L es conséquences des allégations sur la réputation des gens et la charge provisoire sont des sujets d’actualité. Eshan Dinally et Jane Lutchmaya accueillaient les avocats Neil Pillay et Siven Tirvassen sur le plateau du Grand Journal de Radio Plus, mardi.
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«Les allégations agrémentées d’articles de presse peuvent nuire à la réputation d’une personne, même si celle-ci est blanchie par la suite», devait déclarer Siven Tirvassen. Il estime que lorsqu’une allégation est formulée contre quelqu’un, il faut ouvrir une enquête au plus vite. « Il faut tenir compte de la crédibilité de la personne qui profère ces allégations pour juger de leur véracité. » Il faisait référence aux propos du trafiquant Peroomal Veeren devant la commission d’enquête sur la drogue. Avant d’ajouter que « la commission d’enquête a le devoir de vérifier et d’exiger de cette personne les preuves de ce qu’elle avance». Neil Pillay, lui, a trouvé étrange que « la commission demande à une personne condamnée pour trafic de drogue ce qu’il faut faire pour combattre ce fléau.»
Qu’en est-il de la réaction de la communauté des avocats à la convocation de leurs confrères ? À une question d’Eshan Dinally, Siven Tirvassen a indiqué que la requête faite aux avocats d’apporter des preuves est diversement interprétée. Toutefois, il qualifie d’«anormales» certaines pratiques. Ainsi, pour lui, il n’est pas normal qu’un avocat effectue 37 visites en un jour à la prison.
Neil Pillay, pour sa part, a déclaré qu’il « ne voit rien de grave» à ce qu’un avocat visite 37 prisonniers en une journée. « Il ne faut pas faire de chasse aux sorcières, car chaque personne a droit à un avocat, mêmes les trafiquants. » Selon lui, un avocat ne peut pas savoir d’où provient l’argent servant à régler ses honoraires.
Police and Criminal Evidence Bill
Neil Pillay note que le Police and Criminal Evidence Bill n’est pas une baguette magique. Pour sa part, Siven Tirvassen a expliqué que le projet de loi était prêt, mais que sa mise en œuvre était une autre paire de manches.
Il a expliqué que la charge provisoire est une invention du système judiciaire mauricien. Neil Pillay rappelle que la police doit obtenir l’avis du Directeur des poursuites publiques avant de loger une charge provisoire. Siven Tirvassen devait ajouter que 40 % des prisonniers attendent leur procès, certains depuis presque huit ans.
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