Le Grand Journal de Radio Plus : la profession d’avocat en question

Depuis plusieurs semaines, les avocats défilent devant la commission d’enquête sur la drogue pour s’expliquer sur leurs contacts avec les trafiquants incarcérés. Les avocats Hervé Duval Jr et Yahia Nazroo étaient sur le plateau de Jean-Luc Émile pour apporter un éclairage sur l’impact de ces convocations sur leur profession et les dangers que doit éviter un jeune avocat par rapport aux exigences du code de déontologie.

Les invités se sont expliqués sur le rôle du Bar Council dans un tel contexte. « Le Bar Council a pour rôle de protéger la profession et les membres de la profession, a expliqué Hervé Duval, je ne crois pas qu’il y ait aujourd’hui une attaque sur la profession. C’est une commission qui appelle certains avocats. Quant aux opinions des internautes, le Bar Council ne peut venir les réfuter. »

Le nombre de visites «unsollicited» qu’un avocat rend à son client n’est pas non plus une indication d’une culpabilité quelconque. « Un avocat doit rendre visite à son client pour prendre des instructions, a expliqué Yahia Nazroo, il faut une raison pour lui rendre visite. Si un avocat pense qu’il doit aller voir son client dix fois, il n’y a aucun problème s’il peut le justifier. » L’important, selon l’ancien secrétaire du Bar Council, c’est que la règle d’or qui veut que ce soit le client qui choisisse son avocat et non le contraire, soit respectée.

Et comment s’assurer que l’argent d’un client n’est pas « tainted » par la drogue ? « Un avocat ne va pas aller faire un forensic trail pour vérifier la provenance de l’argent, mais s’il reçoit une forte somme dans une enveloppe, il peut se poser des questions »,  a déclaré Yahia Nazroo. Hervé Duval a rappelé que présumer que l’argent provient du trafic de drogue mine la notion de présomption d’innocence. « Je conseille aux jeunes avocats de demander un chèque bancaire en cas de doute », a-t-il conclu.

Jenny Moteealoo, qui avait également été appelée devant la commission d’enquête, s’est exprimée par téléphone sur cet épisode : « Ce qu’il y a de positif, c’est que les avocats sauront qu’il faut être doublement vigilant, même si on respecte le code d’éthique et qu’on est intègre. »