Le Qatar a exhorté dimanche la communauté internationale à "arrêter le deux poids deux mesures" avec Israël, à la veille d'un sommet de dirigeants arabes et musulmans pour condamner les frappes israéliennes ayant visé la semaine dernière à Doha des responsables du Hamas palestinien.
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Cette réunion survient alors que le secrétaire d'Etat américain Marc Rubio est en visite à Jérusalem pour soutenir Israël, allié des Etats-Unis, avant la reconnaissance prochaine par plusieurs pays d'un Etat palestinien lors de l'Assemblée générale de l'ONU.
"Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, lors d'une réunion de préparation du sommet de Doha.
"Israël doit savoir que la guerre d'extermination en cours à laquelle notre peuple palestinien frère est soumis, et dont l'objectif est de les expulser de leur territoire, ne fonctionnera pas", a-t-il ajouté.
En représailles à l'attaque sans précédent du mouvement Hamas en Israël le 7 octobre 2023, l'armée israélienne a lancé une offensive dévastatrice dans la bande de Gaza, dont la quasi-totalité des plus de deux millions d'habitants ont été chassés de leurs foyers au moins une fois, selon l'ONU.
Selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères qatari Majed al-Ansari, un projet de résolution sur l'attaque israélienne contre le Qatar sera examiné lors de la réunion.
Le président palestinien Mahmoud Abbas est arrivé dimanche à Doha. Sont aussi attendus le président iranien Massoud Pezeshkian ainsi que le Premier ministre irakien Mohamed Chia al-Soudani.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan doit également participer à la réunion.
Reste à savoir si le prince héritier et dirigeant de facto d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, fera le déplacement, alors qu'il s'est déjà rendu au Qatar cette semaine en solidarité avec son voisin.
"Test décisif"
L'attaque israélienne, qui visait des responsables du Hamas, a été menée contre un complexe résidentiel à Doha, capitale du pays médiateur dans les négociations en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.
Les frappes israéliennes ont tué cinq membres du mouvement palestinien et un membre des forces de sécurité qataries, mais le mouvement palestinien a dit que les responsables visés avaient survécu.
Elles ont suscité de nombreuses condamnations, notamment des riches monarchies du Golfe, alliées des Etats-Unis.
Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas, a déclaré dimanche que le mouvement espérait que le sommet aboutirait à "une position arabo-islamique décisive et unifiée" et à des "mesures claires" concernant Israël.
Pour Elham Fakhro, du groupe de réflexion Chatham House, le sommet est avant tout une façon pour les Etats du Conseil de coopération du Golfe (CCG) "d'afficher leur unité à un moment où Israël a directement porté atteinte à la souveraineté d'un Etat membre, la première attaque de ce type dans l'histoire".
Karim Bitar, de Sciences Po, voit lui dans cette réunion un "test décisif".
"On reconnaît désormais qu’il existe une menace existentielle non seulement pour les populations palestinienne et libanaise, mais aussi pour pratiquement chaque pays", note-t-il.
"Et seuls les Etats-Unis disposent d'un levier suffisant pour amener Israël à modifier son comportement", mais ils ne le feront pas "à moins de sentir que leurs alliés de longue date dans le Golfe les pressent également d'agir".
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