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Le ministre Osman Mahomed défend la réforme des retraites

  • « Si le Premier ministre a pris une telle décision, c’est que la situation l’exigeait »

Intervenant durant l’émission La Voix Maurice, animée par Nawaz Noorbux sur Radio Plus ce samedi, le ministre des Transports, Osman Mahomed, est monté au créneau pour défendre la réforme des pensions. Un plaidoyer articulé autour du caractère contributif du régime, de la réalité économique du pays et de la perception – souvent biaisée, selon lui – des avantages accordés aux élus.

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Face aux critiques demandant l’abolition des pensions des anciens parlementaires, Osman Mahomed a tenu à clarifier : ces pensions ne sont pas automatiques, mais bel et bien contributives. « Rs 26 000 sont automatiquement prélevées chaque mois sur mon salaire, pour la pension, le Family Protection Scheme et les contributions sociales », précise-t-il. Il ajoute qu’un député n’a droit à une pension qu’après deux mandats, équivalant aux deux tiers d’une pension complète. Pour bénéficier de la pension intégrale, il faut avoir siégé trois mandats complets, soit 180 mois de contribution. Ce qui représente Rs 4,8 millions cotisées.

À cela s’ajoute le prélèvement de Rs 20 000 mensuels en PAYE. « Par le biais du PAYE, je paie pour la Basic Retirement Pension des autres gens », insiste-t-il.

Le ministre évoque aussi le modèle singapourien, qu’il a connu lors de ses années à l’étranger. À Singapour, il n’y a pas de pension d’État à 60 ans. Le système repose sur le Central Provident Fund, une épargne retraite alimentée à parts égales par le salarié et l’employeur. « 20 % de mon salaire étaient retenus chaque mois, et 20 % venaient de mon employeur. Ce fonds m’aurait servi à ma retraite si j’étais resté là-bas », explique-t-il.

En comparaison, il considère que la Contribution sociale généralisée (CSG) fonctionne sur un système de pay as you go et que « ce fonds est déjà vide. Il n’y a plus d’argent ». Pour lui, la réforme de la pension s’impose en raison de la réalité économique. « Si le Premier ministre a pris une telle décision, c’est que la situation l’exigeait. » Il réfute l’idée d’un gouvernement insensible : « Nous ne sommes pas un gouvernement ruthless. Si une autre option était possible, je suis sûr que le Premier ministre aurait fait autrement. »

Concernant les critiques sur les privilèges des élus, Osman Mahomed défend la fonction : « On fait beaucoup de sacrifices dont le public n’est pas conscient. » Sur un salaire de base de Rs 200 000, environ Rs 46 000 sont déduites, sans compter l’aide régulière apportée aux mandants en difficulté. « Quand quelqu’un vient vous dire qu’il n’a rien à manger, peut-on le renvoyer ? »

Il conclut sur le débat des salaires des ministres : « Baisser ces salaires, c’est ouvrir la porte à la corruption. » Citant Lee Kwan Yew, fondateur de Singapour et Premier ministre de la République de Singapour de 1959 à 1990, il rappelle : « Il disait que le ministre doit être plus compétent que le fonctionnaire à la tête du ministère qui doit lui-même déjà être le plus compétent pour son poste. Pour avoir une personne de ce calibre, peut-on payer des peanuts ? »

  • Nou Lacaz

 

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