Le feu éclate à Cité Longères : ses économies pour les études de sa fille partent en fumée

«J’ai tout perdu, tout ce que je possédais, toutes mes économies…» Chantal Dupuy est désemparée. Les flammes ont ravagé la modeste maison qu’elle occupait avec ses enfants et son petit-fils à Cité Longères, Baie-du-Tombeau, jeudi après-midi, 15 décembre. Elle a perdu ses effets personnels et les Rs 20 000 qu’elle avait mises de côté pour financer les études secondaires de sa fille, qui doit prendre part aux examens du Higher School Certificate (HSC) l’année prochaine.

Au bord des larmes, submergée par l’émotion, Chantal a du mal à s’exprimer. Elle parvient finalement à se confier. Cela fait un an qu’elle a élu domicile à Cité Longères, dans une maison en tôle et en bois. « C’était la maison de mon neveu et il nous a autorisés à venir y vivre », explique-t-elle.

Cette veuve de 56 ans nous confie qu’elle a dû batailler dur pour élever seule ses cinq enfants. « Je n’ai jamais eu de maison à moi. Depi lontan mo lwe lakaz partou me sak fwa proprieter dir pe bizin lakaz, zot met mwa ek mo zanfan deor », raconte-t-elle.

Si la quinquagénaire perçoit une pension de veuve, elle peine quand même à joindre les deux bouts. « Mo bizin travay kot dimounn pou kapav pey bann depans. Je n’ai qu’une pension de veuve. Ma fille de 19 ans se prépare pour le HSC l’année prochaine. Avec l’aide de son frère, j’économise sou par sou pour qu’elle puisse aller au collège. J’avais pu mettre Rs 20 000 de côté pour régler les dépenses pour sa scolarité. J’avais tout gardé à la maison… », se désole-t-elle.

Pas d’électricité

Jeudi, les économies et les espoirs de Chantal sont partis en fumée. « J’étais chez ma sœur Rolande à Terre-Rouge. Vers 15 heures, elle a reçu un appel », dit-elle. À l’autre bout du fil, on informe Rolande que la maison où vit Chantal est la proie des flammes. « Je ne savais pas comment lui annoncer la nouvelle. Je lui ai simplement dit qu’on avait besoin d’elle à la maison », explique Rolande.

Chantal ne se doutait donc pas de ce qui l’attendait en rentrant chez elle. Et en voyant la fumée s’élever de sa modeste demeure, elle s’est évanouie. Quand le feu s’est déclaré, il n’y avait personne sur place. Les flammes n’ont rien épargné. Il a fallu l’intervention de la police de Baie-du-Tombeau et des pompiers pour circonscrire l’incendie.

Sans logis, Chantal, sa fille, son fils et son petit-fils ne savent pas à quelle porte frapper. Elle a pu compter sur ses soeurs jusqu’à présent, mais ces dernières vivent elles-mêmes dans la précarité. Et la quinquagénaire ne veut plus être un fardeau pour elles. Elle espère que les autorités pourront l’aider.

Les éléments du Scene of Crime Office se sont rendus sur place et ont effectué des prélèvements. La cause de l’incendie n’a pas encore été déterminée. L’enquête policière se poursuit.