Imran Sairally, 57 ans, un habitant de Plaine-Verte, et Luciana Begué, 19 ans, qui résidait à Résidence La Cure, ont quitté ce monde de manière tragique. Ils ont tous deux péri dans un accident de la route survenu le 12 mars dernier. Fezal, l’un des frères d’Imran Sairally, demande à la justice de se montrer intransigeante envers Bryan Fabrice Bangard, le conducteur de 21 ans qui a provoqué l’accident.
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Né dans une fratrie de 13 enfants, Imran Sairally est décrit comme un homme qui croquait la vie à belles dents. Le jour de l’accident, il se rendait à la clinique du Nord, à Baie-du-Tombeau, pour faire soigner son pied. « Deux semaines de cela, il a fait un accident de la route. En voulant éviter un chien qui traversait la rue, il a perdu le contrôle de sa motocyclette. Il s’est blessé en tombant. Dans un premier temps, il a été soigné à l’hôpital Dr. A.G. Jeetoo, mais son pied droit ne guérissait pas. C’est pourquoi il s’était rendu à la clinique, samedi dernier », confie Fezal, l’un de ses frères.
Malheureusement, il n’est jamais arrivé à destination, car en chemin, il a été victime de l’accident qui lui a coûté la vie. Dès qu’il a appris la mauvaise nouvelle, Fezal est allé immédiatement à l’hôpital Dr. A.G. Jeetoo. « Une fois sur place, le médecin traitant m’a expliqué que l’état de santé de mon frère était critique », relate-t-il. Admis aux soins intensifs, le cinquantenaire est resté dans le coma jusqu’au mardi 15 mars, aux alentours de 11 h 30, l’heure à laquelle il a rendu l’âme. Le rapport de l’autopsie a attribué son décès à des blessures axonales désamorcées et à une lacération de la rate.
Fezal indique que, selon les enquêteurs, son frère n’est pas le coupable dans l’accident. « Mais, peu importe, maintenant. Il ne reviendra plus jamais. Dieu en a décidé ainsi et nous devons l’accepter », confie-t-il. Aujourd’hui, le frère éploré n’a qu’un souhait, celui de rencontrer l’un des hommes qui étaient sur place après l’accident. « J’ai reçu des images de l’accident. Mon frère saignait abondamment de la tête. J’ai vu un homme qui lui tenait la main et qui a placé un mouchoir autour de sa tête afin d’éviter qu’il ne perde trop de sang. J’ai envie de le retrouver et le remercier personnellement. Bokou imin pa pou kapav fer seki linn fer pou mo frer dan moman kot mo frer ti pe pli soufer dan so lavi. Mo dwa sa misie la bokou respe e mo dir li mersi », dit-il.
En revanche, il est rempli de colère envers Bryan Fabrice Bangard, auteur de l’accident, qui roulait en état d’ivresse. « J’espère que la loi sera intransigeante et que sa sentence sera lourde. C’est à cause de son irresponsabilité que deux personnes ont perdu la vie. Lazistis bizin bien bien sever kont sa zenes la. Je n’ai aucune intention de le rencontrer ou le croiser, car je n’en éprouve pas le besoin. C’est un homme égoïste qui ne pense qu’à s’amuser. Il y a une justice sur la terre comme au ciel », conclut-il.
Conduite dangereuse ayant causé la mort de deux personnes : « Zenes la ti pe lev larou », confie un témoin
Un bref rappel des faits de ce samedi 12 mars fatidique, qui a vu la mort de deux enfants du pays, alors qu’on célébrait le 54e anniversaire de l’indépendance. Aux alentours de 8 heures, à la route Cocotterie, à Roche-Bois, Imran Sairally se rendait à la clinique sur son scooter. Il a été percuté de plein fouet par une motocyclette de la marque Bajaj Pulsar conduit par Bryan Fabrice Bangard, 21 ans. Celui-ci avait pour passagère Luciana Begué, qui ne portait pas de casque.
Un témoin de l’accident relate les circonstances ayant conduit au drame : « Zenes la ti pe fer dangerous driving. Li ti pe lev larou. Madam la pa ti ena kask. Linn derape, linn al tap ek scooter la. Madam la inn mor sur le coup e misie scooter la ti extra blese. » Luciana Begué est décédée d’une fracture du crâne. Pour sa part, le chauffeur de la Bajaj Pulsar s’est enfui avant l’arrivée de la police.
Le même jour, vers 13 heures, il a été arrêté par la police dans une maison secondaire inoccupée à Baie-du-Tombeau. L’alcootest pratiqué sur lui a relevé la présence de 28 mg d’alcool. Il a été arrêté une première fois pour « involuntary homicide by imprudence », puis relâché sur parole.
Par la suite, après le décès d’Imran, le jeune habitant de Batterie-Cassée a de nouveau été interpellé sous une deuxième accusation provisoire similaire et placé en détention. L’enquête se poursuit.
Luciana Begué, 19 ans décède sur le coup - Jennifer, sa tante : «Li ti anvi reisi marye e gagn enn garson»
L’autre victime de l’accident qui a tué Imran Sairally s’appelle Luciana Begué. Celle-ci était une fille remplie d’enthousiasme, qui aimait la vie, indique sa tante, Jennifer. « Mo tatie chérie », tel est le dernier message de sa nièce, qui restera à jamais gravé dans sa mémoire. Le dernier bon moment que les deux femmes ont passé ensemble remonte au dimanche 20 février. C’était à l’occasion de l’anniversaire d’un oncle, célébré dans un campement situé dans le nord de l’île, se remémore-t-elle.
Les proches de la jeune mère célibataire peinent à croire qu’elle n’est plus de ce monde. « C’était une fille remplie d’énergie, qui aimait s’amuser et s’occuper de ses proches. Elle avait un grand cœur et aimait sa famille », ajoute la tante. Selon elle, Luciana rêvait de se marier à un homme qui l’aimerait et accepterait ses deux filles. Elle voulait avoir un troisième enfant, un garçon de préférence : « Li ti anvi reisi marye e gagn enn bebe garson », confie Jennifer, bouleversée.
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