
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi les récentes frappes contre Doha, sans toutefois nommer leur auteur Israël, et appelé à la "désescalade" tandis que le Qatar assurait vouloir poursuivre son "rôle diplomatique" pour la paix.
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Dans une déclaration qui nécessite l'accord de ses 15 membres, donc aussi des Etats-Unis alliés d'Israël, le Conseil exprime sa "condamnation des récentes frappes à Doha, territoire d'un médiateur clé" et apporte son "soutien à la souveraineté et à l'intégrité territoriale du Qatar".
Soulignant "l'importance de la désescalade", les membres du Conseil expriment leur "solidarité avec le Qatar" et insistent sur son "rôle vital dans les efforts de médiation dans la région, avec l'Egypte et les Etats-Unis".
Le Conseil souligne que "la libération des otages, y compris ceux tués par le Hamas, et la fin de la guerre et de la souffrance à Gaza doivent rester la priorité absolue".
Cette attaque sans précédent menée par Israël visait des responsables du mouvement palestinien Hamas réunis dans un complexe résidentiel en plein cœur de Doha.
Le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, qui avait fait le déplacement pour cette réunion d'urgence à New York, a salué la déclaration de soutien du Conseil et assuré "croire pleinement en la médiation".
"Nous continuerons notre rôle humanitaire et diplomatique, sans hésitation, pour arrêter le bain de sang", a-t-il ainsi déclaré, alors qu'il avait dit la veille que son pays "réévalu(ait) tout" dans son rôle de médiateur après les frappes israéliennes.
"Dans le même temps, nous ne tolérerons aucune attaque contre notre souveraineté et nous nous réservons le droit de répondre par des outils garantis par le droit international", a-t-il ajouté.
"Escalade alarmante"
"Notre approche est la paix et nous ne serons pas découragés par ceux qui appellent à la guerre et à la destruction", a-t-il insisté, accusant Israël d'être dirigés par des "extrémistes assoiffés de sang".
Depuis l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 et les représailles israéliennes dans la bande de Gaza, le Conseil de sécurité de l'ONU a été largement paralysé sur ce dossier en raison de vétos répétés, notamment des Etats-Unis.
Mais le président américain, Donald Trump, a dit être "très mécontent" de ces frappes.
"Un bombardement unilatéral au Qatar, nation souveraine qui travaille dur et prend avec courage des risques aux côtés des Etats-Unis pour parvenir à la paix, ne fait pas avancer les objectifs d'Israël ou des Etats-Unis", a insisté l'ambassadrice américaine par intérim à l'ONU, Dorothy Shea, lors d'une réunion du Conseil un peu plus tard jeudi.
"Ceci étant dit, il est déplacé de la part de tout membre (du Conseil) d'utiliser ça pour remettre en question l'engagement d'Israël à ramener ses otages chez eux. Eliminer le Hamas, qui profite de la détresse des habitants de Gaza, est un objectif louable", a-t-elle insisté, notant que malgré la "nature regrettable" des frappes, le président Trump y voyait "une opportunité pour la paix".
La sous-secrétaire générale des Nations unies pour les Affaires politiques, Rosemary DiCarlo, s'est elle inquiétée d'une "escalade alarmante".
"L'attaque israélienne sur Doha ouvre potentiellement un nouveau chapitre dangereux dans ce conflit dévastateur, menaçant gravement la paix et la stabilité régionales", a-t-elle ajouté.

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