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Le cri du personnel de santé

Des pigeons sont souvent présents dans la cuisine de l’hôpital Victoria.
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Les employés du service de santé publique l’ont souvent décrié : il y a un manque chronique de personnel à tous les niveaux. Leurs appels ne semblent pas avoir été entendus, car le problème ne fait qu’empirer avec la mise en place de divers nouveaux services.

« Il y a un manque de personnel dans la cuisine de l’hôpital Victoria. Parfois, il faut faire appel aux ‘General Workers’ ou ‘Hospital Attendants’ pour prêter main-forte pour couper les légumes et apporter toute l’aide possible », affirme Kevin*, membre du personnel de cet établissement. Selon lui, les employés font de leur mieux avec les moyens dont ils disposent lorsque nous évoquons avec lui les critiques concernant l’insalubrité de la cuisine et la « mauvaise qualité » des repas servis, ainsi que la présence de pigeons sur place qui les tiennent compagnie pendant qu’ils sont aux fourneaux.

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« Le nettoyage se fait systématiquement après chaque journée de travail », selon Rajeshree Thylamay.

Compte tenu de la situation de la cuisine dans cet établissement hospitalier, certains estiment qu’elle aurait dû être fermée et entièrement rénovée car elle date d’une centaine d’années. Ils proposent que les repas soient préparés dans la cuisine du New ENT Hospital ou du New Cancer Centre, qui dispose, selon eux, d’équipements modernes pour la préparation de repas, en plus d’être spacieuse.

Cependant, la vétusté de la cuisine de l’hôpital Victoria n’excuse pas tout, comme la présence de pigeons et de mouches. Si certains avancent que les lieux sont nettoyés régulièrement, cet avis n’est pas partagé par d’autres. Ils font également remarquer qu’alors que l’accès à la cuisine dans les autres établissements de santé est normalement réservé uniquement au personnel qui y travaille, tel n’est pas le cas à l’hôpital de Candos. En plus de ceux qui viennent donner un coup de main, les « Hospital Attendants » doivent charger les « trolleys » qu’ils doivent porter dans les salles pour la distribution des repas, en raison du manque d’effectif. « Nous espérons qu’il y aura bientôt un recrutement de nouveau personnel, car il est décourageant de travailler dans de telles conditions. On se croirait à l’époque de l’esclavage », déplore Sharone*.

Les problèmes notés à l’hôpital Victoria et Dr A. G. Jeetoo n’existent pas ailleurs, affirment plusieurs sources. Ils citent l’exemple de l’hôpital SSRN à Pamplemousses et Jawaharlal Nehru (JNH) à Rose-Belle. « Le nettoyage se fait systématiquement après chaque journée de travail », affirme Rajeshree Thylamay, présidente de l’Union des travailleurs du ministère de la Santé. Elle est d’avis cependant qu’il aurait fallu des équipements dédiés à cette tâche, car il n’est pas facile pour les cuisiniers de s’assurer du nettoyage à la fin du service.

Elle estime également que davantage de personnel devrait être déployé pour le nettoyage général des divers centres de santé à l’intérieur et à l’extérieur. Mais elle note qu’il y a un gros manque d’effectif au niveau des « Hospital Attendants », en particulier. Un avis partagé par Sharone, qui affirme qu’au lieu de travailler à trois par salle, c’est souvent seule qu’elle doit s’acquitter du transfert des patients d’un service à l’autre pour leurs traitements ou autre.

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« Il y a un manque de supervision dans le service de santé », selon Ramesh Purrunsingh.

Outre les rats et les punaises découverts il y a quelques mois à l’hôpital, le laisser-aller semble également être un mal qui ronge le service de santé publique, selon un médecin qui n’a pas souhaité être cité. Cela soulève la question du manque de supervision à divers échelons. S’ajoutent à cela le doute et la méfiance qui se sont installés parmi les membres du personnel quant aux repas qu’ils consommaient avant que le scandale n’éclate. Si auparavant, ils se plaignaient souvent de la qualité et de la variété des repas préparés, aujourd’hui c’est leur dignité qui en a pris un coup. « On a l’impression que nous n’avons pas, comme les patients, de la valeur à leurs yeux », soutient un employé du service des urgences. Ils se demandent ainsi s’ils auraient préparé leurs repas chez eux dans de telles conditions et s’ils auraient donné de telles nourritures à leurs enfants ?

« Les repas offerts aux membres du personnel qui doivent cumuler les shifts laissent à désirer. Ils ne sont pas appétissants et manquent de variété. On peut y trouver trois légumes différents et un bouillon de grains secs », s’indigne Fezal*, un infirmier qui n’a pas souhaité être cité. Il affirme que certains préfèrent alors payer de leur poche un repas qu’ils achètent dans l’un des commerces à proximité de l’établissement. Il déplore également qu’ils ne perçoivent pas de « meal allowance » lorsqu’ils ne prennent pas le repas offert par l’hôpital, sous prétexte que l’établissement dispose d’un service de « catering ».

L’infirmier ajoute que ce n’est pas seulement le personnel qui se plaint des repas servis, mais aussi les patients qui disent qu’ils ne sont pas bien cuits. À ce sujet, un patient soutient qu’il ne regrette pas d’avoir choisi de faire venir ses repas par ses proches, car il n’apprécie pas la qualité des nourritures servies à l’hôpital.


Notre interlocuteur soutient que lors du passage d’un cyclone, c’est un moment terrible, car ils doivent compter sur les repas offerts par leurs collègues de la cuisine. Certains préfèrent alors faire des réserves de nouilles sèches préparées en quelques minutes pour se remplir l’estomac. Malgré les plaintes qui ont été formulées, la situation n’a pas évolué, déplore-t-il.

*Prénoms modifiés

  • defimoteur

     

 

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