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Le jour où sa vie a basculé : le témoignage de Caroline, une mère célibataire de 24 ans, amputée d’une jambe

Elle tente tant bien que mal de cacher son désespoir pour son fils.

Le 5 juillet 2021 est une date à marquer d’une pierre noire pour Caroline qui va célébrer son 25e anniversaire dans deux mois. En une seconde, la vie de cette mère célibataire a basculé à jamais. Aujourd’hui, amputée d’une jambe, elle se demande de quoi son futur sera fait, mais tout espoir n’est pas perdu.

25 ans, un âge en or, où l’on se sent au summum de sa jeunesse ! Vous avez la tête pleine de rêves, de projets. Vous débordez d’énergie et vous croquez la vie à belles dents. Après vos études supérieures, vous êtes armés pour relever tous les défis. Les week-ends, place à la fête et aux sorties. Bref, vous profitez de votre jeunesse, mais cette vie de rêve est devenue une utopie pour Caroline. 

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En voulant aider sa mère qui brossait le sol, elle a fait une lourde chute, à priori banale, pensait-elle. Mais quand le diagnostic des docteurs est tombé, tout s’est effondré en quelques secondes. La douleur devenant insupportable, le lendemain en début de soirée, elle se rend à l’hôpital du Nord. Quelques jours après, elle apprend que sa jambe sera amputée durant une intervention chirurgicale qui s’est déroulée le 9 juillet dernier.

Une jambe en moins et un fils de 7 ans à s’occuper seule

19 jours de cela, la vie de Caroline était différente. Maintenant, l’espoir a cédé la place au désespoir et au découragement. Après cette tragédie, mille questions lui trottent dans la tête et les pensées obscures déferlent l’une après l’autre. Le futur s’annonce difficile, surtout pour Caroline qui a un fils de 7 ans. Elle l’élève seule depuis trois ans, quand son compagnon est parti. « C’était mon voisin. Nous avons commencé à sortir ensemble quand j’étais encore au collège. Mais quand notre enfant a eu quatre ans, il est parti », raconte-t-elle. Si seulement il était à ses côtés en ces moments si difficiles, la vie lui aurait semblé moins compliquée. 

Comment réagit un garçonnet de 7 ans lorsqu’il voit sa maman rentrer à la maison avec une seule jambe ? « Il m’a dit de ne pas m’en faire et que ma jambe va repousser. Parfois, pour l’apaiser, je lui dis que je trouverai une jambe de remplacement. Mais, petit à petit, il comprend la situation, quand nous regardons ensemble quelques vidéos proposant des solutions pour les unijambistes », déclare Caroline. Cette dernière tente tant bien que mal de cacher son désespoir pour son fils, car elle sait qu’elle doit être forte pour lui et pour elle-même. 

Quand nous lui demandons ce qu’elle comptait faire dans la vie avant sa terrible chute,  elle répond : « J’ai arrêté mes études en Grade 10 et ensuite, j’ai pris des cours pour devenir pâtissière. J’avais pour ambition d’ouvrir une pâtisserie ou un restaurant ». Nous lui assurons que son rêve n’est pas brisé : « Ne croyez pas que tout est perdu. Avec une bonne prothèse, vous pourrez sous peu reprendre vos activités. Vous pourrez marcher quasi normalement. Beaucoup d’autres personnes ont subi ce malheur, mais elles se débrouillent fort bien dans la vie. Vous pourrez le faire vous aussi ».  « Oui, vous avez raison. Je veux garder mon rêve intact », répond-elle.

Elle alterne entre le désespoir et la positivité."

Depuis l’accident, c’est sa mère qui s’occupe d’elle. « Elle a 50 ans et ne jouit pas d’une santé parfaite. Je suis peinée  de la voir prendre soin de moi et de mon fils », dit-elle. Son père âgé de 53 ans est maçon et son grand frère est marié. Certes, ce dernier a sa propre maison et il vit loin d’elle, mais il a toujours du temps pour sa petite sœur. « Il me supporte moralement et je suis chanceuse d’être bien entourée par ma famille », ajoute la jeune mère. 

Une prothèse pour une nouvelle vie

Après le découragement, l’espoir renait chez Caroline. Quelques jours de cela, elle a pris contact avec l’ONG Global Rainbow Foundation pour obtenir une prothèse. Elle s’est aussi tournée vers le ministère de la Santé. Néanmoins, il lui faudra attendre, car la plaie est encore vive, mais l’espoir est de mise. Tout récemment, Girish Soodhoo, porte-parole dudit ministère, a parlé à la rédaction du cas d’un homme  qui venait d’être amputé. Selon lui, il existe de très bonnes prothèses fabriquées avec de la matière première d’excellente qualité. « Je me renseigne tous les jours et l’idéal pour moi aurait été de pouvoir disposer d’une prothèse de qualité internationale qui rend la vie si facile aux personnes qui peuvent se l’offrir. Moi, je ne pourrais pas, car elle coûte trop cher », déclare Caroline. En effet, les prothèses sont onéreuses, dans la fourchette de Rs 300 000. C’est ce que confirme une autre jeune fille du même âge que Caroline qui a subi également une amputation de la jambe. Elle veut faire l’acquisition d’une prothèse en provenance de l’Afrique du Sud, malheureusement ne dispose que de la moitié de la somme requise. 

Quant à Caroline, elle alterne entre le désespoir et la positivité. « Avant mon accident, tout le monde dans mon entourage me disait que j’étais la plus jolie fille du coin », avoue-t-elle à un certain moment de la conversation. Pour la réconforter, on lui réplique : « Votre beauté est intacte. Savez-vous combien de jolies filles ont qu’une seule jambe ? Vous pouvez vous inspirer d’elles. Une bonne prothèse fera l’affaire ».

Entre-temps, Caroline a lancé un appel pour un fauteuil roulant. Et son souhait a été réalisé par Rama Valayden. Ce dernier lui a offert une enveloppe contenant un montant qui l’a permis d’en acheter un tout de suite. Une donation qui lui met du baume au cœur. « J’ai toujours aimé les films et les séries, mais pour le moment, je n’arrive pas à me concentrer dessus. Je suis perdue dans mes pensées. Moi qui étais une fille si dynamique, ce fauteuil roulant m’aidera à briser la monotonie », confie-t-elle. 

 

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