
Lors d’une rencontre avec les chefs des établissements scolaires lundi, le ministre de l’Éducation a exhorté les recteurs à être plus présents sur le terrain et à assumer pleinement leur rôle de leaders. Il a souligné l’importance de la lutte contre le harcèlement et de la collaboration avec les parents et les professionnels pour un cadre éducatif sain.
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Harcèlement, décrochage scolaire, indiscipline… Autant de défis de l’éducation moderne que le ministre Mahend Gungapersad souhaite voir pris en charge de manière proactive par les chefs des établissements scolaires. « Les recteurs ne peuvent pas s’asseoir dans leur bureau… J’attends qu’ils fassent leur travail comme il se doit », a-t-il déclaré dans la matinée du lundi 24 mars 2025 lors d’une rencontre avec les chefs des établissements scolaires à l’auditorium du Mahatma Gandhi Institute (MGI), à Moka.
Il a ajouté que ce sont des School Leaders qui doivent connaître les moindres recoins de leur établissement. « Les recteurs doivent connaître le comportement de leurs élèves et le fonctionnement des enseignants. Ils doivent s’assurer que tout se passe dans les meilleures conditions », a-t-il souligné. Le ministre a précisé qu’il sait où le travail se fait ou pas, reconnaissant que la majorité des recteurs s’y attellent comme il faut et même plus. Mais il a indiqué qu’il a appris que certains ne remplissent pas totalement leur rôle.
Autonomie
« Dans ces cas précis, les directeurs des zones éducatives doivent aller sur place pour parler aux recteurs et résoudre les problèmes », a ajouté le ministre. Il a affirmé que les recteurs jouissent d’une certaine liberté pour gérer leurs établissements respectifs. « Chaque école a ses spécificités. Nous ne pouvons pas dire one size fits all. Je dis toujours aux recteurs que s’ils ont des problèmes, ils doivent faire appel aux professionnels. »
Selon lui, il n’y a pas à aller très loin pour en trouver. Ces professionnels sont les parents eux-mêmes, dont certains sont médecins, avocats, policiers ou experts dans leurs domaines respectifs. « Ils peuvent apporter leur aide. D’expérience je peux dire que lorsque vous faites appel aux parents, ils viennent en soutien », a fait ressortir Mahend Gungapersad.
Face au bullying et aux mauvais comportements, il a préconisé que les chefs des établissements scolaires fassent aussi appel à des retraités et à des organisations non gouvernementales (ONG) qui peuvent, selon lui, aider à trouver des solutions. À l’approche de la Journée internationale contre la violence et le harcèlement en milieu scolaire, prévue le 4 mai, il encourage les responsables des écoles à organiser des activités de sensibilisation.
Pour Mahend Gungapersad, il est essentiel que les chefs d’établissement et les enseignants aient des notions en psychologie de l’adolescence. Il a soutenu que punir un élève ne suffit pas toujours à résoudre le problème. « Nous devons faire preuve d’empathie envers les élèves avec lesquels nous avons des difficultés. Ils sont à l’école de 8 heures à 15 heures Le reste du temps, ils sont en famille et dans la société. Nous devons les préparer à devenir autonomes », a-t-il soutenu. Selon le ministre, l’éducation doit leur donner les outils nécessaires pour affronter le monde extérieur.
Il a rappelé qu’en cas d’indiscipline, un protocole est déjà en place : « Les recteurs et les enseignants savent comment s’y prendre. Si les parents doivent être informés, ils le font. Si l’enfant doit être transporté à l’hôpital, ils le font. Et si l’aide de la police est nécessaire, ils la demandent. Chaque cas est traité selon les cadres légaux existants », a-t-il précisé.
Le ministre a aussi demandé à l’assistance de privilégier des échanges portant sur les mesures et rapports liés à la pédagogie lorsqu’ils sont réunis. « Chacun a ses problèmes personnels, mais cela ne doit pas entraver la vie professionnelle. Nous devons faire notre travail correctement. Nous avons constaté que les élèves fauteurs de troubles viennent souvent de milieux difficiles. Ce sont eux-mêmes des victimes. En venant à l’école, ils cherchent à se défouler », a-t-il fait remarquer.
Le ministre a ensuite exhorté la population à prendre conscience que c’est à la maison que le travail commence pour trouver une solution au harcèlement scolaire et au problème de violence et de drogue. « Si chaque parent encadre son enfant, nous avancerons. S’il a des difficultés à interagir avec son enfant, il peut demander un service psychologique. Certains parents cherchent à cacher les bêtises de leurs enfants et ne demandent de l’aide que lorsqu’ils ne peuvent plus rien faire. Il faut chercher du soutien dès les premiers signes de mauvais comportement », a-t-il déclaré.
Approche proactive
Le recteur Harrish Reedoy s’est dit satisfait de cette rencontre qui a permis d’aborder des enjeux cruciaux comme le harcèlement scolaire, l’indiscipline et les campagnes de sensibilisation contre le chikungunya et la dengue. « Le ministre s’est appuyé sur son expérience d’ancien recteur pour rappeler l’autonomie accordée aux recteurs pour gérer les problèmes de discipline. Il nous a encouragés à adopter une approche proactive. Il a insisté sur la nécessité d’être présents sur le terrain afin de résoudre les problèmes dès leur apparition », a-t-il déclaré. Il a dit espérer que d’autres réunions de ce type seront organisées. « Comme l’a souligné le ministre, c’est à nous de transformer ces discussions en actions concrètes », a-t-il conclu.

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