Le décès de Cassam Zulu, samedi matin, a endeuillé les militants. Ce fidèle lieutenant du MMM était âgé de 80 ans. Ses funérailles ont eu lieu hier.
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Il était mauve de la tête aux pieds. Mais on le surnommait Zulu, de son vrai nom Cassam Wahedally. Sa taille imposante en impressionnait plus d’un. C’est que Bye Cassam Zulu était une vraie armoire à glace. Même les plus intrépides lâchaient prise face à ce colosse, pourtant au cœur tendre, selon des militants qui l’ont côtoyé. Son décès, samedi, a ébranlé et endeuillé la famille mauve.
Nous avons posé la question à ceux qui sont venus dire un dernier adieu à Cassam Wahedally. Bye Cassam Zulu, disent-ils tous, était de tous les combats. De toutes les victoires et de toutes les défaites. Un fidèle d’entre les fidèles, un pur sang mauve. « Il était un vrai mauve. Il était un bérengiste avant tout », laisse entendre un député mauve aujourd’hui à la retraite.
Ses proches, ses voisins, ses amis et même Paul Bérenger reconnaissent en lui un militant, un vrai, « qui ne trahit pas, qui se tue pour le parti, pour Bérenger, pas comme certains ». Même ses adversaires politiques reconnaissent en lui « un adversaire propre et respectable, car il ne tapait jamais sous la ceinture ».
Mais quand, à l’époque, on disait que Cassam Zulu était dans le coin lors d’un meeting ou d’un rassemblement politique, il fallait se cacher, raconte un député du PTr. Car il s’imposait, faisait ce qu’il voulait, mettait de l’ordre. Et surtout, « na pa tous Moustas, so lider, sinon… bare lakes ! ».
Bye Cassam Zulu avait fait de la prison pour de multiples raisons, dont des embrouilles avec des agents politiques opposants, mais il s’est toujours présenté en tant qu’homme fort du MMM et de son leader, avec Fareed Mattur. Ce dernier et lui étaient comme une paire de dholl puri et le leader du MMM, Paul Bérenger, les adorait, car « ils étaient et sont restés militants avant tout ». À la vie à la mort.
Selon son frère, « il avait le cœur sur la main, il donnait ce qu’il pouvait, il chérissait le quartier, les militants, il était sensible à la misère des autres. C’est cela le militantisme, un vrai MMM ».
Ce géant était octogénaire et faisait toujours frémir, mais cette fois en douceur. Avec le décès de Bye Cassam Zulu, c’est un pilier du militantisme qui s’en va. Sur la pointe des pieds.
Témoignages
Paul Bérenger : « C’était un militant pur et dur »
« Ne l’appelez pas agent. C’était un militant pur et dur », a lâché un Paul Bérenger ému en quittant la demeure de Cassam Zulu, samedi. Il venait tout juste de présider la rencontre des jeunes militants. « Quand je le vois, je me rappelle Fareed Mattur. Ces deux-là, il n’y en aura pas encore des comme eux. On peut dire qu’on a fait du chemin ensemble. Nous avons connu beaucoup de difficultés, mais ils avaient beaucoup de courage. Je suis triste que Bye Cassam soit parti. Nous avons perdu quelqu’un de bien, un vrai militant. Le MMM est en deuil. »
Joanna Bérenger : « Les mauves perdent un soldat »
Joanna Bérenger avait le visage crispé. « Je connaissais Cassam Zulu depuis mon enfance. Il a accompagné l’équipe du MMM durant des années. C’était un fidèle de mon père et du parti. Je vais le regretter. Les mauves perdent un soldat. »
Reza Uteem : « Il s’est sacrifié pour le parti »
Selon Reza Uteem, l’amitié qui liait Cassam Zulu à Paul Bérenger et au MMM a été sans faille. « Il passait pour être un dur, mais il calmait toujours les tensions. Il a toujours été là dans les moments difficiles. La famille militante est en deuil », a-t-il soutenu. « Son cœur était ouvert à tous. Il a fait de la prison avec Paul Bérenger. Cassam Zulu s’est sacrifié pour le parti. »
Veda Baloomoody : « Le MMM le salue très bas »
Visiblement bouleversé, Veda Baloomoody avait du mal à s’exprimer. « Le MMM le salue très bas. Cassam Zulu n’a jamais trahi le parti. Il nous a soutenus contre vents et marées », a-t-il dit.
Patrick Assirvaden : « Un adversaire respectable »
Le président du PTr, Patrick Assirvaden, était présent aux funérailles de Cassam Zulu, hier. « C’était un diehard du MMM et mon adversaire sur le terrain. Toutefois, on se respectait. il a été un militant fidèle.Contrairement à certains, Bye Cassam a été un adversaire respectable. »
Praveen Kumar Ramburn, maire de Vacoas-Phœnix : « Bye Cassam était un gentleman »
Le maire de Vacoas-Phœnix n’a aucun mauvais souvenir de lui. « Nous étions adversaires, mais Bye Cassam était un gentleman. On faisait, lui et moi, de la politique autrement. »
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