Le PM Pravind Jugnauth : «L’éducation est l’un des moyens pour corriger les injustices de l’histoire»

Pravind Jugnauth intervenait lors de la cérémonie officielle marquant le 189e anniversaire de l’Abolition de l’esclavage au Morne, le 1er février. Lors de son discours, le Premier ministre a fait ressortir que le gouvernement a mis en œuvre une série de mesures visant à intégrer les descendants d’esclaves dans le système. Il est une fois de plus revenu sur les négociations entre les gouvernements mauricien et britannique concernant le dossier Chagos.

Le Premier ministre Pravind Jugnauth a souligné la difficulté de décrire la souffrance des esclaves en évoquant leurs destins tragiques. Il a mis en avant la nécessité de se souvenir de l’histoire et des cicatrices laissées par cette période dans la population, soulignant l’importance de veiller à cela ne se reproduise plus jamais. 

Le Premier ministre, qui intervenait lors de la cérémonie officielle marquant le 189e anniversaire de l’Abolition de l’esclavage au Morne, le 1er février, a aussi exprimé sa « fierté envers la République » et la reconnaissance de la montagne du Morne par l’UNESCO. Il a mis l’accent sur « le symbolisme de cette montagne, qui représente la souffrance humaine des esclaves en quête de refuge » et a rappelé que « la montagne était autrefois une forêt où les esclaves se cachaient, parfois préférant se jeter du haut de la montagne plutôt que de se rendre. Il ne faut jamais oublier l’histoire et les victimes de ce système d’exploitation barbare ».

Éducation

Le Premier ministre a ensuite souligné qu’il faut « saluer le courage des combattants de la liberté ». « Ces derniers ont jeté les bases pour que les générations futures puissent lutter pour la liberté. Nous devons continuer à réfléchir à des initiatives visant à réparer les séquelles de l’esclavage. Mon gouvernement met un fort accent sur l’éducation. L’histoire nous rappelle que les enfants des esclaves ont été privés d’éducation. Nous avons beaucoup de retard à combler. En raison de l’impact des siècles d’oppression, il n’est pas facile de permettre aux personnes défavorisées de rattraper ce retard considérable.

Nous devons éliminer ces inégalités. Et l’éducation est l’un des moyens pour corriger les injustices de l’histoire. Il faut permettre aux groupes défavorisés de gravir les échelons », a expliqué Pravind Jugnauth.
Le Premier ministre a rappelé quelques mesures implémentées par le gouvernement. Il a notamment cité le CSG Child Allowance de Rs 2 000, la gratuité des établissements préscolaires depuis janvier 2024, la gratuité des cours universitaires, les enveloppes financières accordées aux familles figurant sur le registre social et la « revalorisation » des centres MITD, entre autres.

Héritage culturel

Pravind Jugnauth a ensuite indiqué que le gouvernement est en train de mettre l’accent sur la revalorisation de l’héritage culturel de la descendance africaine. Le Premier ministre a annoncé que « l’accord de jumelage entre Le Morne Trust Fund et le musée de Robben Island, en Afrique du Sud, a été renouvelé ». Cinq arpents de terrains ont été alloués pour la création d’un centre d’interprétation et d’un musée de marronnage au Morne. Il a finalement ajouté que « le gouvernement se penche sur le problème de glissement de terrain dans la région du Morne ».

Chagos

« Les négociations avec Londres entrent dans une phase critique. Je n’ai aucune visibilité sur l’avenir. Nous sommes du côté de la justice et du droit international. J’espère que le gouvernement britannique, de son côté, respectera la justice et que la justice prévaudra », a souligné le Premier ministre. 

Pravind Jugnauth a également exprimé sa gratitude envers le président seychellois Wavel Ramkalawan, qu’il a qualifié de « zanfan lakaz ». « Les Seychelles, tout comme Maurice, ont connu la douleur de l’esclavage sous la puissance coloniale. L’abolition de l’esclavage, célébrée le 1er février, met fin aux atrocités envers les êtres humains. C’est pourquoi nous avons le devoir de mémoire et de commémorer cet événement. Et il n’y a pas de meilleur endroit qu’au Morne pour le faire », a-t-il souligné.