Avec l’arrivée de l’été, les fruits de saison refont leur apparition. Les chauves-souris aussi. Ces espèces protégées causent d’énormes dégâts aux fruits. Le ministère de l’Agro-industrie, à travers le Food and Agricultural Research and Extension Institute, lance le « Fruit Protection Scheme » à l’intention des producteurs.
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Un budget de Rs 15 millions a été voté pour les producteurs de fruits. La population actuelle de chauves-souris est estimée à 56 000 par les experts du National Parks and Conservation Service. Un nombre qui ne cesse de croître. Avec la saison des fruits, ces chiroptères pullulent. Vikash Subhadu, habitant de Pointe-aux-Sables, songe déjà à faire appel à un particulier pour vendre ses manguiers. Durant le week-end, ces mammifères ont ravagé des petites mangues (voir photo). « Les chauves-souris sont de retour. Dans la nuit de samedi, elles ont dévoré à moitié plusieurs mangues. Heureusement, elles ne viennent pas en groupe, sinon impossible de dormir. L’an dernier, j’ai vécu un véritable cauchemar », confie l’un des responsables du garage Bala de Grande-Rivière-Nord-Ouest.
Les autorités ne sont pas autorisées à abattre ces mammifères protégés par les conventions. La Mauritian Wildlife Foundation et d’autres organisations internationales s’y opposent et veillent au grain. Le ministère de l’Agro-industrie envisageait une campagne de réduction de la population ailée : elle a dû revenir sur sa décision.
Budget de Rs 15 M voté
« L’installation des filets est l’outil le plus approprié », estime un expert. Dans une déclaration au Défi Quotidien, Prakash Goolaub, Principal Extension Officer du Food and Agricultural Research and Extension Institute (Farei) évoque un budget de Rs 15 millions voté pour lutter contre les dégâts causés par ces créatures nocturnes. Cette semaine, le Farei lance le Fruit Protection Scheme à l’intention des producteurs et des planteurs.
Ce plan vise à les aider à mieux protéger leurs vergers. Et l’habillage des arbres par des filets moustiquaires demeure l’unique solution. « Les planteurs bénéficieront d’une subvention de 75 % sur le coût du filet. Ces filets coûtent entre Rs 1 000 et Rs 2 000 l’unité. Le ministère dispose de plusieurs fournisseurs agréés à travers l’île. Ceux intéressés par ces filets sont priés de remplir un formulaire pour recevoir un bon d’achat », explique Prakash Goolaub.
Pour un particulier qui cultive des arbres fruitiers dans l’arrière-cour de sa maison, Farei le subventionne jusqu’à cinq arbres. Un propriétaire de verger est, lui, éligible à 50 % du nombre d’arbres fruitiers sur une superficie de deux arpents uniquement. Ce plan s’applique aux plantations de mangues, de longanes et de letchis.
La Small Planters Association, elle, ne l’entend pas de cette oreille. La semaine d’avant, plusieurs propriétaires de vergers et agriculteurs se sont réunis. Ils demandent au gouvernement de les autoriser à abattre ces bêtes jugées nuisibles à leurs plantations. « C’est le même plan de l’an dernier. Plusieurs planteurs n’ont pu tirer profit de ce programme de filets de protection. Ils ont encouru des pertes considérables », indique Kreepalloo Sunghoon, porte-parole des planteurs.
Dans un souci de protéger les arbres fruitiers, les propriétaires de vergers souhaitent que leurs plantations soient recouvertes comme une protected area. Comme c’est le cas pour les légumes. « Les filets coûtent cher. Leurs dimensions nous posent problème. Planteurs et propriétaires de vergers réclament un soutien financier du gouvernement pour mettre en place ces dispositions. Nous voulons aussi l’aval des autorités pour abattre les bêtes qui s’attaquent à nos plantations. Je ne pense pas que nous mettrons la population des chauves-souris en danger si nous en supprimons quelques-unes », poursuit Kreepalloo Sunghoon.
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