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Le non-respect des règles de conduite : le manque de courtoisie au volant

courtoisie Tout le monde est pressé sur la route, personne ne veut perdre du temps.
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Injures et klaxons indiscrets n’apportent rien d’autre que du stress et de l’insécurité au volant. La courtoisie au volant devrait être quelque chose de normal et un fait habituel. En revanche, la vérité est toute autre sur nos routes quotidiennement. Il suffit de faire un détour dans les rues de la capitale ou encore sur l’autoroute après les heures de bureau pour faire un constat.

La courtoisie passe d’abord par le respect du Code de la route ainsi que les règles de conduite, par exemple, le respect des limitations des distances de sécurité, l’arrêt au passage-piéton pour permettre aux personnes de traverser, faire preuve de bonne foi ou encore ne pas téléphoner au volant… Ces habitudes ne sont pas communes sur nos routes.

L’adoption de ces comportements courtois, comme le fait de garder son calme dans les embouteillages, de remercier un conducteur qui nous cède le passage, de stationner son véhicule sur le côté de la route pour laisser passer un véhicule d’urgence, s’apprend dès les premières heures de conduite. Cependant, une fois le permis en poche, les conducteurs et conductrices ont tendance à tout oublier.

Kevin Toussaint, habitant des hautes Plaines Wilhems, est un jeune conducteur qui est sur nos routes depuis 2016. Ce jeune homme explique que la courtoisie est quelque chose qu’on ne voit plus au volant. « La raison la plus souvent avancée est que tout le monde est pressé de nos jours, personne ne veut perdre de temps, ce qui rend les choses plus difficiles », confie Kevin. « Parfois, il n’y a aucune courtoisie envers les auto-écoles prétextant que les apprenants ralentissent la circulation », dit-il. Selon lui, pour que les gens soient courtois, il faudrait avoir un allègement de la circulation. « Il faudrait trouver un moyen de diminuer la circulation, ainsi il y aura plus de politesse au volant, mais cela risque aussi d’être difficile de réinstruire de la courtoisie étant donné que cela dépend aussi de chaque chauffeur », lâche le jeune homme. « Je suis courtois au volant en espérant que les autres fassent de même en retour, mais cela arrive très rarement », soutient-il

«Certaines personnes ont une attitude de macho»

Si les femmes sont de plus en plus nombreuses sur nos routes, certaines d’entre elles confient que ce n’est pas évident de faire face à l’attitude de certains automobilistes. Florence A. est une amoureuse de la moto. Elle a particulièrement vécu un des moments des plus gênants de sa vie. « Je circule souvent à moto et un jour lorsque j’étais sur la route, un monsieur en voiture n’arrêtait pas de me klaxonner. C’était gênant et stressant », confie la jeune femme âgée de 28 ans. « Un peu plus loin, lorsqu’on s’est arrêté aux feux de signalisation, il m’a proféré des injures sans raison et m’a même craché dessus avant de démarrer en trombe », confie la jeune femme visiblement marquée par cet incident. « Je pense que cela agace certaines personnes lorsque des femmes sont sur la route. Certains hommes ont aussi une attitude de macho », confie-t-elle.


Barlen Munisami : «Les automobilistes ont un type de conduite agressif»

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Les automobilistes ont souvent un comportement dangereux.

Barlen Munisami, auteur du best-seller nommé « Le guide complet du conducteur », fait ressortir qu’il n’y a pas de vraie courtoisie au volant à Maurice. Faisant référence aux pays étrangers, Barlen Munisami, qui est aussi affecté à la Traffic Branch, explique que les piétons ont une certaine priorité lorsqu’ils se pointent sur un passage clouté. Tel n’est pas vraiment le cas à Maurice.

« Les piétons ont un droit de passage lorsqu’ils se mettent en face du passage clouté. À Maurice, c’est différent. Les piétons doivent attendre qu’un véhicule ralentisse ou qu’il s’arrête pour pouvoir traverser la route ou alors il faut qu’ils forcent le passage pour pouvoir se rendre de l’autre côté de la route », explique Barlen Munisami. Ce dernier ajoute aussi qu’à Maurice les gens sont toujours pressés. « Les automobilistes ont un type de conduite agressive. Certains n’hésitent pas à zigzaguer ou à garder la voie rapide (fast lane) pour aller plus vite », explique Barlen Munisami. Selon lui, la courtoisie au volant se définit par le fait de céder la priorité que dispose un conducteur. Or, c’est une qualité qui est plutôt rare chez les automobilistes sur nos routes.

« Il n’est pas rare de voir des conducteurs stationner sur les boîtes jaunes placées sur nos routes. En ce faisant, que ce soit volontaire ou pas, les chauffeurs ne se rendent pas compte qu’ils incommodent les autres conducteurs, que ce soit dans les villes ou aux carrefours. C’est la principale raison des embouteillages. D’autre part, sur l’autoroute, lorsqu’un chauffeur indique son intention de prendre la voie de gauche ou celle de droite, il active son clignotant. Mais, certains conducteurs ignorent ce signal. Pire encore, ils font comme-ci ils n’avaient rien vu en évitant tout contact visuel avec l’autre conducteur. Certains chauffeurs sont complètement indifférents à la courtoisie. Ils nourrissent un esprit d’égoïsme qui est totalement déplorable », indique Barlen Munisami.

En ce qui concerne les chauffeurs de poids lourds, Barlen Munisami explique qu’ils se sentent supérieurs à cause de la taille de leur véhicule. « Certains chauffeurs de poids lourds n’hésitent pas à dominer les véhicules de petit calibre, tels que les vélos ou motos », dit-il. Il faut beaucoup de travail pour améliorer et promouvoir la courtoisie sur les routes mauriciennes.


