Selon le conseil de district de Moka, un voisin peut nourrir des chèvres à côté de votre maison s’il a moins de 20 bêtes et si l’étable se trouve sur ses terres. Cela n’arrange pas la famille Sheonarain dont la porte est située à moins d’un mètre de l’enclos.
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V oilà une construction bien incommodante. à Montagne-Blanche, une femme a construit une étable en bois et tôle à moins d’un mètre de la maison de la famille Sheonarain. L’étable a été construite en mai 2016. Au 28 novembre de la même année, cette étable contenait six chèvres.
La famille Sheonarain a porté plainte auprès du Planning Department du conseil de district de Moka dès le départ. Aruna, la mère, rapporte que lorsqu’elle s’est rendue au conseil de district, un officier lui a dit que « le conseil ne pourra intervenir, car sa voisine a construit l’étable sur ses terres à elle… » Il a ajouté que la voisine n’avait nullement besoin d’un permis pour construire l’étable, puisque celle-ci n’était pas bâtie en dur.
Contacté par la rédaction d’Xplik Ou K, le président du conseil de district de Moka, Nandkoomar Balloo, a déclaré que le conseil ne peut intervenir s’il y a moins de 20 bêtes dans l’étable. Le conseil ne peut pas non plus en ordonner la démolition, car il ne s’agit que de quelques feuilles de tôle clouées sur des rondins.
« Mais n’y a-t-il pas une distance règlementaire à respecter dans un quartier résidentiel comme le prévoit la loi ? Et qu’en est-il de l’odeur dégagée par les bêtes ? » lui avons-nous demandé. Le président a répondu : « Ce point ne relève pas du conseil, mais du département sanitaire du ministère de la Santé. Nous n’avons pas de section sanitaire au conseil. »
Odeur putride
Aruna révèle qu’un officier du département sanitaire était venu sur place avant de remettre son rapport au conseil de district. Depuis, rien. « L’atmosphère empeste davantage après les grosses pluies. L’odeur de l’urine des bêtes se répand dans l’air. Nous subissons même une fuite de fluide malodorant en provenance de l’étable. Sans compter les mouches. Tout cela affecte notre santé à tous. J’ai deux enfants âgés de douze et sept ans », se plaint cette mère. Elle ajoute qu’un officier du Saint Pierre Health Office, Helvetia, semblait avoir pris l’affaire en main, mais elle attend toujours de ses nouvelles.
Aruna affirme avoir aussi écrit au ministère de l’Environnement, donc à quatre institutions au total. Les choses restent au point mort depuis mars 2016.
Ce que disent les règlements
Les règlements mentionnés à l’Environment Guideline No 29 de la Public Health Act (Section 18) et la Mauritius Environment Protection Act 2002 (Section 37) et dans le Building and Land Use Permit Guide, Planning Policy Guidance 2004 et autres directives/politiques réglementant une zone résidentielle, spécifient clairement tout ce qui a trait au bêlement des chèvres et le bruit, l’odeur, la valeur esthétique et le « eyesore » que représente la présence d’une étable dans une zone résidentielle.
Il est stipulé que :
- une distance de 200 mètres doit être observée entre le lieu et une zone résidentielle;
- il faut respecter une distance minimum de 200 mètres des limites de peuplement et de l’utilisation sensible des terres ;
- la zone d’élevage doit être limitée à des terres agricoles ;
- il ne faut causer aucune nuisance sous forme de bruit, obstruction, boue ou poussière ou toute autre nuisance affectant le public et l’environnement immédiat ;
- l’élevage ne doit causer aucune nuisance en termes d’odeur, moustiques, rôdeurs et autres nuisibles ;
- le site doit être correctement aménagé pour rehausser la valeur esthétique et doit être correctement clôturé à la satisfaction des autorités locales.
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