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Le prince Harry fait condamner un tabloïd pour piratage de boîtes vocales

Le prince Harry a obtenu vendredi la condamnation de l'éditeur du tabloïd britannique Daily Mirror pour des articles issus du piratage de messageries téléphoniques, sa première victoire majeure dans la guerre qu'il a engagée contre la presse à scandale.

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Par la voix de son avocat David Sherborne, le fils cadet du roi Charles III a salué un jugement qui lui donne "raison" et "confiance". "La mission continue", a-t-il ajouté.

Le jugement rendu vendredi est le premier dans une série de procédures judiciaires engagées par le prince de 39 ans contre la presse britannique, qui s'était déplacé personnellement au tribunal pour témoigner dans cette affaire.

Il condamne la société éditrice du Mirror à lui verser 140.600 livres sterling (163.000 euros) de dommages et intérêts.

Le juge a estimé que 15 des 33 articles litigieux retenus dans la procédure - publiés entre 1996 et 2009 - provenaient du piratage de boîtes vocales du duc de Sussex ou de son entourage ainsi que d'autres procédés illicites.

Il a estimé que la messagerie du téléphone portable du prince Harry avait été piratée "dans une modeste mesure".

Le magistrat a en outre souligné la "tendance" du prince Harry de penser que "tout ce qui était publié était le produit d'interceptions de boîtes vocales" car cette pratique "régnait au sein du Mirror Group à l'époque". Mais cette pratique n'était "pas le seul outil journalistique à l'époque et des prétentions en relation avec les 18 autres articles ne résistent pas à une analyse minutieuse".

- "Echelle industrielle" -
Le magistrat a aussi mis en avant "la détresse" qu'Harry a subie "en raison de l'activité illégale dirigée contre lui et ses proches".

Lors du procès, le prince, en froid avec la famille royale, a témoigné pendant huit heures réparties sur deux journées d'audience au mois de juin dernier.

Il s'agissait de la première apparition d'un membre de la famille royale à la barre depuis celle du futur Edouard VII en 1891 pour un procès en diffamation.

"Le piratage téléphonique était pratiqué à une échelle industrielle par au moins trois journaux à l'époque, et cela ne fait aucun doute", avait accusé le duc de Sussex le 7 juin, au deuxième jour de son témoignage.

Le prince Harry éprouve une rancoeur tenace envers la presse à scandale, qu'il tient pour responsable de la mort de sa mère Diana, pourchassée par des paparazzi à Paris en 1997.

Il lui reproche aussi ce qu'il qualifie de harcèlement à l'encontre de Meghan et d'avoir une responsabilité dans les mauvaises relations qu'il entretient avec sa famille.

- Excuses sans réserve -
Harry poursuivait l'éditeur du Daily Mirror et de ses éditions dominicale et people pour piratage de boîtes vocales et collecte illégale d'informations, notamment en ayant recours à des détectives privés.

Le groupe avait rejeté la vaste majorité des accusations, contestant notamment tout piratage de messageries. Mais il avait reconnu quelques procédés illicites - pour cinq des 33 articles - notamment le recours à un détective privé au sujet d'une sortie en boîte de nuit en 2004, et présenté ses excuses.

Il a salué le jugement rendu vendredi, qui lui donne "la clarté nécessaire à aller de l'avant par rapport à des faits qui se sont déroulés il y a des années". "Là où des fautes ont été commises, nous présentons des excuses sans réserves et en assumons la pleine responsabilité et payons les compensations appropriées", a déclaré un porte-parole.

Le prince est toujours en froid avec le reste de la famille royale britannique. Il n'a fait qu'un voyage éclair pour le couronnement de son père le 6 mai et il est resté à distance de son père et de son frère, l'héritier de la couronne William, tous deux étrillés dans ses mémoires.

Dans l'éventail des procédures engagées par le prince Harry contre la presse, il s'est vu ordonner il y a quatre jours de verser 48.000 livres sterling (56.000 euros) après avoir perdu une manche dans une affaire de diffamation contre le Mail on Sunday, pour un article relatif à sa protection policière quand il se rend au Royaume-Uni.

spe/gmo/cm

© Agence France-Presse

 

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