Le combat d’une mère : sans emploi, elle élève seule ses quatre enfants 

Avec quatre enfants, dont certains ont de gros problèmes de santé, Stéraphine ne sait plus à quel saint se vouer. La pension d’invalidité d’une de ses filles a été supprimée et la mère de famille se démène pour avoir une aide financière. Elle ne peut compter que sur son courage pour avancer malgré tout dans la vie. 

Elle s’appelle Stéraphine Zoïle et elle habite à Camp Mumbai, Forest-Side. Elle s’est séparée de son mari il y a huit ans de cela. À 29 ans, elle est déjà mère de quatre enfants. Sur ses quatre filles âgées de 11, 7, 5 et 2 ans respectivement, seule l’ainée jouit d’une bonne santé. Kaëla, 5 ans, est née sans poignet, tandis que la benjamine, Geneva, 2 ans, est née avec une hydrocéphalie (une pathologie dans laquelle un excès de liquide s'accumule dans les cavités du cerveau). Le père de la petite fille est décédé il y a trois mois de cela d’une hémorragie pulmonaire.

De nos jours, il est difficile d’élever seule des enfants qui sont en bonne santé, mais c’est encore plus ardu quand ces derniers sont malades ou souffrent d’un handicap. Quand on est à deux, il est plus facile de s’occuper des enfants malades, mais Stéraphine est seule au monde. Ainsi, elle est sollicitée 24/7 par ses filles et elle ne peut compter sur personne pour prendre la relève, ne serait-ce que pour dormir pendant au moins quelques heures. Elle est orpheline de père depuis 11 ans maintenant et il ne lui reste plus que sa maman, un frère et une sœur. Après l’école primaire, elle a fréquenté le collège Notre Dame pendant une année. À sa majorité, elle s’est mariée et a mis au monde son premier enfant, Athéna. 

Situation financière précaire

Deux ans après, elle se sépare de son compagnon. Son deuxième enfant, Zia vient au monde quatre ans après. Cependant, la petite fille est affectée par un retard global. Une fois encore, son couple ne dure pas longtemps. Stéraphine rencontre plus tard celui qui deviendra le père de Kaëla. Mais là aussi les choses ne se passent pas bien et ils se séparent après un certain temps. La jeune femme confie qu’elle a été « menée en bateau » pour ce qui est de cette relation.

La petite famille vit dans une seule pièce, incluant la cuisine. La salle de bains et les toilettes se trouvent à l’extérieur. Pour ne rien arranger à leur situation, Stéraphine est sans emploi. Pendant un temps, elle a travaillé au sein de l’hôtellerie, mais elle a arrêté après la naissance de Geneva. Pour survivre, elle comptait sur la pension d’invalidité de Kaëla, mais celle-ci a été supprimée depuis mars dernier. Son  appel a été rejeté. Dans une lettre qui lui a été adressée le 28 septembre 2022, signée par Mme D. Bhunjun, secrétaire du tribunal médical, on peut lire ceci : « With reference to your appeal dated 11 May 2022 against the decision of the Medical Board which examined you in respect of your claim for Basic Invalidity Pension, I am directed to inform you that the Medical Tribunal has on 27 September 2022 found that you are not substantially disabled as required by the National Pensions Act 1976. Your claim has, according, been set aside ». 

La jeune mère de famille n’en revient pas. « Ma fille n’a pas de poignet gauche et on trouve qu’elle n’est pas suffisamment handicapée pour mériter une pension continue ! Je trouve que cette décision est illogique », indique-t-elle, dépitée. Elle a été conseillée de faire une demande pour une assistance sociale et dans cette optique, elle est allée le mercredi 19 octobre au bureau de la Sécurité sociale.

Malheureusement, l’officier l’a fait comprendre qu’un document qui doit être remis par l’école que fréquente Kaëla est manquant. Le lendemain, Stéraphine a récupéré le document à l’école pour le déposer à la Sécurité sociale. Elle espère que cette démarche va aboutir rapidement afin qu’elle puisse nourrir ses quatre enfants.