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Le CSR nouvelle formule divise

Chaque samedi, le tandem Nawaz Noorbux-Jugdish Joypaul décortique l’actualité de la semaine, dans l’émission « Au cœur de l’info ». Les divers invités apportent un nouvel éclairage aux débats en cours. Nous en reproduisons les extraits saillants.

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Le ministre de l’Intégration sociale et le porte-parole du MMM sur la bonne gouvernance, le Dr Satish Boolell, ne sont pas sur la même longueur d’onde concernant la nouvelle formule du programme Corporate Social Responsibility (CSR).

Pradeep Roopun: «Une approche intégrée»

[padding-p-1 custom_class=""][/padding-p-1] Que pensez-vous de l’élimination des directives actuelles par rapport au financement des projets sous le programme CSR ? L’élimination de l’extrême pauvreté et de l’exclusion fait partie du mandat du gouvernement. Ce combat doit se mener sur plusieurs fronts. Nous devons avoir une approche intégrée, comprenant un travail de terrain et un accompagnement sur les moyen et long termes. Dans le passé, le CSR fonctionnait à travers des projets. Toute compagnie désirant financer un projet devait en faire la demande auprès du CSR Committee. Nous avons constaté que, si la compagnie voulait apporter des modifications au projet initial, elle était confrontée à plusieurs problèmes d’ordre administratif. D’où notre décision d’introduire le concept de parrainage, une approche intégrée où une compagnie privée accompagne une région. On aura de meilleurs résultats, car il est plus facile de suivre des personnes et d’apporter des ajustements quand c’est nécessaire. Le gouvernement aura-t-il un meilleur contrôle avec cette formule ? Nous avons foi dans une étroite collaboration avec le secteur privé qui, j’en suis certain, connaît la philosophie de ce gouvernement et jouera le jeu. La philosophie du programme CSR sera respectée et appliquée. Mais la perception perdure que le parrainage est une forme de  privatisation de la pauvreté… Au contraire, le parrainage est une collaboration soutenue et intégrée entre le secteur public et le secteur privé. Ce dernier aura encore plus d’occasions de parrainer des projets dans des régions spécifiques. Nous voulons que cette collaboration soit davantage soutenue et visible sur le terrain. Mais la vocation du gouvernement demeure intacte à 100 %. Vous avez pris l’engagement, à travers le plan Marshall, d’éliminer la pauvreté absolue d’ici deux ans. La machinerie est-elle déjà en marche ? Oui, elle est lancée. Il faut connaître toute l’étendue d’un problème pour pouvoir le résoudre. Nous nous basons trop sur des estimations sur la pauvreté. Le gouvernement actuel prône une autre approche. Il se base sur le registre social pour identifier les familles ayant des revenus inférieurs à Rs 6 200 par mois et pour connaître leurs besoins. Selon nous, 1 % de la population vit dans l’extrême pauvreté. Nous pensons pouvoir résoudre ce problème bien avant l’expiration du délai imposé par les Nations unies. [padding-p-1 custom_class=""][/padding-p-1]

Satish Boolell: «On privatise la pauvreté»

[padding-p-1 custom_class=""][/padding-p-1] Pourquoi le MMM est-il contre la nouvelle formule du CSR ? Ce n’est pas une question d’être pour ou contre. L’ancienne formule n’était pas parfaite et faisait l’objet de modifications, mais était une façon de démocratiser l’accès des ONG pour obtenir des financements. Il y avait des directives et des règlements bien définis. L’État assumait ses responsabilités. C’était, d’une certaine façon, la paraétatisation de la pauvreté. Aujourd’hui, le gouvernement propose une formule qui privatise la pauvreté. Le ministre des Finances annonce Rs 100 millions et la création d’une compagnie. Au départ, il n’était question que du parrainage des poches de pauvreté. Qu’est-ce qui vous titille ? Je pense qu’on aurait dû avoir un contrôle sur les ONG qui doivent obtenir ces aides. On devrait s’assurer qu’elles suivent les règlements du CSR et qu’elles soumettent leurs livres de comptes. On aurait ainsi pu toucher les secteurs vulnérables. Pour moi, le nouveau système est flou. Il n’est pas encore bien défini. La pauvreté doit être l’affaire de tous. On ne peut politiser un tel sujet. Tout le monde aurait dû être partie prenante. On aurait pu organiser des assises nationales sur la pauvreté avec la participation de tous les partenaires qui travaillent pour éradiquer la pauvreté. Que propose le MMM ? Nous pensons qu’il faut modifier le programme CSR pour le rendre plus viable. On peut encore améliorer son efficacité. En fin de compte, on s’attend à la revalorisation des démunis.


 

Loi sur la bonne gouvernance

Le gouvernement compte venir de l’avant avec un Good Governance and Integrity Reporting Bill. Le point fort de ce projet de loi est la possibilité, après enquête et procès, de saisir des biens obtenus de source inexpliquée. Arnaud Lagesse, président du Comité national de Corporate Governance, estime que ce projet de loi est une «  avancée intéressante ». Selon lui, sans la gouvernance saine, il est difficile pour les entreprises de durer dans le temps. L’avocat d’affaires Penny Hack estime, de son côté, qu’il n’y avait « aucune urgence à présenter un tel projet de loi ». Il avance qu’il y a déjà la Companies Act qui régit le secteur privé, sans compter un Registrar (of Companies) qui veille à ce que les règlements soient correctement suivis. Il ajoute que les compagnies offshore sont régies par des institutions régulatrices, dont la Financial Services Commission. Pour Penny Hack, il y a déjà un arsenal pour veiller à la bonne gouvernance, mais « il n’est pas suffisamment utilisé ». Une autre législation, selon lui, pourrait empiéter sur la liberté des citoyens.

« Une loi cadre pour les ONG »

Girish Bucktowonsing, président du MACOSS, souhaite un amendement de l’Association Act afin que les Non Profit Organisations et les ONG qui opèrent au niveau international puissent se faire enregistrer. « On pourrait aussi avoir une loi cadre pour les ONG locales », dit-il. Et d’ajouter qu’il a déjà évoqué la question avec les autorités. Le président du MACOSS a aussi demandé au gouvernement de proposer des mesures pour aider la classe moyenne « qui s’appauvrit de plus en plus ».

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