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Le drame d’Isabelle, petite fille sourde : elle ne peut se rendre à l’école car son père la prive de sa pension 

La fillette est bouleversée par ce qui lui arrive.
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C’est le récit d’une histoire bouleversante et révoltante à la fois. Celle d’une fillette d’à peine 9 ans atteinte de surdité. Elle ne peut plus se rendre à l’école parce que son père, un toxicomane, ne lui donne plus l’argent de la pension qu’elle touche de l’État. Depuis, la petite qui est orpheline de mère ne cesse de pleurer dans les bras de sa grand-mère… 

Il y a ce que l’on entend et ce que l’on vit. On a archi entendu que la drogue fait des ravages, qu’elle détruit tout sur son passage et qu’elle n’épargne personne. Ces phrases que l’on lit, ces mots que l’on entend sont la réalité de nombreuses familles qui vivent avec des personnes qui ont sombré dans l’enfer de la drogue. Maria (prénom fictif), en sait quelque chose, car son fils âgé d’une quarantaine d’années fait partie de ces victimes. De plus, ce dernier a perdu son épouse et a laissé ses enfants à la charge de leur grand-mère. Depuis, Maria ne sait plus sur quel pied danser. 

L’école l’a aidée à s’épanouir. Elle peut s’exprimer et c’était une vraie joie pour moi de la voir ainsi»

D’autant qu’aujourd’hui, c’est la petite Isabelle, âgée de 9 ans et qui est handicapée, qui fait les frais de « l’irresponsabilité » de son père toxicomane. « Elle est sourde. Je m’occupe d’elle et de ses frères depuis le décès de leur mère », raconte Maria. 

Cependant, la vie est dure pour cette grand-mère qui élève seule trois jeunes enfants. « Mon fils est toxicomane. Je n’ai aucune honte à le dire. Au contraire, je voudrais pouvoir l’aider à s’en sortir. Il a abandonné ses enfants. Aujourd’hui, j’ai l’impression qu’ils sont des orphelins. Ils n’ont ni mère, ni père et je me demande combien de temps encore je vivrai afin de pouvoir leur venir en aide », dit-elle. 

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Maria a du mal à retenir ses larmes.

Maria est d’autant plus révoltée que depuis plusieurs mois, son fils ne lui donne pas  un sou. « Il devient de plus en plus agressif. On ne peut rien lui dire. Auparavant, il donnait un peu d’argent, maintenant dès que la pension d’Isabelle est disponible, il va la toucher et il disparaît. Ainsi, depuis environ quatre mois, je n’ai plus les moyens de subvenir aux besoins des enfants. Je travaille comme bonne et je ne touche pas grand-chose. Je dois être à la maison quand les enfants reviennent de l’école, ce qui m’empêche de prendre un deuxième travail. Souvent, nous n’avons rien à manger et ce sont les voisins qui donnent un repas aux enfants », relate la grande-mère en larmes.

Rs 3 000 pour le van

Et depuis, la fillette, qui fréquente un établissement spécialisé, doit rester à la maison. Sa grand-mère n’ayant plus les moyens de l’envoyer à l’école. « Ce n’est pas facile de faire le trajet par autobus. Isabelle a un peu peur quand elle se retrouve dans la rue. C’est pour cela que les enseignantes nous ont conseillés d’opter pour le van. Elle y est en sécurité. Toutefois, les frais de transport reviennent à Rs 3 000 », indique Maria. 

Mon fils est toxicomane. Je n’ai aucune honte à le dire. Au contraire, je voudrais pouvoir l’aider à s’en sortir»

Cette situation lui fend le cœur. La grand-mère explique qu’Isabelle adore l’école. Auparavant, la fillette restait des journées entières à la maison et se renfermer sur elle-même. « L’école l’a aidée à s’épanouir, à mieux communiquer avec nous et le monde extérieur. C’était une vraie joie pour moi de la voir ainsi », confie-t-elle.

Tout cela a, cependant, changé depuis qu’Isabelle ne se rend plus à l’école. « En ce moment, j’ai beaucoup de difficultés avec Isabelle. Elle ne souhaite pas rester à la maison et ne comprend pas que je n’ai pas d’argent pour payer le van. Elle se montre très agressive et frappe ses frères », ajoute Maria. 

Ils n’ont ni mère, ni père et je me demande combien de temps encore je vivrai pour leur venir en aide»

La petite refuserait même de s’alimenter. Une difficulté en entraînant une autre, Maria craint de perdre son emploi. « Il me faut rester à la maison avec Isabelle et je doute que ma patronne accepte que je continue à m’absenter. J’ai aussi peur qu’elle ne perde sa place à l’école, car je sais que la demande est grande pour l’établissement qu’elle fréquente », dit-elle. 

Entre-temps, Maria ne touche ni pension ni aide sociale pour ces enfants qu’elle n’a « pas le droit d’abandonner ». La vie est dure, les jours se ressemblent, mais sa force et son courage ne s’estompe pas. Quant à Isabelle, elle ne souhaite qu’une chose : reprendre le chemin de l’école, retrouver ses enseignants et ses petits camarades de classe… 

Tous espèrent que son père reviendra à de meilleurs sentiments…


La Sécu compte initier une enquête

Nous avons pris contact avec le ministère de la Sécurité sociale. Un préposé explique que la grand-mère ne peut malheureusement pas toucher la pension de sa petite-fille n’étant pas sa tutrice aux yeux de la loi. Cependant, il avance qu’une enquête sera initiée pour faire la lumière sur cette affaire. 


Obtenir la garde des enfants

Me Bala Mukan, avocat, conseille à Maria de se rendre à la Family Division de la Cour suprême. « Elle doit retenir les services d’un avoué. Si elle n’a pas les moyens financiers pour se faire, elle peut se rendre au département Legal Aid. Il faut faire une demande au niveau de la cour pour obtenir la garde des enfants de manière officielle. Ce n’est qu’après avoir obtenu leur garde qu’elle devient légalement la tutrice des enfants. Elle pourra alors enclencher les démarches pour la pension », soutient l’homme de loi.  

 

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