Goolam Hussen Mohamed et son épouse sont soulagés que les membres du gang qui avaient saccagé leur maison à Vallée-Pitot en 2022 ont été mis hors circuit. En revanche, ils espèrent que des sanctions sévères seront prises et que le commanditaire de l’attaque sera arrêté.
Goolam Hussen Mohamed et son épouse estiment ne pas mériter ce qui leur est arrivé, il y a presque un an jour pour jour. Le 15 septembre 2022, leur maison à Vallée-Pitot a été saccagée par un gang armé qui aurait perçu Rs 500 000 pour perpétrer cette attaque. Ils ont été pris pour cibles par rapport à leur fils Tazlim Hussen Mohamed, le TikTokeur controversé très connu qui vit, lui, au Royaume-Uni.
Ses parents sont loin d’approuver son comportement sur les réseaux sociaux. « Piti la zoure. Mo kont sa mwa. Mo pa koz ar li. Mo bolfam ousi pa koz ar li. Nou pa frekant li. Be kifer zot (les détracteurs ; NdlR) zot pa al l’Angleterre pou lev ar li ? » demande Goolam Hussen Mohamed.
Après le calvaire et le traumatisme qu’ils ont vécu, son épouse et lui peuvent enfin se sentir un peu plus soulagés. Le gang soupçonné d’avoir commis cette attaque a été mis hors circuit. « Bondie ena tou pouvwar. Gramersi finn resi gagn zot pou ki zot pa al fer sa kot lot dimoun. Mo remersie bondie boukou ki finn resi gagn sa bann malfeter la », confie Goolam Hussen Mohamed, soulagé que la vérité a enfin éclaté.
Une piété que partage également son épouse. « Je suis très croyante. Je remercie Dieu. Nous ne méritions pas de vivre un tel cauchemar. Nou pa merit enn zafer koumsa. Lazistis bizin bien sever », insiste cette couturière de 58 ans.
En revanche, elle ne peut s’empêcher de se demander ce qui se serait passé si le dénonciateur avait perçu son dû comme prévu et s’il n’avait pas, à son tour, été agressé par son propre gang. Car c’est après que cet homme, un dénommé Noorani D., a décidé de parler à la police, que l’affaire a connu un rebondissement. « Si to ti gagn to Rs 75 000 zame to pa ti pou koze ? To pa ti pou devwal nanie ? » lance-t-elle. Tout comme son époux, elle réclame l’arrestation du commanditaire de l’attaque, lequel est toujours recherché.
L’affaire est revenue sur le devant de la scène lorsque Noorani D. a brisé le silence. Fin août dernier, il a été agressé au tendon de la main droite par ses anciens compagnons d’armes, quand il a menacé le chef de la meute de tout dévoiler à la police. Menaces qu’il a brandies parce qu’il affirme ne pas avoir été rémunéré pour la mission qui leur avait été confiée.
C’est sur son lit d’hôpital que Noorani D. a tout révélé aux enquêteurs de la Criminal Investigation Division de Port-Louis Nord et à ceux de la Major Crime Investigation Team du Sud, dirigée par le surintendant de police Vikash Seebaruth. Le suspect est désormais derrière les barreaux, tout comme ses complices.
Enquête minutieuse
Cette enquête minutieuse, qui aura duré un an, a abouti à l’arrestation de Mohamad Meeraj Bhageerutty, un habitant de Terre-Rouge qui serait le présumé cerveau, ainsi qu’à celles de Mohamad Assar Bhageerutty, Gilbert Anamakatoo, Yousha Peeroo, Fardeen Bucksheehossen et Nasif Hossenbacus. Ces individus, qui sévissent dans la capitale et à Terre-Rouge, font désormais l’objet d’une accusation provisoire de « damaging property by band ».
Certains des suspects ont avoué leur participation à l’attaque. La MCIT a mené une fouille cette semaine chez certains d’entre eux. L’opération a abouti à la découverte de sabres, de « samouraïs » et d’une arme à feu factice. Des objets qui ont été mis sous scellés pour les besoins de l’enquête.
Le commanditaire de l’attaque n’a, lui, pas encore été retracé. La MCIT approfondit ses investigations pour remonter jusqu’à lui. La police le soupçonne d’avoir payé Rs 500 000 au chef du gang écroué pour accomplir la mission au domicile des parents de Tazlim Hussen Mohamed.
Cette attaque avait ébranlé tout le quartier l’an dernier. Ce jour-là, Goolam Hussen Mohamed était déjà sur pied dès 3 h 30. Il s’était rendu à la mosquée pour la prière du matin. Son épouse, qui se trouvait à la maison, s’était retrouvée nez à nez avec les malfaiteurs vers 5 heures.
« Mo lamin ek lipie ti tranble sa zour-la. Mo tinn rant dan mo lasam. Mo finn asize ek monn koumans plore. Mo per zis mo kreater, selwi kinn kre mwa ek inn met mwa lor sa later-la », explique-t-elle dans la déclaration qu’elle a accordée à Le Dimanche/L’Hebdo. L’attaque avait été d’une rare violence. Les assaillants, armés et encagoulés, avaient fait voler des vitres de la maison en éclats. Ils s’en étaient aussi pris à la voiture du TikTokeur.
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