Avec le changement climatique qui pourrait s’aggraver dans les années à venir, Maurice doit obligatoirement prendre des mesures pour minimiser autant que possible son impact sur la population. Telle est l’opinion d’Eric Mangar, agronome et directeur du Mouvement Autosuffisance Alimentaire.
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Les autorités doivent investir prioritairement dans des projets dessalement de l'eau de mer (désalinisation) pour l’irrigation pour faire face à la sécheresse, recommande Eric Mangar. Il avance que Maurice pourrait bénéficier l’expertise des pays amis comme l’Arabie saoudite qui pratique déjà le dessalement de l'eau de mer par osmose inversée à des fins d’irrigation.
Selon lui, si le besoin se fait sentir, cette eau pourrait être traitée pour la consommation humaine. « Certes, ces projets sont coûteux, mais à la longue, le pays va sortir gagnant, car ce sont des investissements judicieux », fait-il ressortir. Eric Mangar fait remarquer que cette eau pourrait être grandement utilisée dans les serres qui produisent actuellement 90 % de la production de pomme d’amour. Il propose qu’une station de traitement d’eau de mer soit construite dans le nord, le sud et l’est du pays où se trouve la majorité de planteurs de légumes.
Selon lui, pour faire face à la sécheresse, il faut pratiquer davantage la technique de « sunken beds ». « Cette technique consiste à fouiller un trou dans la terre, mettre un plastique à la base pour retenir l’eau et la remplir de terre mélangée avec du fumier organique avant de faire la plantation », indique-t-il.
Eric Mangar explique que cette technique a l’avantage d’améliorer l’absorption d’eau, de réduire l’évaporation à travers le sol, d’améliorer la rétention d’eau et aide à garder le sol plus frais en été. Il trouve aussi important que les planteurs investissent davantage dans la ferme intégrée. Pour cela, dit-il, il faudra aménager dans un coin du jardin, une étable pour abriter une vache et si possible, un coin pour la pisciculture. « Les déchets de la vache et des poissons sont utilisés comme ingrédients naturels pour les plantes. Ce qui est un gros avantage, car ces légumes sont sains pour la santé. De plus, la ferme intégrée pourrait aussi être un alternatif à l’utilisation des fertilisants dont les prix sont constamment en hausse sur le marché », soutient-il
Parallèlement, il conseille à la population de produire une partie de ses légumes pour sa propre consommation. Pour cela, il propose la culture verticale. Il explique que la technique la plus simple est de découper des bouteilles de plastique pour y planter selon leurs dimensions, des légumes fins, laitues, des brèdes Tom Pouce, ainsi que des herbes aromatiques, entre autres. Il indique que s’il n’y a pas suffisamment d’espace, ces bouteilles peuvent être suspendues sur des murs. Pour notre interlocuteur, les autorités doivent investir davantage dans la culture des fruits à pain, patates, maniocs et pommes de terre qui sont des produits riches en énergie. Cela va aider à faire face à une éventuelle crise alimentaire mondiale avec la guerre qui perdure en Ukraine et l’épidémie de la Covid-19 qui reprend dans certains pays.
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