Le Grand Journal : Navin Beekarry pour une révision de l’Icac et de la PoCA

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Le patron de la commission anticorruption considère qu’il est grand temps pour l’institution de procéder à des arrestations, sans attendre l’aval du Commissaire de police. Il estime aussi que la Prevention of Corruption Act doit être remise à niveau afin d’inclure de nouveaux délits.

Il faut vivre avec son temps. Des amendements doivent être apportés à la Prevention of Corruption Act (PoCA) afin que de nouveaux délits puissent être sanctionnés et l’Independent Commission against Corruption (Icac) ne devrait plus dépendre du feu vert du Commissaire de police pour procéder à des arrestations. C’est l’avis du directeur général de l’Icac, Navin Beekarry, qui était l’invité de Radio Plus durant la seconde partie du Grand Journal le mardi 28 novembre.

Accordant son premier entretien depuis sa prise de fonction à Nawaz Noorbux et Jugdish Joypaul, c’est un Navin Beekarry bien différent de celui qui dirigeait l’Icac à ses débuts qui s’est exprimé. Déjouant les questions embarrassantes avec un zeste d’humour, celui qui a été nommé à ce poste à deux reprises par sir Anerood Jugnauth concède qu’il est temps pour le gouvernement de revoir le mode de nomination du directeur général.

Un tel changement, dit-il, changera la perception d’ingérence politique au sein de l’institution et lui donnera davantage de crédibilité aux yeux du public. Il a aussi démenti la perception générale que la commission anticorruption n’arrête que des « petits poissons » dans son combat contre le blanchiment. Notamment en ce qui concerne la lutte contre le trafic de drogue.

« Les petits poissons mènent aux gros. Peroomal Veeren, qui gère une fortune de Rs 650 millions, ne peut être qualifié de petit poisson », a-t-il rétorqué aux questions de Nawaz Noorbux et de Jugdish Joypaul. Navin Beekarry a également donné des explications sur le fonctionnement d’une nouvelle Financial Crime Commission dont il préside le comité technique.

Il fait ressortir que pour un petit pays comme Maurice, l’État ne peut avoir différents organismes pour combattre les crimes financiers. D’autant que les compétences sont rares et qu’une ribambelle de commissions entamera l’argent du contribuable. Navin Beekarry en a profité pour révéler qu’il a soumis une proposition au Premier ministre quant à un code de conduite pour les parlementaires.

Toujours en ce qui concerne nos élus, il considère qu’une loi-cadre pour le financement des partis politiques est plus que nécessaire. Ce serait, selon lui, un moyen d’éviter que les politiciens au pouvoir soient redevables envers leurs bailleurs de fonds. Il estime également qu’une enquête devrait être diligentée, comme cela se fait à l’étranger, lorsqu’un membre de l’Assemblée nationale s’enrichit de façon inexpliquée.

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