael, lui, est en voyage en Inde.

 

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