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Le gynécologue Boodoo en prison - Mariambee : «Je suis bouleversée par sa sentence»

Ismaël, le fils de la victime (dont la mère est décédée à sa naissance), entouré de ses proches.

Le gynécologue Yusuf Abdool Boodoo a été condamné à six mois de prison pour homicide involontaire ayant entraîné la mort. La patiente sur laquelle il a pratiqué une césarienne, le 1er mai 2005, est décédée sur la table d’opération en donnant naissance à son deuxième fils. Parmi ses proches, de bien douloureux souvenirs ont été réveillés.

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« Kouma noun tann sa dan radio, nou inn bien boulverse qui li pou fer selman six mois prison », lâche Mariambee Edoo, la maman de Talisma, qui est décédée à l’issue d’une césarienne qui s’est mal passée au moment de son accouchement, le 1er mai 2005. à l’annonce de la sentence de six mois d’emprisonnement à l’encontre du gynécologue Yusuf Abdool Boodoo, la famille n’a pu cacher son désarroi. « Tro tigit sa », lâchent la maman et sa belle-fille. « Nous ne sommes pas satisfaits de la sentence qui lui a été infligée. La blessure que j’ai éprouvée quand ma fille est décédée avait commencé à se cicatriser, mais elle a été rouverte. » 

La famille a, en effet, poursuivi l’État et le médecin a été traîné en justice. Il a écopé, dans un premier temps, d’une suspension du ministère de la Santé et a, par la suite, été radié par le Medical Council. Condamné initialement à neuf mois de prison, il a fait appel et a vu sa sentence réduite à six mois d’emprisonnement. Dans une tentative d’échapper à sa sentence, il avait demandé le recours du Privy Council pour une révision de son cas, mais la cour a objecté à sa requête. La nouvelle lui a été annoncée dans le courant de la semaine écoulée. Depuis, il purge sa peine. Il devient ainsi le premier médecin à être condamné par une cour de justice pour faute professionnelle. 

14 ans après les faits, les proches de Talisma sont ainsi de nouveau dans la tourmente, même s’ils n’avaient pas tout à fait oublié ce drame. « Pou perdi, noun fini perdi mem. Nou bien sagrin. Je ressens encore la douleur d’avoir perdu ma fille unique. Lui (le gynécologue) fera ses six mois de prison, après il retrouvera sa liberté. Alors que moi, je ne reverrai jamais ma fille. Six mois, c’est rien du tout. Nous n’acceptons pas cela, il mérite une plus lourde peine. Je n’ai aucune consolation », dit Mariambee, avant d’éclater en sanglots. 

Son fils Saleem abonde dans le même sens : « Nous avions commencé à mettre de côté, d’une certaine manière, ce drame. Mais là, nous le revivons. Son fils Ismaël a, depuis, vécu avec nous au lieu d’être avec son père et son frère aîné. Les jours se sont écoulés et cela fait 14 ans qu’il est là. Je n’ai rien contre le gynécologue, mais il a commis une faute. Il aurait dû avoir une plus lourde sentence. » Il espère néanmoins que cela servira de leçon aux autres médecins et que d’autres familles ne connaîtront pas la tourmente qu’ils vivent depuis 14 ans. 

Les traits tirés, le visage fermé, Mariambee ajoute qu’elle n’arrive pas à trouver de consolation. « Elle était ma seule fille et elle nous a quittés. » Elle ajoute que, quand l’affaire est passée en cour, elle a croisé le gynécologue. Elle déplore que celui-ci n’ait même pas daigné lui adresser un regard ni un mot d’excuse, « alors que moi, j’ai perdu mon enfant bêtement ». « Il m’a fait très mal ce jour-là », dit-elle.

Le petit Ismaël a grandi depuis. Il est en grade 9 et il est bien encadré par sa grand-mère maternelle, ainsi que par son oncle et sa tante, qu’il surnomme affectueusement papa et maman.

 

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