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Le combat d’une mère pour ses enfants : la vie n’a jamais été un long fleuve tranquille pour Pamela

Pamela, avec ses jumelles dans ses bras et son fils.

Toutes les femmes du monde ont chacune leurs problèmes. Certaines luttent pour y faire face, d’autres sont découragées, abandonnent ou sombrent dans la dépression. Pamela, elle, a décidé de lutter. Pour ses enfants, surtout. L’histoire d’une combattante qui ne baisse pas les bras devant les épreuves de la vie. 

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Pamela (prénom modifié), une habitante de Port-Louis, n’a que 27 ans. Mais déjà, à cet âge, elle en a vu de toutes les couleurs. Comme elle le dit elle-même : « À chaque fois que je pense être venue à bout d’un problème, un autre surgit. Ça ne finit jamais ! » 

Mère de trois enfants en bas âge – un garçon âgé de 4 ans et des jumelles de sept mois -, elle n’a pas un coin pour elle. Après avoir vécu quelque temps chez le père de ses enfants, elle a finalement préféré retourner vivre chez sa mère. Autrefois, la maison était un cocon familial, aujourd’hui, tout a changé. « Mon père ne veut plus de moi, ni de ma mère non plus. Il nous demande de partir », dit Pamela.

Autrefois, la maison était un cocon familial, aujourd’hui, tout a changé. « Mon père ne veut plus de moi, ni de ma mère non plus. Il nous demande de partir », dit Pamela.

« Que ressentiriez-vous si on vous disait que vous n’étiez pas la bienvenue là où vous avez choisi d’habiter ? » La réponse est évidente. « Je voudrais bien partir, mais j’ai des contraintes financières et autres. Mon fils ne parle pas et il est hyperactif. Il ne se tient pas une minute en place. Même si je branche la télé, il ne s’y intéresse pas. Il va dehors. Cela continue même le soir. Il n’a pas peur de sortir la nuit. Il faut toujours le surveiller. En même temps, je dois prendre soin des jumelles. Ou kone kouma zanfan été ! Quand l’un dort, l’autre se réveille. Des fois, ils pleurent tous en même temps. Ainsi, j’ai besoin d’un coup de main et ma mère m’aide beaucoup. Sans elle, je ne sais pas comment j’aurais fait », explique Pamela. Il faut ajouter que sa mère a décidé de partir avec elle si elle trouve une autre maison, vu qu’elle aussi est devenue indésirable chez elle. Ce qui n’est pas pour déplaire à Pamela.

Moyens financiers

S’occuper de trois enfants et subvenir à leurs besoins ne sont pas une mince affaire. « On doit avoir les moyens financiers nécessaires pour le faire. Quand on connaît le prix du lait pour bébé. Il faut multiplier par deux dans mon cas. Quand je suis tombée enceinte, je ne m’attendais pas à avoir des jumelles. Je suis une maman heureuse. Maintenant il s’agit de prendre soin d’elles. Mon fils est encore un bébé aussi », dit Pamela. En raison de son handicap, Pamela ne peut pas le laisser aux soins de quelqu’un d’autre. « Je suis la seule à le comprendre et comprendre ce qui ne va pas avec lui », explique-t-elle.

Le petit doit fréquenter une école spécialisée. « Il y a un centre qui s’est disposé à accueillir mon fils pendant un certain temps pour voir comment il se comporte », déclare-t-elle. D’ajouter : « Je garde espoir qu’il pourra parler. Je sais qu’il y a des enfants qui ont commencé à parler avec un certain retard ».

Pour parler de ses revenus, Pamela, qui ne travaille pas, doit compter sur son concubin qui est maçon et sur les aides sociales que touchent ses enfants. Mais le compagnon de Pamela n’est pas encore un maçon qualifié qui peut gagner jusqu’à Rs 1 500 par journée. « Il n’est pas employé et ne travaille même pas pour un entrepreneur. Il travaille avec un homme et touche Rs 1 000 pour une journée. Il n’y a pas de boulot, il reste à la maison. Les dernières averses n’ont pas arrangé les choses », dit la jeune femme.

Pamela, issue de Pamplemousses, avant de s’installer plus tard dans la capitale, a fréquenté un collège d’État jusqu’au Grade 9 (Form III). « J’ai été contrainte d’abandonner mes études en raison d’un problème de santé – j’avais développé une sinusite, ce qui me donnait des maux de tête insupportables. Je ne pouvais plus me concentrer sur mes études. J’ai fini par arrêter », raconte-t-elle. 

Mon fils ne parle pas et il est hyperactif. Il ne se tient pas une minute en place. Même si je branche la télé, il ne s’y intéresse pas

Plus tard, elle commence à travailler d’abord comme vendeuse dans un magasin de la capitale, puis comme serveuse dans un restaurant de Port-Louis toujours. À 17 ans, elle rencontre celui qui va devenir le père de ses trois enfants. Six ans plus tard, elle donne naissance à son premier enfant. Pourquoi n’a-t-elle pas officialisé son union avec le père de ses enfants ? « J’ai toujours voulu le faire. Mais, à chaque fois, il y a eu un empêchement au dernier moment », répond Pamela.

Les soucis sont nombreux pour cette jeune femme qui lutte aux côtés de ses enfants. Son compagnon est porté sur la bouteille. « Il aime boire, passant une bonne partie de la soirée à la boutique du coin pour rentrer tard à la maison. Quand il ne boit pas, ce qui est rare, c’est un homme bien. Or, quand il est ivre, c’est un homme différent. C’est pour vous dire que nous avons une relation houleuse », avance-t-elle, ajoutant que « ce vice absorbe une bonne partie des revenus ».

Trou dans le coeur 

Avec tous ses soucis (pas en bons termes avec son père, relation instable, sans un toit à elle, moyens de subsistance insuffisants), il faut ajouter que des trois enfants, deux ne sont pas en bonne santé. Il y a quelques jours, elle a appris avec effroi que l’une des jumelles a un trou dans le cœur. Cependant, les médecins lui ont dit que le trou se refermait… Comme toute maman, Pamela est très inquiète pour sa petite. 

Ce qui est chagrinant encore, c’est la condition dans laquelle Pamela vit avec sa famille : la chambre est infestée de punaises. « La nuit, je ne dors presque pas. Je dois continuellement veiller à ce que ces bestioles ne rongent pas les petits. J’ai hâte de quitter cette maison », dit Pamela, dans un soupir. Ainsi, elle cherche une maison à louer à hauteur de Rs 5 000 si possible dans les environs de Camp-Chapelon. « Je connais les gens d’ici, j’aime cet endroit. Et puis, ce sera plus facile pour moi pour l’école de mon fils », dit-elle. Cette semaine, elle a aussi entamé des démarches auprès de la National Housing Development Company.

Entre-temps, Pamela aurait bien aimé disposer de couches (taille midi), de lait pour enfants (de la marque Confort 2) et d’un peu de provisions.

 

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