Le Grand Journal : une dizaine de barons opèrent dans les prisons

Mardi, les invités du Grand Journal ont évoqué la relation entre les gardes-chiourme et les prisonniers, surtout concernant la drogue en prison. Michel Buckland, président de la Prison Officers Association (POA) et Hanson Mungrah, secrétaire de la POA, n’ont pas hésité à dévoiler les douze moyens par lesquels la drogue entre en prison. Leurs révélations à Eshan Dinally et Jane Lutchmaya sont « troublantes ».

Comment opèrent ces caïds ? « Ils examinent l’environnement et les opportunités. Les mafieux contactent d’autres détenus et forment un gang pour faire circuler la drogue », précise Hanson Mungrah. « La dizaine de barons ne se droguent pas en prison. Ils se nouent d’amitié avec les gardiens et un jour ils finissent par leur réclamer un service. C’est là que commence le trafic. »

« Les nouvelles méthodes pour faire entrer la drogue varient », a souligné Michel Buckland. « Les smart watches des gardiens sont utilisés pour passer des appels, la drogue est cachée dans des balles de tennis, des escargots vides. Elle est même déposée par des drones. Une brosse contenant de la drogue a été découverte ce matin », a ajouté Michel Buckland. « Malgré la surveillance renforcée, la drogue entre à la prison de Melrose qui est une prison de très haute sécurité. »

Hanson Mungrah a rappelé les méthodes de dissimulation. « Aucune technologie ne permet de détecter la présence de drogue dans un corps humain. Des visiteurs transportent des graines de gandia dans leurs vêtements, dans des cartes de vœux et dans des couches pour enfants. »

Toutefois, les services de renseignement abattent un travail formidable. « L’information sur les cylindres de drogue vient de la prison », dit-il. « Une mafia sévit en prison et ses membres sont sous special watch. De jeunes gardiens ont été arrêtés avec de la drogue ou des cartes SIM, car ils sont faciles à piéger. La faute à l’administration, car il y a un manque de personnel. Ces jeunes font amis avec des détenus et un jour ils leur rendent service. Comment surveiller 150 détenus par gardien ? » se demande Michel Buckland.