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«Le Grand Débat» sur Radio Plus : trois ministres et trois députés de l’opposition ont croisé le fer  

Nawaz Noorbux a réuni des élus de l'opposition et ceux du gouvernement sur un même plateau vendredi soir.

L’inflation, la dépréciation de la roupie et quelques mesures-phares présentées par le Grand argentier ont été les principaux thèmes débattus dans l’émission « Budget 2023-2024 : Le Grand Débat » sur Radio Plus vendredi. 

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Le vendredi 2 juin 2023, Nawaz Noorbux a reçu sur le plateau trois ministres : Steven Obeegadoo, Mahen Seeruttun et Bobby Hurreeram. Pendant presque deux heures, ces derniers ont croisé le fer avec trois parlementaires de l’opposition : Xavier-Luc Duval (Parti mauricien social-démocrate), Arvin Boolell (Parti travailliste) et Reza Uteem (Mouvement militant mauricien). 

D’emblée, le leader de l’opposition a montré du doigt le gouvernement pour avoir, dit-il, « créé » l’inflation en provoquant la dépréciation de la roupie. Il a souligné le fait que le taux de dépréciation est de 42 % vis-à-vis du dollar sur la période s’étalant de 2014 à 2023. Ce qui, selon lui, « détruit le pouvoir d’achat des ménages ». 

Arvin Boolell a, lui, parlé de la « dégringolade » de la roupie. Pour Mahen Seeruttun, il faut accepter qu’il s’agisse, en grande majorité, de l’inflation importée car Maurice importe la majorité des produits utilisés. Le ministre a ajouté que le fait que le tourisme, pourvoyeur de devises, ait été impacté par la COVID-19 a aussi accentué la pression sur la roupie. 

Revenu minimum garanti

Xavier-Luc Duval accueille favorablement l’avènement d’un Revenu minimum garanti à Rs 15 000 mais il estime que le gouvernement aurait pu en faire davantage. Cela dit, il dit craindre que cette mesure ne mette les patrons des Petites et moyennes entreprises (PME) en difficulté. 

Steven Obeegadoo a alors expliqué que les PME n’auront pas de paiements supplémentaires à faire. « C’est l’État qui s’en chargera pour arriver aux Rs 15 000 », a-t-il déclaré, précisant que 85 000 employés en bénéficieront. 

Reza Uteem a fait ressortir que l’apport de l’État sera puisé du fonds de la Contribution sociale généralisée (CSG). « Il s’agit de la contribution des employés et des patrons à ce fonds à hauteur de 9 % chaque mois », a-t-il précisé. 

Law and Order 

Le leader de l’opposition considère que « le problème de Law and Order a été complètement occulté ». Il estime que la police est « gangrénée » et que le Budget aurait également dû s’adresser aux problèmes des institutions. 

Ce qu’a réfuté Mahen Seeruttun, en soutenant que Rs 375 millions seront consacrées à la création d’une nouvelle académie de police à Côte-d’Or. « La formation doit refléter les problèmes d’aujourd’hui, lesquels ont évolué par rapport au passé », a fait le ministre. 

Steven Obeegadoo a renchéri que le Budget 2023-24 a consacré environ Rs 11,8 milliards à l’item « Law and Order ». En sus de la formation, il a cité l’acquisition d’équipements et le recrutement de policiers, entre autres. Reza Uteem a, pour sa part, utilisé le terme « copier-coller » pour qualifier les mesures annoncées vendredi, lesquelles avaient, selon, déjà été évoquées dans le Budget 2022-23. 

Nouveau régime fiscal 

Le nouveau régime fiscal favoriserait les riches au détriment de la classe moyenne, selon Arvin Boolell. Un argument qu’a réfuté Mahen Seeruttun, estimant que des études ont démontré que les « Progressive Tax Systems » apportaient plus d’équité et protégeaient ceux aux bas de l’échelle. 

Prix du carburant

Pour Reza Uteem, la baisse du prix de l’essence, qui est d’environ 7 % seulement, aurait dû être plus conséquente. Il a rappelé que l’État a récupéré quelque Rs 10,8 milliards à travers différentes taxes sur les carburants en moins d’un an. Il faut, selon lui, enlever les différentes taxes pour faire baisser davantage le prix. 

Mahen Seeruttun a, quant à lui, laissé entendre que le gouvernement ne pouvait pas se permettre d’accorder une baisse plus importante, le Price Stabilisation Account (PSA) étant toujours déficitaire. « Lorsque le prix baisse à l’international, il faut d’abord pouvoir absorber le déficit engendré par les précédentes hausses d’abord avant de pouvoir contempler une baisse », a-t-il soutenu. Sans compter, a-t-il ajouté, qu’une partie des taxes récoltées va dans la subvention des produits, tels que le riz, la farine et le gaz ménager. 

Xavier-Luc Duval a alors fait comprendre que la State Trading Corporation n’a jamais fait de pertes sur la revente des produits pétroliers. « J’espère que personne ne croit ne serait-ce qu’une seconde que la STC achète les produits pétroliers plus chers que les prix auxquels elle les revend », dit-il. 
 

 

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