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Le mot « manipuler » est-il « unparliamentary » ?

Le leader de l’Opposition, Paul Bérenger, et le Whip de l’Opposition, Rajesh Baghwan, ont été expulsés de l’Assemblée nationale mardi 13 octobre par la Speaker, Maya Hanoomanjee, avant même le début de la Private Notice Questiuon (PNQ) du jour.

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La Speaker a reproché à Rajesh Bhagwan le langage utilisé la semaine dernière au Parlement, y compris le mot « manipulé » qu’elle lui a demandé de retirer. Le député mauve avait allégué que le ministre Roshi Badhain « manipulerait » la Mauritius Broadcasting Corporation (MBC). Mais le Whip de l’opposition n’a pas voulu obtempérer. Paul Bérenger a, lui, fait part de son mécontentement, insistant sur le fait que le mot « manipuler », n’est pas « unparliamentary ». Devant le refus de Rajesh Bhagwan de retirer ce mot, et le soutien que lui a accordé Paul Bérenger, la Speaker Maya Hanoomanjee a expulsé les deux parlementaires. Les députés du MMM et du Parti Travailliste ont effectué un walk-out, en guise de solidarité avec Paul Bérenger et Rajesh Bhagwan. Les rouges ont ensuite repris leurs places dans l’hémicycle à la reprise des travaux. Ceux du Mouvement Patriotique n’ont pas bougé de l’Assemblée nationale. Le mot « manipuler » est-il « unparliamentary » ? Radio Plus a sollicité l’avis de trois anciens Speakers sur la question. Si le leader de l’Opposition et le député Rajesh Bhagwan refusent de retirer leur propos, la Speaker de l’Assemblée nationale peut les suspendre pour plusieurs autres séances, affirment d’anciens Speakers. Ils confirment que Maya Hanoomanjee dispose de cette prérogative. Mais les deux parlementaires expulsés peuvent aussi présenter une motion de blâme. Il existe plusieurs scénarios possibles. L’ancien Speaker Ajay Daby concède qu’il faut parfois raidir la ligne. Et que si un député refuse de retirer ses propos ou de présenter des excuses, le Speaker a le pouvoir de l’expulser pour une ou plusieurs séances. « Le Speaker peut inviter un député à présenter ses excuses ou exiger qu’il le fasse. Le Parlement peut voter une motion pour que le député présente ses excuses. Les Standing Orders font aussi mention de la possibilité que le député soit suspendu pour une durée déterminée », explique-t-il. Quel mot ou quelle phrase peut être considéré comme « unparliamentary » ? Exemple : une allégation qui ne peut être prouvée ou une phrase qui peut provoquer du désordre. Mais, comme nous l’explique l’ancien Speaker Dev Ramnah, cela dépend de l’interprétation du Speaker et du contexte : « Les Standing Orders ne sont pas exhaustifs. Ils ne disent pas quels sont les mots qui sont ‘unparliamentary’. Il y a des ‘rulings’ émis par les précédents Speakers. Cela dépend du contexte aussi. » Que peuvent faire les deux députés s’ils maintiennent que le terme qu’ils ont utilisé n’est pas « unparliamentary » ? Razack Peeroo, ancien Speaker, précise qu’ils peuvent présenter une motion de blâme s’ils estiment que la Speaker a pris une mauvaise décision : « Les députés expulsés peuvent venir avec une motion de blâme contre la Speaker si jamais ils pensent que les mots qu’ils ont utilisés ne sont pas ‘unparliamentary’. Ils doivent avoir des raisons valables pour prouver que ce qu’ils ont dit n’est pas ‘unparliamentary’. » Les trois anciens Speakers de l’Assemblée nationale affirment que les débats au Parlement doivent être encadrés, mais que le dosage doit être exact. De plus, la possibilité doit être donnée à la population mauricienne de juger si certains propos sont exagérés ou justifiés.

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