Comment devenir un chauffeur courtois ?

Planifiez votre trajet

Il est mieux pour vous de planifier votre trajet pour chaque sortie ou lorsque vous allez au travail. Vous serez ainsi au courant des ralentissements de la circulation à certains endroits. En planifiant votre trajet, vous pourrez ainsi être courtois sur la route, puisque vous ne serez pas pressé.

Il faut prendre en considération plusieurs aspects avant de prendre la route. Lorsque vous vous apprêtez à prendre le volant, vérifiez aussi les conditions climatiques. Faites également attention aux piétons, ce ne sera pas de trop.

Il y a une limite de courtoisie

La courtoisie au volant c’est bien, cependant, il y a une limite. Il faut que le conducteur sache juger quand, où et comment être courtois sur la route. La politesse peut être dans certains cas dangereuse. Par exemple, sur un passage pour piétons à sens unique. Si le chauffeur de la voiture ayant donné la priorité au piéton ne vérifie pas l’arrivée d’un autre véhicule dans la voie d’à côté, cela peut être fatal pour le piéton. Il faut vérifier si le véhicule ralentit également avant de laisser passer le piéton. C’est aussi au devoir du chauffeur de le faire. De plus, faire preuve de trop de politesse peut énerver d’autres conducteurs, d’où la raison de ne pas trop en faire. Il faut être courtois en cas de danger, de difficulté ou si nous jugeons que l’autre en a besoin.

La conduite défensive

L’absence de civilité sur la route vient d’un manque de planification du trajet. Les conducteurs cumulent des retards en route, les forçant ainsi à mettre de côté la courtoisie puisqu’ils sont pressés. Barlen Munisami explique que la courtoisie est importante. « C’est un principe fondamental de la conduite défensive. La conduite défensive c’est prévoir les erreurs des autres sur la route, en prenant en considération certains éléments importants. Il faut savoir que les conditions peuvent changer sur la route. Il faut donc qu’un chauffeur puisse anticiper, identifier et être bien concentré sur la route. En étant prévoyant et en observant la route, le chauffeur pourra prendre les bonnes décisions et cela permettra ainsi à avoir une conduite défensive », dit-il.


Témoignages

Ludovic Jeannine : Respect du Code de la route

ludovicJe ne conduisais pas de voiture à Maurice avant mon départ pour la France. J’utilisai plutôt ma moto presque tous les jours. Ici à Paris, la situation est un peu comparable à celle de Port-Louis. Les gens roulent n’importe comment. À peine une erreur commise, ils se mettent à crier ou à insulter parce qu’ils sont pressés. Par contre, dans les autres villes et les banlieues, c’est plutôt calme et les automobilistes respectent le Code de la route et se comportent plutôt bien.


Géraldine Ramdeal : Discipline sur les routes

geraldineJe ne conduisais pas lorsque je vivais à Maurice et je ne conduis pas non plus depuis que je vis à l’étranger, même si le secteur routier est plutôt sécurisé en Europe. J’ai vécu plusieurs années en Allemagne. La limite de vitesse est fixée à un maximum de 200 kilomètres par heure. Pourtant, les accidents sont rares et les conducteurs sont très disciplinés et respectueux. Ils ne prendront pas le risque de perdre leur permis. Je vis depuis quelque temps maintenant à Zurich en Suisse et j’ai fait le même constat. La vitesse maximale est limitée à 120 kilomètres par heure et les conducteurs sont tout aussi courtois qu’en Allemagne.


Ashfaaq Fareedun : Être courtois avec tous les usagers

ashfaaqJe dirais que les conducteurs ne sont pas vraiment courtois, car les personnes font preuve d’une grande impatience de nos jours. Pour un rien, ils deviennent facilement agressifs et klaxonnent à tout bout de champ. Ils sont trop pressés. Je ne suis pas sur la route tous les jours, mais lorsque je conduis, j’essaye de donner l’exemple en chemin et pas juste aux conducteurs, mais aussi aux piétons. En tant qu’automobilistes, c’est notre devoir d’être courtois avec tous les usagers de l’espace public. Cependant, certains sont polis et d’autres pas. Toutefois, cela ne me décourage pas puisque je sais que je le fais pour la bonne cause et pour ma propre sécurité et pour celle des autres.


Ashika Gunputh : La peur de conduire

ashikaJe ne conduis pas encore pour le moment, mais je trouve l’attitude des conducteurs au volant assez maladroite et imprudente. Les conducteurs me font peur. Je veux conduire, mais j’hésite un peu en pensant aux nombreux accidents qu’il y a de nos jours.


À Plaine-Lauzun : Constat accablant: la loi de la jungle sur nos route.

plaine lauzen

Alors que le nombre de morts ne cesse de grimper sur nos routes, cela ne semble avoir aucun effet sur les conducteurs qui font fi du Code de la route. Prenons pour exemple, Plaine-Lauzun, à proximité du bâtiment de la National Transport Authority (NTA), où règne la loi de la jungle. Sur place, pour un état des lieux, le constat est accablant. Les uns plus impatients que les autres pour arriver à destination ne s’arrêtent pas aux démarcations et oublient quasiment la présence des feux de signalisation. Un manque de courtoisie a également été noté chez de nombreux conducteurs. N’étant pas conscients du danger qui les guette, les automobilistes font preuve d’imprudence et cela peut coûter la vie à des usagers de la route responsables. Les habitants de la localité n’ont qu’un souhait : que les autorités prennent le taureau par les cornes. Vidéo à visionner sur le www.defimedia.info

 

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