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Le père à Alcatraz, le fils toujours à Moka : Jagai nie avoir interféré avec le comptable de son fils,  témoin clé de l’affaire

Allysaheb Ameersaheb Jagai.

En voulant venir à la rescousse de son fils, Allysaheb Ameersaheb, incarcéré depuis neuf jours, Ashik Jagai s’est lui-même retrouvé derrière les barreaux. La Financial Crimes Commission (FCC) l’accuse d’avoir intimidé le comptable des compagnies de son fils afin qu’il témoigne en sa faveur. Ce dernier a dénoncé le haut cadre de la police à la FCC mardi soir.

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«Back to police custody ». Il n’aura tenu que neuf jours en liberté. Ce mercredi 10 août, le Surintendant de Police (SP) Ashik Jagai, menotté et dissimulant ses poignets sous une veste, s’est présenté en fâcheuse posture devant la FCC. L’organisme anticorruption réalise ainsi un coup double : père et fils sont désormais derrière les barreaux. Ashik Jagai est depuis hier soir incarcéré à l’Alcatraz Detention Center, tandis que son fils, Allysaheb Ameersaheb Jagai, demeure en cellule au Moka Detention Center.

Nouvelle enquête ouverte

L’ex-homme fort des Casernes centrales fait l’objet d’une nouvelle enquête. Selon la FCC, Ashik Jagai aurait tenté d’intimider Ajmal T., comptable des compagnies de son fils, en l’appelant à plusieurs reprises entre le 3 et le 5 septembre, afin de l’influencer pour qu’il fournisse un témoignage favorable à Allysaheb, poursuivi pour blanchiment d’argent.

En fin de semaine dernière, ce comptable avait été appelé à s’expliquer sur plusieurs transactions suspectes liées aux compagnies Ziya Property & Development Ltd et Nabsha-Uclean. Les enquêteurs estiment que les acquisitions de ces sociétés, totalisant Rs 13,6 millions – dont une BMW à Rs 4,7 millions, un Ford Raptor à Rs 2,8 millions et plusieurs terrains à Balaclava et Mare-Longue – ne correspondent pas aux « returns » financiers déposés.

La FCC cherche aussi à déterminer si une partie des Rs 83,1 millions de « Reward Money », décaissés en faveur de la Special Striking Team, aurait pu être injectée dans ces compagnies.

Un père à la manœuvre

Alors que son fils était acculé lors des séances d’interrogatoire, Ashik Jagai aurait tenté une ultime manœuvre pour s’assurer du soutien du comptable. Mais la dénonciation d’Ajmal T. a fait basculer la situation.

Dans la nuit de mardi à mercredi, plusieurs opérations ont été menées pour retrouver le SP Jagai, restées vaines. Des enquêteurs se sont rendus à son domicile à Vallée-des-Prêtres, sans succès. Son avocat, Me Axcel Bucktowar, a ensuite informé la FCC que son client se présenterait le lendemain.

Une arrivée remarquée

C’est finalement peu après 10 heures, mercredi, que le SP Jagai, masqué et en tenue décontractée – T-shirt et casquette Boss – est arrivé à bord d’une BMW conduite par son chauffeur. Tenant son inséparable « Diary Rouge », il a affiché un large sourire devant la presse. Interrogé, il a simplement rétorqué : « Il n’y a pas de tout ça, laissez l’enquête ».

Les appels sous scellés

Les enquêteurs ont immédiatement mis sous scellés son téléphone portable afin d’analyser ses appels entre le 3 et le 5 septembre. Confronté aux faits, Jagai nie toute tentative d’interférence. Il soutient que son dossier dans l’affaire « Reward Money » est distinct de celui de son fils, qui fait face à des accusations de blanchiment d’argent.

Deux arrestations en un mois

Ironie du sort : celui qui qualifiait cette affaire de « stage play » vit sa deuxième arrestation en un mois. Le 13 août dernier, il avait déjà été placé en état d’arrestation après avoir répondu à une convocation de la FCC, soupçonné d’avoir recommandé des réclamations liées au paiement du « Reward Money » en faveur de la défunte Special Striking Team, pour un montant de Rs 83,1 millions. À la suite de cette première arrestation, il avait passé 21 jours en détention.

 

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